
"Rana Toad", ça se mange?
jeudi 5 juillet 2012
L'Armée illuminée de David Toscana

dimanche 20 novembre 2011
Dans le terrier du lapin blanc de Juan Pablo Villalobos

dimanche 24 avril 2011
Contrebande d'Enrique Serpa

vendredi 16 avril 2010
Oasis dans le Pacifique - Outrage at Pangée

Les Topete Ruiz sont pauvres, bizarres et drôles. Ils vivent dans un taudis à Iztapalapa, au Mexique. Pepe le père de famille est un créatif, un idéaliste optimiste que rien ne saurait décourager. La situation des Topete ne va pas durer, il va bientôt dégoter LE job qui sortira sa famille de la misère, il ne cesse de le répéter à ses proches. Un jour, un collègue de travail lui confie un secret. Une nouvelle nation serait en train d’être crée, et ce nouveau pays recrute des habitants ! L’occasion pour Pepe de réaliser son rêve : tout recommencer à zéro loin de leur épouvantable quartier. Débordant d’enthousiasme, Pepe va réussir à convaincre sa femme et ses deux enfants de partir pour cet Eldorado.
Les personnages de ce roman sont tous plus bizarres, cyniques et drôles les uns que les autres. C’est un peu comme si
Même si la situation des Topete Ruiz est tragique, l'auteur ne tombe pas dans la plainte ou le misérabilisme. Il aborde avec humour et recul des sujets importants tels que la vie en communauté, l’écologie, la communication, la politique, la liberté.
Une aventure citoyenne déjantée !
Oasis dans le Pacifique, Jaime Alfonso Sandoval, Thierry Magnier, 9782844207296, 11€
mercredi 10 juin 2009
Monsters and Men: Mexico Quartier Sud de Guillermo Arriaga

mardi 5 mai 2009
I Wanna Be Somebody: Quand je serai roi de Enrique Serna

lundi 13 avril 2009
Have I Offended Someone?: Pétales et autres histoires embarrassantes de Guadalupe Nettel

dimanche 12 avril 2009
The desert sand mound a burial ground: Le Jardin dévasté de Jorge Volpi

dimanche 22 mars 2009
The Chamber of 32 Doors: Des Nouvelles du Mexique (Métailié)

jeudi 18 décembre 2008
Mon nouvel auteur préféré: José Saramago !

Suite de l'Aveuglement, La Lucidité raconte les conséquences du vote blanc de 83% des inscrits sur les listes électorales lors des municipales d'une ville indéfinie et les manifestations silencieuses et sans violence que rejoindra même le maire! La manipulation du gouvernement sur les médias afin de trouver des bouc émissaires à cette crise ce qui mènera à la traque du groupe survivant de la précédente épidémie et surtout de "sa chef"!
L'auteur montre par l'absurde la déliquescence des organismes de l'état en temps de crise, allant jusqu'à quitter la ville pour la gouverner loin des manifestations, ce qu'ils sont près à raconter pour se dédouaner, ainsi que la façon dont ils traitent les fonctionnaires censé résoudre la crise!
L'intérêt principal de l'ouvrage étant de décrire l'incapacité de l'État à se poser les bonnes questions sur sa politique!
Dans Les Intermittences de la mort l'auteur imagine les conséquences morales, politiques, économiques et sociales si la mort en venant à ne plus faire son œuvre!
Le plus spectaculaire est de constater la vitesse de déliquescence de cette "bonne société', la vitesse à laquelle l'État se dédouane de ses responsabilités en s'associant à la Maphia (avec PH pour bien faire la différence...) afin que les non-morts puissent mourir à la frontières et être ramené pour enterrement!
Mais pourquoi la mort ne fait-elle plus son oeuvre? Après moultes hypothèses médiatiques elle envoi une lettre pour s'expliquer!
Après un prélude apocalyptique l'auteur se tourne vers une fin plus comique qui détonne totalement de son style habituel!
José Saramago , Le Seuil, 2006-2008.
(Voir sa bibliographie sur le site de la Librairie Compagnie: http://www.librairie-compagnie.fr/portugal/auteurs/saramago.htm )
jeudi 4 décembre 2008
Daphné disparue

Dans ce dédoublement des perceptions du réel Somoza perd son lecteur dans un labyrinthe de signification et joue avec son attente... En effet la femme tant aimée ne serait-elle pas l'alterego de l'auteur... et donc son double de fiction?
Dans ce premier ouvrage de l'auteur on retrouve toutes ses thématiques qui seront plus tard développés avec brio: l'interaction avec la mythologie dans La Dame numéro 13 etl'intrigue policière à tirroir dans La Caverne des idées.
José Carlos Somoza, Actes Sud, septembre 2008.
mercredi 5 novembre 2008
L'Aveuglement de Saramago

Dans une ville indéfinie et à une époque qui pourrait être la nôtre une étrange épidémie fait rage : définie comme "le mal blanc" par les médecins elle rend aveugle (on voit blanc au lieu de noir) sans que l'on en comprenne son mode de propagation ni le remède. Les malades semblent être frappés au hasard et bientôt le gouvernement doit prendre une décision radicale : la quarantaine. Les "contaminés" et les suspects de le devenir sont confinés dans les deux ailes d'un hôpital psychiatrique désaffecté au confort sommaire (WC à la turc, canalisations d'eau rebelles ...) et laisse tout ce beau monde à lui-même.
Combien de temps vont-ils passer ainsi? Comment cohabiter quand on est brusquement handicapé? Les pires affres de l'être humain ne tardent pas à se révéler : un groupe se forme et décide de rationner la nourriture et exige en échange dans un premier temps tous les bijoux de l'autre camp ... puis leurs femmes.
Au milieu de ce chaos une femme conserve mystérieusement la vue, elle va être le témoin mais aussi la personne qui aidera les survivants à sortir dans une ville abandonnée par le gouvernement dans laquelle l'être humain est retourné à son état animal.
Saramago, Prix Nobel de littérature bizarrement! , pose la question de ce que l'être humain peut faire si personne n'est là pour le juger, des lâchetés (un homme vole la voiture du premier aveugle en prétextant de l'aider) à la bestialité mais aussi l'espoir de la reconstruction à travers la conscience de la femme restée voyante.
Le plus intéressant est sans conteste le style. La narration saute d'une focalisation à une autre: sans marque de dialogue, tirets et guillemets, on passe d'un personnage à l'autre comme s'il s'agissait d'une conscience collective dans de longues phrases.
" Ils savaient qu'il leur faudrait aller jusqu'à la clôture extérieure pour prendre les caisses que les soldats, fidèles à leur promesse, laisseraient entre le portail et l'escalier, et ils craignaient un stratagème, une chausse-trape, Qui nous dit qu'ils ne vont pas se mettre à nous tirer dessus, Après ce qu'ils ont déjà fait, ils en sont bien capables, nous ne pouvons pas nous fier à eux, Moi je ne sors pas dehors, Moi non plus, Il faudra bien que quelqu'un aille dehors si nous voulons manger, Je ne sais pas s'il vaut mieux mourir d'une balle ou mourir de faim à petit feu [...] "
José Saramago, Point Seuil, 2008.
jeudi 23 octobre 2008
La Caverne des idées

Somoza nous entraine sur la piste d'une secte exerçant le sacrifice humain mais les commentaires du "traducteur", en note de bas de page, nous amènent sur une autre voie: la figure de style de l'Eidesis. Technique d'écriture imaginée par Somoza lui-même qui consiste à filer une métaphore sur plusieurs paragraphes, pages ou tout un roman!
On comprend alors que le récit est réinterprété au fur et à mesure par ce "traducteur" qu'une amie suspecte vite d'être le véritable auteur de ce texte, sachant que le traducteur précédent est censé être mort violament en ne laissant derrière lui que sa propre traduction!
Une plongée au cours de l'héritage antique en même temps qu'une veritable reflexion sur le rôle du lecteur ainsi que sur celui de traducteur!
José Carlos Somoza, Actes Sud, 2003.
mercredi 10 septembre 2008
Pandore au Congo

Tout en reprenant le même thème que dans La Peau froide, son premier roman, sans la dimension fantastique cette fois,Albert Sanchez Piñol décrit le choc de deux civilisations ayant leurs propres modes de vie et motivations tout en dénonçant les exactions commises sous la domination de l'Empire britannique.
Il reprend de plus l'idée qu'une figure féminine peut-être le pont entre les cultures.
Mais le thème principal reste la question de comment présenter l' Histoire et la réception de cette vision par le monde de l'édition et la justice: faire le portrait d'un colonialisme sans pitié qui récolte ce qu'il a semé? Présenter les locaux comme des barbares assoiffés de sang et obéir ainsi aux clichés de l'époque? Ou traiter cette rencontre sous un aspect anthropologique (premier métier de l'auteur) et historiquement objectif?
En conclusion: des passages très gore et très violents, une réflexion sur la présentation de l'histoire et sa réception et un portait d'un colonialiste proche d' Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog.
Albert Sanchez Piñol, Actes Sud, septembre 2008.
mardi 29 juillet 2008
L'ombre du vent

Je viens de refermer ce roman de quelques six cents pages et l'émotion est encore vive. L'Ombre d'une vent, c'est l'histoire d'une quête à travers Barcelone, ville qui vit de sombres heures, saignée par des guerres de pouvoir. De nombreuses vies se croisent dans ce roman; on s'attache à chacune d'elles, on se les approprie au point de souffrir avec elles de leurs destinées tragiques.
L'Ombre du vent est écrit d'une main de maître par Carlos Ruiz Zafon, traduit de l'espagnol par François Maspero. Si au début de ma lecture j'ai cru y voir une Dame n°13, en le refermant je sais que ce livre porte un message propre, que la personne a qui il est donné de le lire, si son cœur arrive à se l'approprier, s'en trouvera changée.
Un beau livre, quelques longueurs.. si Somoza avait eu l'idée d'écrire cette histoire, quel chef d'œuvre il serait devenu!
Les guerres sont sans mémoire, et nul n'a le courage de les dénoncer, jusqu'au jour où il ne reste plus de voix pour dire la vérité, jusqu'au moment où l'on s'aperçoit qu'elles sont de retour, avec un autre visage et sous autre nom, pour dévorer ceux qu'elle avait laissés derrière elle.
lundi 21 juillet 2008
Lasciate ogni speranza voi ch'entrare..

J'ai plongé en apnée dans ce roman noir où la poésie est une arme de mort, je n'en suis ressortie, me libérant de l'oppression des mots, qu'en refermant la dernière page. Jose Carlos Somoza m'a mis la peur au ventre, ce livre est une réussite!
La Dame n°13, Jose Carlos Somoza trad. Marianne Millon - Actes Sud , Actes Sud Babel