Sans l'avoir programmé, j'ai attaqué Dans le terrier du lapin blanc immédiatement après avoir terminé Room d'Emma Donoghue. Je précise cet enchaînement car ce premier roman de Juan Pablo Villalobos présente comme caractéristique commune avec Room d'être raconté à la première personne par un enfant. La comparaison s'arrête là. Quoique Tochtli, comme Jack, est reclus, coupé du monde. Mais pas pour les même raisons.
Tochtli est le fils d'un parain de la mafia mexicaine. Il vit donc dans un palace où un précepteur féru de sagesse japonaise lui donne des cours zen, où les domestiques sont muets pour les raisons que l'on devine. Très intelligent, Tochtli collectionne également les chapeaux et fait une fixette sur les hippopotames nains du Liberia. D'autres thèmes l'obsèdent et reviennent moins comme leitmotiv que comme running jokes, mais je vous en laisse la découverte et donc toute la saveur.
Le roman est très court. Je ne l'ai lu en deux fois que parce que des obligations professionnelles m'ont empêché de le finir d'une traite. Encore une fois, un roman qui se sert de la naïveté d'un enfant pour décrire le monde adulte. Sauf que là vous avez une farce sarcastique, imprégnée d'humour noir à laquelle on peut décerner une mention spéciale pour le nombre d'éclats de rire qu'elle peut déclencher.
Vraiment très drôle mais l'on peut tout de même y déceler une dénonciation de la violence humaine condamnée à se répéter. Une scène un peu plus glauque, que je m'abstiendrai de vous raconter, contient beaucoup moins d'ironie. Cette scène, Tochtli en ressent tout la violence contrairement à celle qu'il nous raconte, mine de rien, sans en réaliser la demesure, tout du long des pages.
Dans le terrier du lapin blanc, Juan Pablo Villalobos, Actes Sud, 12,80€. Traduction de l'espagnol (Mexique) par Claude Bleton.
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