Pour ceux qui l'ignorent, j'ai rédigé un premier (non)article sur cette bestiole(http://ranatoad.blogspot.com/2009/06/dazed-and-confused-v-de-thomas-pynchon.html). J'en avais compris si peu que je ne m'étais pas avancé à essayer de le résumer. Cette première lecture en V.O. avait certes satisfait ma curiosité sur l'auteur, mais avait laissé un goût de challenge inachevé. Dans l'optique de mieux l'appréhender j'ai donc planifié une seconde lecture (connaissez-vous la nuance entre "deuxième" et "seconde"?), cette fois traduite. Un peu plus de deux mois plus tard, je ne peux malheureusement toujours pas vous en livrer un résumé pertinent et complet.
Tout commence avec Benny Profane, personnage plutôt attachant, dans ses pérégrinations qui ne mènent apparemment nulle part. Persuadé que les objets inanimés mènent contre lui une guerre d'usure qu'il ne mérite pas, on suit ce personnage dans les passages les plus drôles et les plus accessibles du roman, ponctués de ses relations avec Rachel et Paola qui sont mènent parfois à des réflexions métaphysique . Son chemin croise d'autres personnages délirants comme Pig Bodine, Dewey Gland ou Ploy qui font de la scène du premier chapitre une amorce très agréable. Profane passe aussi son temps dans le métro à faire des allers-retours sur une même ligne. Il y rencontrera Angel et Geronimo qui lui permettront de décrocher un boulot de chasseur d'alligator dans les égouts.
L'intrigue commence déjà à se compliquer avec ce récit dans le récit d'un prêtre, père Fairing qui se serait retiré dans les égouts pour y précher la bonne parole... aux rats. L'absurde est poussé jusqu'au bout avec la relation ambiguë avec une rate de sa congrégation. On apprendra très loin dans le roman que le père Fairing est lié à la recherche obstinée et aux très multiples ramifications d'un autre personnage central, Herbert Stencil. Une seule occurence de la lettre V. dans les carnets de son père aura déclenché cette obsession d'une vie. Qui est V.? ou qu'est-ce? Une femme ou un pays isolé au point d'en être inconnu des cartes géographiques? Pynchon s'amuse tout au long du roman a jouer avec cette 22ème lettre de l'alphabet.
Les passages les plus indigestes et les plus hermétiques sont violents et diffèrent tellement des aventures loufoques de Profane qu'on a l'impression de tomber dans un tout autre roman. Même si certaines scènes d'espionnage conservent l'aspect comique, on est malheureusement perdu dans un brouillard qui ne se dissipe jamais.
Cette seconde lecture n'a pas été totalement inutile, elle a clarifié les relations narratives de ces dizaines de personnages, mais la complexité de l'oeuvre est telle que je n'ai eu l'impression de n'avancer que de quelques pas sur un parcours long de milliers de kilomètres. Toutefois, je n'exclus pas de lire d'autres romans de Thomas Pynchon. Lui-même aurait déclaré en avoir un peu rajouté dans l'érudition pour ce premier roman. Mes deux lectures ayant été aussi laborieuses que fascinantes, je ne conseille V. qu'aux amateurs de challenges littéraires.
V., Thomas Pynchon, Points, 8€. Traduit de l'américain par Minnie Danzas.
3 commentaires:
Pour la différence entre deuxième et second:
http://www.carriereonline.com/e/orthographe---quelle-est-la-difference-entre-deuxieme-et-second--.html
La langue française regorge de trésor;)
J'insinuais par cette question que je ne me lancerai pas dans une troisième lecture.
ok excuses moi je pensais que c'était une vraie question ;) cela dit j'avais oublier la nuance donc cette recherche m'a permise de remettre mes connaissances à jour!
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