C'est dans cette atmosphère de décrépitude silencieuse que Yoko Ogawa nous projette : une île coupée du monde et condamnée par l'oubli.
Les parfums, les bateaux, les fleurs,.. chaque objet s'efface progressivement du coeur de ses habitants pour laisser place au néant. Le chant d'un oiseau, les battements de ses ailes n'éveillent plus la moindre émotion. Et pour s'en assurer, la Police secrète veille.
La mémoire de la narratrice se disloque également (Cela ne donne pas lieu à une expérience stylistique tordue, pas d'inquiétude!) Cette dernière témoigne au fil des pages avec impuissance de l'infinie poésie des choses avant leur anéantissement.
Je ne dévoilerai pas tout, mais évoquerai surtout mon ressenti.
Il me semble que la mémoire est la clef de voute de l'oeuvre de Yoko Ogawa. La mémoire, et ce en quoi elle consolide l'identité des hommes. Le style de Yoko Ogawa est d'une précision, d'une beauté extraordinaire, peaufiné jusqu'au dernier détail. Son texte m'a laissé une très forte impression.
Si l'on pouvait associer ce livre à plusieurs lectures, j'aurais cité Farenheit 451 de Bradbury et La femme des sables d'Abe Kobo (lisez l'un et l'autre, et même le troisième!).
Un article qui m'a donné envie de me lancer, merci Actualitte ^^ (en même temps la lecture de "La formule préférée du professeur" chez Babel m'avait déjà bien motivée!)
Cristallisation secrète, Yoko Ogawa trad Rose Marie Makino, Actes Sud 22€
2 commentaires:
Je n'ai pas encore lu celui là, mais cette auteure dégage toujours une ambiance étrange
à lire
Annoncée par ici dans une précédente chronique, une anthologie des textes de Y. Ogawa a paru chez Actes Sud à l'automne (Le tome 1 tout au moins). Nouvelle occasion de découvrir cette admirable auteur(e)
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