"Rana Toad", ça se mange?

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lundi 11 mai 2009

City of tiny lights - La vitesse de l'obscurité


Ce livre parle de l'autisme. Pas l'autisme le plus répandu dans la réalité, mais celui des petits génies en maths. Bizarre d'ailleurs puisque le fils de l'auteure est lui même autiste. Sans doute est-ce un autiste de génie ! Curieusement on parle moins des autistes qui n'ont rien de génial, enfin...

De la vitesse de l'obscurité, cette interrogation qui hante le héros, nous n'apprendrons pas grand chose. La vitesse de l'obscurité/la vitesse de la lumière, ignorance/connaissance, normalité/anormalité. On comprend le parallèle. L'autisme est donc le vrais sujet du livre. Comment sont perçus les autistes par les gens "normaux", ce que peuvent ressentir certains autistes.

Je dois être un peu maniaque (peut être pas autiste quand même), car la façon dont vivent les personnages autistes m'a assez plu. C'est très routinier, j'aime ça ! La description de leur quotidien, de leurs habitudes et de leurs ressentis m'a vraiment intéressé.

Je suis cependant légèrement frustré car ce roman, agréable, aurait peut être pu devenir pour moi vraiment bon, si à cette réflexion sur l'autisme c'était rajoutée une intrigue plus Science fictionnesque, à la "Spin" de Robert Charles Wilson par exemple. Cette évoquation de la vitesse de l'obscurité est alléchante, mais quel dommage que l'auteure n'ait pas dépassé cette métaphore pour nous en fournir une explication originale ! De l'idée que diable ! Quand je lis un roman de SF, j'aime me dire "Ouais, il y a de l'idée là !" même si c'est complétement faux sur le plan scientifique, je m'en fiche, tant que ça fait rêver !

Les quelques idées qui ont fait que ce roman a été publié sous l'étiquette Science fiction, servent l'histoire, bien entendu, mais ne sont pas boulversantes d'originalité, entre autres : des avancées dans le domaine médical qui se traduisent par des implantations de puces, des traitements neurologiques. Ce qui entraine le fait que l'autisme puisse être traité dès la naissance.

La fin du livre m'a semblée baclée. Autant sur les trois premiers quarts, l'histoire évolue de manière subtile, avec quelques longueurs parfois. Autant à la fin, tout ce précipite en une cinquantaine de pages, dommage.

Je conseil quand même ce livre à la librairie ! Je ne regrette pas de l'avoir lu, simplement il était bien, alors qu'il avait le potentiel d'être génial.

La vitesse de l'obscurité - Elizabeth Moon - Gallimard - Folio SF n°329 - 9782070356799 - 9,10€

3 commentaires:

Gilmoutsky a dit…

C'est énervant ces livres qui disent être ce qu'ils ne sont pas et vice et versa. On veut les classer là où ils devraient être malgré l'étiquette (certains sont étiquetés Polar et n'en sont pas, ou l'inverse) et il y aura toujours un client pour vous dire: "il devrait pas être en polar celui-ci?"

Filisimao a dit…

Oui c'est un peu ça dans ce cas là !

Ou comme la Bible qui n'a pas de couverture argentée. Pourtant on aurait bien envie de la changer de rayon, mais bon...

La puissance des conventions !

Chan Coray a dit…

On va me dire que ça n'a rien de commun, mais vaguement sur le même sujet et dans nos rayons SF il y a Keyes, "des fleurs pour Algernon". Si ça te dit.