"Rana Toad", ça se mange?

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dimanche 18 décembre 2016

Mathilda et Titus Jones - 4ème Partie (Tomes 11-12)

Tome 11 - The Mystery of the Talking Skull/Le Crâne qui crânait

  Dans l'ultime volet écrit par Robert Arthur, The Mystery of the Talking Skull/Le Crâne qui crânait, Titus et Mathilda seront beaucoup plus présents. A la fin du premier chapitre, ils apparaissent tous les deux, mais en plusieurs temps. Mathilda la première, lorsque les trois détectives reviennent de la vente aux enchères dans le camion conduit par Hans:

  "[...] When they reached The Jones Salvage Yard in Rocky Beach, Pete and Jupe handed down the trunk to Hans, who set it on one side. Mrs. Jones came out of the little cabin that served as an office.
  "Mercy and goodness, what have you bought?" she asked. "Why, that trunk looks old enough to have come over on the Mayflower."
  "Not quite, Aunt Mathilda," Jupiter said. "But it is old. We paid a dollar for it."
  "Well, at least you didn't waste much money on it, said his aunt. "I suppose you need the bunch of keys to try to open it. They're on a nail over the desk."

  "[...] Arrivés au Paradis de la Brocante, les trois garçons, aidé de Hans, descendirent la malle. Mme Jones sortit du petit bâtiment faisant office de bureau.
  "Dieu du ciel, qu'avez-vous acheté là? s'exclama-t-elle, les poings sur les hanches. Cette malle est assez vieille pour avoir appartenu à un passager du Mayflower.
  -Tu exagères, tante Mathilda! protesta Hannibal. Mais elle n'est pas neuve, c'est certain! Nous l'avons payée un dollar!
  -Allons! Vous ne vous êtes pas ruinés, admit la tante Mathilda en riant. Je suppose que vous désirez le gros trousseau de clés pour essayer de l'ouvrir. Tu le trouveras accroché à un clou, au-dessus du bureau!"

  L'illustration ci-dessus provient d'une scène ultérieure, mais elle colle avec les circonstances des extraits choisis et c'est aussi pour compenser le manque d'illustrations figurant l'oncle ou la tante Jones de la part d'Yves Beaujard.
  Après une demi-heure de vaines tentatives pour ouvrir le coffre, Mathilda reparaît pour annoncer le déjeuner et une mauvaise nouvelle pour leur après-midi:
Yves Beaujard, 1984.
  "Jupiter's aunt come out of the office again.
  "Well, boys," she said briskly, "can't waste all day. Time to get to work. First lunch, then work. You'll have to let the old trunk wait."
  Reluctantly the boys went for lunch [...]"

  "La tante Mathilda reparut.
  "Garçons, dit-elle d'un ton sans réplique, vous n'allez pas continuer à perdre ainsi votre temps! Le travail presse. Vous allez commencer par déjeuner, puis je vous distribuerai vos tâches. Cette vieille malle attendra!"
  A regret, les trois amis obéirent."

  En fin d'après-midi, c'est au tour de l'oncle Titus d'entrer en scène, passage auquel participe également sa femme.

  "[...] Titus Jones and Konrad [...] came lumbering into the yard in the big truck, bearing a load of junk Mr. Jones had bought that day.
  Titus Jones, a small man with a large nose and an enormous black moustache, hopped down as lightly as a boy and embraced his wife. Then he waved a newspaper he held in his hand.
  "Gather round, boys!" he called. "You're in the newspaper."
  Curiously the three boys joined him and his wife, and Titus Jones spread out The Hollywood News to show them the first page of the second section. There, sure enough, was their picture - Jupe and Pete holding the old trunk, Bob standing behind it. It was a good picture [...].
  "We'll have to cut this out and add it to our scrapbook." [Jupiter said].
  "Later," Mrs Jones said firmly. "It's dinner-time now. Put the trunk away and wash your hands. Bob, Pete, are you going to eat with us tonight?"

  "[...] Titus Jones et Konrad [...] arrivèrent avec la grosse camionnette, pleine d'objets que venait d'acquérir l'oncle d'Hannibal.
  Le brocanteur était un petit homme au gros nez et à l'énorme moustache noire. Il sauta lestement à terre et embrassa sa femme. puis il agita le journal qu'il tenait à la main.
  "Venez ici, garçons! appela-t-il. Venez vous admirer sur ce journal!"
  La tante Mathilda et les trois jeunes détectives se penchèrent avec curiosité sur la page, largement étalée, des Nouvelles d'Hollywood, que leur désignait Titus. Là, en bonne place, on pouvait voir la photo d'Hannibal et de Peter, encadrant la vieille malle, avec Bob à l'arrière-plan. Le cliché était remarquablement net [...].
  "Nous allons découper cet article et le coller dans notre album," [dit Hannibal].
  "Plus tard! trancha Mme Jones. Il est l'heure du dîner. range cette malle, Hannibal, et va faire un brun de toilette. Bob! Peter! Mangez-vous avec nous, ce soir?"

  Toujours dans la dernière scène du premier chapitre, le couple Jones assiste à ce rebondissement:

   "The rest of the evening was uneventful, until just as Jupiter was going up to bed there came a soft knocking on the door. It was Hans and Konrad [...]
  "Just want to tell you, Mr Jones," Hans said softly. "We see a light in the salvage yard, we look through the fence, somebody is fooling around in there. Maybe we all better see, huh?"
  "Mercy and goodness and sweetness and light! Burglars!" Mrs Jones gasped.
  "We'll take a look, Mathilda, my dear," said Mr. Jones. "With Hans and Konrad, we can handle any burglar. We'll slip up on the intruders and catch them by surprise."

  "La soirée se passa sans histoire et Hannibal était sur le point de monter se coucher quand on frappa à la porte d'entrée. C'était Hans et Konrad [...].
  "Excusez-nous de vous déranger, monsieur Jones, dit Hans, mais nous avons aperçu une lumière dans la cour du Paradis. Nous avons même distingué la silhouette d'un rôdeur. Nous ferions bien d'y aller voir de près, qu'en pensez-vous?
  -Dieu tout-puissant! s'exclama la tante Mathilda. Des voleurs!
  -Je vais jeter un coup d’œil là-bas, annonça l'oncle Titus. Avec Hans et Konrad, aucun voleur ne nous résistera. Nous allons prendre ces gredins par surprise!"

  La scène continue jusqu'à ce que les personnages constatent la disparition du coffre acheté aux enchères, mais il est inutile de tout recopier.
  Le Chapitre 3 contient une scène dans laquelle l'oncle Titus joue un rôle important. La scène est bien trop longue pour ne pas être expurgée, cependant cet extrait me permet avec beaucoup de plaisir d'intégrer dans cet article la seule apparition illustrée d'un des deux personnages vedettes de cet article. Pas de Mathilda malheureusement mais nous avons le droit à la version de Titus tel qu'Yves Beaujard le représente:

  "[...] But there's no use thinking about it because - Oh, here comes Uncle Titus back now."
  The big truck drove into the yard, loaded with more junk for the salvage yard. Jupiter's uncle hopped out and walked over.
  "Hard at work, I see," he said to them and winked. "Good thing Mathilda isn't here. She'd find something for you to do. But you all look pretty thoughtful. Thinking about something important?"
  "The truth is, we're thinking about that trunk that disappeared last night," Jupiter told him. "We've just learned something interesting about it."
  "Oh, that trunk." Titus Jones chuckled. "It hasn't showed up again, then?"
  "Why, no, it hasn't," Jupiter said. "I don't suppose we'll ever see it again."
  "Now I wouldn't say that," Titus Jones told him. "Magician's trunk, wasn't it? Well, then, maybe we can make it come back by using magic on it."
  The boys all stared at him.
  "What do you mean, Uncle Titus?" Jupiter asked. "What kind of magic could bring it back?"
  "Maybe this kind," Titus Jones looked mysterious. He snapped his fingers three times, turned round with his eyes closed, and chanted, "Abracadabra, a trunk we lack. Now it's time that trunk comes back.
  "There," he finished, "that's a magic spell. And if that doesn't, maybe we can get the trunk back just by using logic."
  "Logic?" Jupiter was thoroughly puzzled now. His uncle was a merry type of man who enjoyed jokes. It looked as if he was having some kind of joke with them now, but Jupiter couldn't be sure."

Yves Beaujard, 1984.
  "[...] Mais à quoi bon continuer à discuter puisque... Ah! Voici Oncle Titus qui revient!"
  La camionnette venait d'entrer dans la cour du dépôt, lourdement chargée d'objets de toute sorte. L'oncle d'Hannibal sauta lestement à terre et se dirigea vers le trio.
  "En plein travail, à ce que je vois! dit-il avec un clin d’œil malicieux. Vous avez de la chance que Mathilda ne soit pas là. Elle trouverait tout de suite de quoi vous occuper. Mais vous voilà tous bien pensifs! Auriez-vous des ennuis?
  -Ma foi, soupira Hannibal, pour ne rien te cacher, nous pensions à cette malle qui a disparu hier soir. Nous venons d'apprendre quelque chose d'intéressant à son sujet.
  -Ah! Cette malle! fit Titus Jones en riant. Elle n'est pas revenue, par hasard?
  -Non, bien sûr que non, répondit Hannibal tristement. Et il y a peu de chances que nous la revoyions jamais!
  -Ne te hâte pas de conclure! déclara Titus Jones. C'est une malle de magicien, pas vrai? Alors, peut-être pouvons-nous la faire revenir par un procédé magique!"
  Les trois Détectives le regardèrent.
  "Que veux-tu dire, oncle Titus? demanda Hannibal. Quelle sorte de magie pourrait faire revenir la malle? Connais-tu un moyen?
  -Celui-ci!" répliqua le brocanteur.
  Prenant un air mystérieux, il fit claquer ses doigts à trois reprises, ferma les yeux et psalmodia:
  "Chiribiribi, malle viens ici! Chiribiribou, vole près de nous! Chiribiriba, ne refuse pas!... Voilà jeunges gens! Et si cette incantation magique demeure sans résultat, peut-être pourrons-nous mettre la main sur la malle rien qu'en usant de logique.
  -De logique?" répéta Hannibal fort intrigué.
  Son oncle était un bon vivant doublé d'un joyeux farceur. Il semblait bien disposé à faire une blague aux trois garçons, mais Hannibal n'en était pas certain. Il se demandait si son oncle ne parlait pas sérieusement."

  Après avoir laissé son neveu retracer les événements de la veille au soir et se casser la tête à comprendre où il veut en venir, Titus avoue que tout était une plaisanterie de sa part:

  "And after you went in to get washed up for supper, and Hans and I were locking up," Titus Jones said, "I said to myself, 'That's a magician's trunk, and wouldn't it be a surprise for Jupiter if it disappeared magically! He could have some good exercise hunting for it.' So I played a little joke on you, Jupiter. I hid the trunk. Then when we surprised those would-be thieves, I thought I'd just leave it hidden until morning in case they tried again.  I was going to tell you about it. But then I decided to see if you could figure things out for yourself. Stimulate your thinking machinery a little."

  "[...] Tu es rentré à la maison pour faire un brin de toilette et passer à table, nous laissant le soin, à Hans et à moi, de fermer la grille. A ce moment-là, j'ai pensé: "Voici une malle de magicien. Quelle belle surprise pour Hannibal si elle disparaissait de façon magique! Cela l'amuserait terriblement d'exercer ses talents de détective à la retrouver." Je t'ai alors joué un petit tour, Babal! J'ai caché la malle. Et puis, quand nous avons surpris les cambrioleurs, je me suis dit que mieux valait laisser l'objet dans sa cachette jusqu'au lendemain matin. Je m'apprêtais à te dire la vérité quand j'ai soudain décidé de voir si tu éclaircirais tout seul l'affaire... tout cela histoire de te chatouiller les méninges!"

  Avec cette scène, Robert Arthur établit définitivement le caractère espiègle de l'oncle Titus Jones. Il me faudra à l'avenir surveiller la façon dont les auteurs qui lui ont succédé garderont ça ou pas à l'esprit.

  Au Chapitre 5 Titus fait une apparition coup de vent qu'il est inutile de citer. Par contre, on trouve un petit détail concernant Mathilda qui a sa petite importance sur son caractère autoritaire et sur l'image qu'elle veut donner du Paradis de la Brocante:

  "The three boys looked at the pile of second-hand goods in front of the office ans sighed. It would take a long time to put it all away neatly, but one thing Mrs Jones insisted on was neatness. The Jones Salvage Yard was a junkward, but a very high class and unusual one, and she would tolerate no unnecessary untidiness."

  "Les trois garçons considérèrent le tas d'objets, en plus ou moins bon état, déposé devant le bureau et poussèrent un gros soupir. Il leur faudrait de longues heures pour tout trier et ranger: la tante Mathilda n'aurait pas admis qu'on laissât rien traîner. Certes, le bric-à-brac des Jones était un entrepôt de vieilleries, mais un entrepôt de première classe, rigoureusement tenu, où l'on pouvait trouver des choses vraiment originales."

  Mathilda reparait de façon significative dans le Chapitre 7, qui instaure une drolatique rivalité entre elle et le crâne Socrate:

  "[Jupiter] reached his room just in time to find Aunt Mathilda staring with a look of horror at the skull on the bureau.
  "Jupiter Jones!" she said. "That-that thing..."
  Speechless, she pointed at the skull.
  "Yes, Aunt Mathilda?" Jupiter asked.
  "That awful thing!" the large woman exploded. "You know what it just did? It said 'boo!' to me!"
  "Socrates said 'boo' to you?" Jupiter asked.
  "It certainly did! I just came in here to clean your room and I said to it, 'You ugly thing, I don't know where Jupiter got you, but I can tell you one thing. You're not staying in my house and that's final. I won't have it!'
  "And then-then-" her voice faltered again - "it said 'boo!' just as plainly as anything. 'Boo!' I heard it as clearly as I hear you."
  "It's supposed to be a talking skull," Jupiter said, suppressing a smile. "It used to belong to a magician. If it said 'boo' it was probably playing a joke on you."
  "A joke? Is that what you call a joke? Having a nasty old skull grin at a person and say 'boo'? I don't care if it's a talking skull or a talking horse, Iwant it out of here immeditely. And that's final!"
  "Very well, Aunt Mathilda," Jupiter agreed. "I'll get rid of it. I was already planning to."
  "Be sure you do."
  In a thoughtful mood, Jupiter made his way back to the salvage yard with Socrates and the ivory base. He told Pete and Bob what had happened to his aunt.
  "It's very puzzling," he concluded. "I have to admit I'm utterly baffled. Why should Socrates say 'boo' to Aunt Mathilda?"
  "Maybe he has a sense of humour," Pete said. "Let's get him packed."

  "A peine [Hannibal] avait-il franchi la pièce qu'il aperçut sa tante Mathilda, comme pétrifiée et regardant le crâne d'un air horrifié.
  "Hannibal! balbutia-t-elle. Ce... cet objet..."*
  D'un doigt tremblant, elle désignait la tête de mort.
  "Oui, tant Mathilda?
  -Cette chose affreuse! explosa brusquement la grosse femme. Sais-tu ce qu'elle vient de faire? Elle m'a dit: "Sottises!"
  -Quoi! s'exclama Hannibal. Ce crâne t'a parlé?
  -C'est la vérité vraie! Je suis venue ici faire ta chambre et, en le voyant, j'ai dit tout haut: "Espèce d'horreur, j'ignore où Hannibal t'a dénichée mais je sais une chose: tu ne restera pas sous mon toit. N'y compte pas! Je ne te veux pas chez moi!" Et alors... alors... ce crâne a prononcé "Sottises!" aussi distinctement que je te parle en ce moment."
  Hannibal réprima un sourire.
  "Il paraît que c'est un crâne parlant, expliqua-t-il. Il a appartenu à un magicien qui faisait avec lui un numéro sensationnel. S'il t'a dit "Sottises!" c'était sans doute pour te faire une farce.
  -Une farce? Tu appelles cela une farce? Une tête de mort qui ricane de toutes ses dents et te lance "Sottises!" à la figure? Je me moque pas mal que ce soit un crâne parlant ou un cheval parlant. Ce que je veux c'est que tu emportes immédiatement loin de ma vue ce répugnant objet. C'est mon dernier mot.
  -D'accord, d'accord, tante Mathilda! Je t'en débarrasse à l'instant. J'en avais du reste l'intention.
  -Alors, c'est parfait!"
  Tout songeur, Hannibal retourna à l'entrepôt avec Socrate et son socle d'ivoire sous le bras. Il raconta à Peter et à Bob l'aventure de sa tante.
  "Tout cela est de plus en plus mystérieux, déclara-t-il en conclusion. J'avoue que je n'y comprends pas grand-chose. Pourquoi Socrate a-t-il dit "Sottises!" à tante Mathilda?
  -Il doit avoir le sens de l'humour, murmura Peter. Dépêche-toi de le fourrer dans la malle."

  Tout comme la fausse formule magique de l'oncle Titus plus haut, j'ai déjà abordé la différence entre le "Boo!" du texte original et le "Sottises!" du texte français dans l'article principal. Cette scène me sert aussi dans  l'analyse du titre français.
  Ceci dit, nous avons l'explication de cette intervention du crâne lorsque nos trois amis font leur compte rendu habituel auprès d'Alfred Hitchcock. Ce n'est autre que le magicien Gulliver lui-même qui grâce à micro caché est à l'origine de la blague:

  "The next day, when Aunt Mathilda was cleaning in my room and telling Socrates what she thought of him, Gulliver was listening and couldn't resist saying 'Boo!' to her."

  "Le lendemain matin, Gulliver était toujours à l'écoute quand ma tante Mathilda, désireuse de faire le ménage de ma chambre, avisa Socrate et dit tout fort ce qu'elle pensait de lui. Alors, Gulliver ne put s'empêcher de dire tout haut: "Sottises!"

  Mais ce n'était pas la dernière occurrence, Mathilda et Titus Jones était encore une fois présents au Chapitre 10, dans lequel Robert Arthur nous rappelle un détail sur le passé de l'oncle:

  "[...] The boys were seated in Aunt Mathilda's kitchen. Mrs Jones bustled about serving themgenerous helpings of sausages and beans. Presently Titus Jones came in and joined them.
  "Well, Jupiter, my boy," he said, "what have you been up to now? Making friends with Gypsies, have you?"
  "Gypsies?" Jupiter looked up, startled, and Bob and Pete paused with forks half raised.
  "There were a couple of Gypsies in the yard this morning," Titus Jones explained. "While you lads were downtown. Oh, they didn't say they were Gypsies, and they weren't dressed like Gypsies, but I could tell. After all, when I was with the circus I saw a lot of them."
  During his younger years, Mr Jones had travelled with a small circus, taking tickets and playing the steam calliope that every circus had in those days.
  "They were looking for me? Jupiter asked.
  "I guess it was you." His uncle chuckled. "They said they had a message from a friend for the fat one. I know you're not fat, Jupiter, just stocky and well-muscled, but for some reason people do call you fat."
  "What was the message?" Jupiter asked, ignoring his uncle's chuckles."

  "[...] Les trois amis étaient assis dans la cuisine de la tante Mathilda. L'excellente femme s'empressa de leur servir de copieuses portions de mouton aux haricots. Titus Jones rentra peu de temps après et prit place à son tour à la table.
  "Alors, Hannibal! s'écria-t-il avec sa jovialité habituelle. Que fricotes-tu en ce moment? Tu t'es fait des relations parmi les gitans, à ce qu'il semble?
  -Les gitans?"
  Hannibal sursauta et, levant les yeux de son assiette, interrogea son oncle du regard. De leur côté, Bob et Peter s'étaient immobilisés, leur fourchette à mi-chemin de leur bouche.
  "Oui, expliqua Titus Jones. Deux gitans sont venus à l'entrepôt ce matin. Alors que vous étiez en ville, jeune gens. Oh! ils ne se sont pas annoncés comme étant des gitans et ils n'étaient pas vêtus comme des bohémiens, mais je suis certain de les avoir bien catalogués. Après tout, j'ai souvent été en contact avec ces gens-là lorsque je faisais partie du cirque."
  Dans sa jeunesse, M. Jones avait voyagé avec un petit cirque. Il distribuait les billets, se chargeait du boniment et, à l'occasion, jouait d'un instrument ou d'un autre.
  "Ces gitans me cherchaient-ils? demanda Hannibal.
  -Je crois, en effet, que c'était toi qu'ils cherchaient! reprit son oncle avec un sourire farceur. Ils m'ont déclaré avoir un message, envoyé par une personne amie, à transmettre au "gros garçon". Je sais bien que tu n'es pas gros, Hannibal. Simplement bien en chair et musclé, mais pour une raison que j'ignore, les gens te qualifient de gros."
  Hannibal négligea les taquineries de son oncle."
  Outre le fait que transparait une fois de plus le caractère moqueur de Titus, je ne m'attendais pas à voir réapparaître un des métiers passés de l'oncle Titus. Il en était déjà fait mention la première fois dans le tout premier tome de la série. Ce qui démontre que Robert Arthur avait relativement peaufiné ses personnages secondaires. La traduction de Claude Voilier appelle quelques commentaires (ajout du "boniment" et "steam calliope", l'instrument précis, remplacé par "un instrument ou [...] un autre") mais au moins elle n'omet pas cet aspect du personnage comme l'avait fait Vladimir Volkoff.
  Il est peut-être pertinent de s'attarder sur cette histoire de boniment... Au moment où j'écris cet article, j'ai déjà lu The Mystery of the Crooked Cat/Le Chat qui clignait de l’œil dans lequel l'intrigue se déroule principalement dans un cirque. Dans l'article principal de ce treizième tome, j'aborde le jargon de ce milieu en relevant des répliques de Jupiter/Hannibal expliquant certains termes à ses compagnons. Le boniment en fait partie. Je rappelle que Le Crâne qui crânait est sorti très tardivement en France, en 1984, pour être précis. Le Chat qui clignait de l’œil quant à lui a été publié en 1974. En sachant que Claude Voilier était déjà en charge de la traduction pour ce dernier, avait-elle gardé l'idée du boniment en tête pour la réutiliser dix ans plus tard en ajout?

  Mais revenons à nos moutons. Je me permet d'occulter quelques lignes avant de reprendre la scène du Chapitre 10. La raison en est que l'on se rend compte d'autres spécificités de Titus, Mathilda et, en filigrane, de leur couple:

  "[...] You're sure they were gypsies?"
  "Positive," his uncle said. "I've seen enough to know. Besides, as they left I heard them talking in Romany - that's the old Gypsy language. I couldn't understand everything thay said, but I heard what sounded like 'danger', then 'keep a sharp eye'. I certainly hope you aren't involved in anything dangerous."
  "Gypsies!" Mrs Jones snorted, seating herself at the table. "Jupiter, now that you've got rid of that horrible old skull, don't tell me you're getting mixed up with Gypsies somehow."
  "No, Aunt Mathilda," Jupiter answered. "At least I don't think I am."
  "Well, they seemed friendly," Titus Jones stated [...]"

  "[...] Tu es certain que ces visiteurs étaient des gitans?
  -Absolument sûr, mon garçon. J'en ai vu suffisamment pour ne pas me tromper. Du reste, alors qu'ils repartaient, je les ai entendus discuter en romani... la langue des vieux tsiganes. Je n'ai pas tout compris, bien sûr, mais j'ai saisi distinctement les mots "dangers", puis "tenir l’œil ouvert". J'espère bien que tu ne t'es pas fourré dans quelque histoire périlleuse, Hannibal!"
  Mathilda Jones, assise en face de son mari qu'elle venait de servir, gronda:
  "Des gitans! Hannibal! Maintenant que tu t'es débarrassé de cette horrible tête de mort, ne viens pas me dire que tu es en cheville avec des romanichels!
  -Non, non, tante Mathilda! protesta le chef des Détectives. Du moins... je ne pense pas.
  -En tout cas, déclara Titus Jones, les deux qui sont venus ce matin à l'entrepôt semblaient bien disposés à ton égard, mon garçon!"

  Avez-vous remarqué que Claude Voilier s'efforçait d'employer tous les synonymes possibles de "gitans" alors que le texte original n'utilise qu'un terme? Je comprend que la théorie de la traduction n'apprécie pas la répétition, mais peut-être y a-t-il des nuances entre les différents synonymes et qu'il n'est peut-être pas justifié de "tout mettre dans le même sac" juste pour éviter quelque lourdeur du texte traduit.
  Après cette note de traduction, on peut tirer plusieurs points tout aussi intéressants de cet extrait: 1.Titus comprend en partie le romani; 2.La réplique de Mathilda concernant les gitans, manifeste son caractère un peu réactionnaire (on en a un autre aperçu, dans l'article consacré à The Mystery of the Flaming Footprints/L'Aigle qui n'avait plus qu'une tête, écrit par M.V. Carey): pour elle les gens du voyage font partie d'un monde dangereux qu'il est déconseillé de côtoyer; 3.L'oncle Titus nuance le sous-entendu de sa femme ("friendly"/bien disposés"), la contredisant subtilement.
  D'ailleurs, comme on l'a vu plus haut (extrait du Chapitre 3), il se montre en général plus conciliant qu'elle avec les trois amis par le biais de quelques allusions complices ("winked"/"clin d’œil malicieux", "Good thing Mathilda isn't here. She'd find something for you to do."/Vous avez de la chance que Mathilda ne soit pas là. Elle trouverait tout de suite de quoi vous occuper."). Même si le texte me contredit dans le Chapitre 11, où Titus se laisse aller à un peu plus de sévérité. Juste un peu:

  "It was almost closing time at The Jones Salvage Yard when they got back, and Titus Jones mildly scolded them for being gone so long."

  "Il était presque l'heure de la fermeture lorsque le Bavarois et ses jeunes passagers arrivèrent au Paradis de la Brocante. Titus Jones les gronda un peu de leur retard [...]"

  Il est vraiment regrettable qu'avec tant de matière textuelle, Yves Beaujard n'est effectué qu'une seule illustration de Titus. J'aurais aimé avoir sa version de Mathilda... peut-être plus tard. Je vous rappelle que Beaujard a été chargé d'illustrer les tomes parus en France des années 80. Le Crâne qui crânait étant son premier.

Tome 12 - The Mystery of the Laughing Shadow/L'Ombre qui éclairait tout:
  Le tome suivant dans l'ordre chronologique américain The Mystery of The Laughing Shadow est sorti en France en 1983, c'est-à-dire avant Le Crâne qui crânait. Sans avoir de conséquences sur la continuité de la série, l'une principales spécificités du volume original français est qu'il contient des illustrations de deux dessinateurs "intérimaires" (c'est leur seule contribution), les frères Paul et Gaétan Brizzi. J'ai tenu à inclure ce douzième tome dans cette partie en dépit de la longueur que le tome précédent supposait, car parmi ces illustrations, il y en a deux où figurent l'oncle et la tante de Jupiter/Hannibal. Cela me permet d'en inclure plus dans l'article mais aussi d'y livrer les deux versions de Titus.

  Mais entrons dans le vif du sujet. La voix de Mathilda retentit pour la première fois dans cette aventure à la fin du Chapitre 5:

  "Jupiter Jones!" a powerful female voice called from somewhere outside.
  "Uh!" Pete grunted. "It's your Aunt Mathilda, Jupe. I hope she doesn't want you to work all afternoon!"
  Before the First Investigator could comment, his aunt's voice boomed out again:
  "Jupiter! Sakes and goodness, where does that boy get to? Jupiter! There's someone here to see you, you young scamp! A Mister Sandow!... Jupiter?"

  "[...] Une voix féminine mais puissante appela du dehors:
  "Hannibal Jones! Hannibal!
  -Flûte! grommela Peter. C'est ta tante Mathilda, Babal! J'espère qu'elle ne va pas te retenir tout l'après-midi à travailler!"
  Avant que le Détective en chef ait pu répondre, la voix de sa tante s'éleva de nouveau:
  "Hannibal! Par tous les diables, où ce garçon est-il passé? Hannibal! Où es-tu, garnement? Il y a ici quelqu'un qui veut te voir. Un certain M. Sandow!... Hannibaaaal!"

  Quelques lignes plus loin, nous voici, dans la foulée, dans le Chapitre 6 où une réplique de Mathilda joue encore sur le fait qu'elle cherche fréquemment nos trois amis, lorsqu'ils sont dans leur Q.G.:

  "Well, there you are!"
  Aunt Mathilda surveyed the boys with a severe expression. "Sometimes I think this salvage yard was built just for you to hide in."

  "Ah! Te voilà enfin!"
  Tante Mathilda dévisageait les garçons d'un œil sévère.
  "Je me demande parfois si cet entrepôt n'a pas été construit pour vous permettre de vous y cacher tous les trois!"

  Le lecteur assidu ne peut que sourire de cette remarque. Mathilda ne croit pas si bien dire, il nous a été spécifié et parfois rappelé qu'elle a été plus ou moins au courant de la caravane cachée mais qu'elle la oubliée avec le temps. Ce qui arrange souvent nos trois amis.
  Toujours dans le Chapitre 6, après les présentations faites et le but de Ted Sandow exposé, à savoir que sa tante a besoin de quelqu'un pour la débarrasser d'un certain nombre de vieilleries, Mathilda se montre immédiatement intéressée, et c'est à cette occasion que les frères Brizzi nous livre leur version de la tante de Jupiter/Hannibal:

  "[...] Aunt Mathilda spoke up. Her sharp eyes had shown great interest at the first mention of a barn full of old junk.
  "We'd be glad to look at what your aunt has, Ted. When would you want us to come?"
  "Now would be excellent," Ted declared.
  Aunt Mathilda shook her head. "My husband, Titus is away at the moment. I'm afraid I can't leave the yard untended. Of course, Jupiter knows what we buy as well as I do. He could go out there after he has his lunch."
  "Why don't all you boys come?" Ted said quickly.
  "Konrad could drive us in the small truck," Jupiter suggested.
  [...] Aunt Mathilda, who was always on the look-out for items for the yard, was soon persuaded."
Paul & Gaétan Brizzi, 1983.
  "[...] Tante Mathilda prit la parole. Depuis que Ted avait fait allusion aux vieilleries à vendre, ses yeux luisaient de convoitise.
  "Eh bien, dit-elle, nous serons heureux de jeter un coup d'oeil sur ce dont votre tante veut se débarrasser. Quand pouvons-nous aller là-bas?
  -Maintenant si vous voulez", proposa Ted.
  Tante Mathilda hocha la tête.
  "Titus, mon mari, est absent pour l'instant, expliqua-t-elle. Et je ne peux pas abandonner l'entrepôt. Mais Hannibal sait aussi bien que moi ce que nous achetons. Il n'a qu'à se rendre sur place sitôt après déjeuner.
  -Pourquoi ne viendriez-vous pas tous? demanda Ted aux trois amis.
  -Konrad pourrait nous conduire avec la fourgonnette, dit Hannibal.
  [...] Tante Mathilda qui flairait une bonne aubaine, donna son approbation."

  C'est le sens du commerce de Mathilda qui est ici mis en avant.
  Elle refait une brève apparition au début du Chapitre 9, agacée de ne pas avoir mis la main sur son neveu et Pete:

  "At the salvage yard [Bob] ran full tilt into Aunt Mathilda.
  "Well, at least I've found one of you! When you find the others, Bob, you tell Jupiter we'll need him to go with us to the Sandow Estate this morning."

  "Au Paradis de la Brocante, [Bob] se heurta presque à la tante Mathilda.
  "Ah! s'écria-t-elle. En voici au moins un sur trois! Quand tu verras tes camarades, Bob, préviens Hannibal que nous avons besoin de lui ce matin, pour aller au domaine Sandow."

  Laissant Peter au Q.G., Jupiter/Hannibal et bob ont le temps de vivre quelques péripéties durant deux chapitres. C'est à leur retour, au Chapitre 11, qu'ils retrouvent Mathilda dans un premier temps:

  "Aunt Mathilda spied Bob and Jupiter the moment they rode into the salvage yard.
  "There you are!... Jupiter Jones, are you ready to go to the Sandow Estate?"
  "Yes, Aunt Mathilda," Jupiter said, "but we want to get something from my workshop first."
  "You make it short, young man. Konrad and your uncle will be ready in two minutes."

  "Hannibal et Bob n'eurent pas plus tôt poussé le portillon du bric-à-brac que la tante Mathilda fondit sur eux.
  "Vous voilà enfin!... Hannibal Jones, es-tu prêt à te rendre chez les Sandow?
  -Oui, tante Mathilda. Mais auparavant, il faut que j'aille chercher quelque chose à mon atelier.
  -Dans ce cas, jeune homme, fais vite! Konrad et ton oncle partent d'ici cinq minutes."

 Puis Jupiter/Hannibal rejoint Konrad et son oncle Titus dans la fourgonnette, direction, domaine Sandow:

  "At that moment they all heard the distant voice of Aunt Mathilda:
  "Jupiter Jones! Now where are you?"
  [...] Jupiter hurried from the hidden headquarters. Out in the salvage yard the First Investigator found Konrad and Uncle Titus already in the big truck. His Aunt Mathilda was loading in a lunch hamper. Jupiter jumped into the cab, and Uncle Titus quickly told Konrad to drive off. Jupiter's Uncle, a small man with an enormous moustache, was a most unusual junkman. He bought anything that interested him, not just because he thought he could sell it but because he liked it.
  [They] drove on to the iron gates of the Sandow Estate. The gates were open. Konrad roared through and pulled to a stop before the barn
  Uncle Titus jumped out as eagerly as Jupiter, excited as he always was when he was about to buy junk for the salvage yard."
Paul & Gaétan Brizzi, 1983.
  "La voix de la tante Mathilda s'éleva, appelant à la cantonnade:
  "Hannibal Jones! Où te caches-tu?
  [...] Hannibal quitta à la hâte la caravane. Konrad et l'oncle Titus l'attendraient déjà dans la cour, avec la camionette. Tante Mathilda leur tendit un panioer pique-nique abondamment garni. Le chef des Détectives sauta dans le véhicule et Konrad démarra.
  L'oncle d'Hannibal - un petit homme dont la lèvre s'ornait d'une énorme moustache - était un brocanteur assez singulier. Il achetait tout ce qui lui plaisait, moins pour le profit qu'il pouvait en tirer que pour sa satisfaction personnelle.
  Très vite, la camionnette [arriva] au domaine Sandow. La grille était ouverte. Konrad entra donc directement pour ne s'arrêter que devant la grange.
  L'oncle Titus sauta à terre aussi lestement que son neveu. Il avait hâte de voir le "butin" qu'il comptait ramener au Paradis de la Brocante."

  Suit un bref dialogue avec Miss Sandow, la tante de Ted, mais il ne contient rien d'assez pertinent pour être cité ici.
  En ce qui concerne l'illustration, on peut être légitimement déçu par l'Oncle Titus des frères Brizzi. Dommage que cela soit un plan large et qu'il ne soit pas un peu plus soigné, plus détaillé.
  Yves Beaujard utilisait aussi le plan large, mais comparez les deux versions agrandies ci-dessous, celui des frères Brizziil a l'air un peu trop sommaire pour ne pas dire bâclé par rapport à celui, plus abouti, de Beaujard.
Yves Beaujard, 1984.
Paul & Gaétan Brizzi, 1983.

















  Occupé par son enquête, Jupiter oublie d'aider son oncle et Konrad à charger la camionnette, ce qui lui vaudra une réprimande de Titus à la fin du Chapitre 12:

  "There you are! Did you come here to work or not, you young scallywag!" Uncle Titus roared.

  "C'est maintenant que tu arrives, jeune vaurien! Es-tu venu ici pour travailler ou pour te tourner les pouces?"

  Titus se montre ici moins indulgent. William Arden ne fait pas ressortir le côté blagueur et fanfaron que Robert Arthur se faisait le plaisir de décrire dans le tome précédent. Impression dans une certaine mesure renforcée au Chapitre 14, où se trouve un autre dialogue entre Miss Sandow et Titus et, contenant des éléments intéressant pour la continuité de la série:

  "When the truck was loaded [...] Miss Sandow came from the house to talk to Uncle Titus.
  "Mr Jones," the birdlike lady said, "I can't imagine what you'll do with all that ancient clutter of mine."
  "Don't you worry ma'am," Uncle Titus said gallantly, twirling his enormous moustache. "I'll sell it all at a handsome profit, I'm sure. Now you just see that you charge me properly."
  "Goodness, I wish Ted were here. I haven't the slightest notion what to charge. Knowing your boys seem to have made Theodore happy, I really feel I should give it to you. Especially if they can find my little statuette for me."
  "Find your statuette?" Uncle Titus sounded puzzled. Jupiter held his breath, for Uncle Titus wasn't always pleased about the boys being investigators. But this time the peppery little man was too happy about his truckload of new junk to be displeased. He nodded. "Well, the boys do seem to have a knack for that sort of thing. Now, let's consider what I owe you, ma'am."
  [...] Soon they reached the salvage yard. Jumping out of the truck, Jupiter rushed to the hidden trailer. Aunt Mathilda and Uncle Titus were far too excited by their purchases to notice his quick escape."

  "La camionnette enfin chargée [...] Mlle Sandow sortit de la villa pour parler à l'oncle Titus.
  "Monsieur Jones, dit-elle [...], je n'arrive pas à imaginer ce que vous allez faire de tout ce fatras?
  -Ne vous tracassez pas, madame, dit l'oncle titus en donnant un pli conquérant à son énorme moustache. Je le revendrai avec profit, j'en suis certain. A présent, faisons nos comptes, voulez-vous?
  -Grand Dieu! Je voudrais bien que Ted soit là. Je n'ai aucune notion du prix des choses. Et puis vos jeunes gens semblent avoir rendu Ted si heureux que j'ai idée que je devrais vous laisser tout le lot gracieusement... surtout si ces trois garçons retrouvent ma statuette.
  -Votre statuette?"'
  L'oncle Titus semblait intrigué. Hannibal retint sa respiration. Il savait, par expérience, que son oncle ne voyait pas toujours d'un bon œil les Détectives mener une enquête. Cette fois, cependant, le petit homme était si content de ce qu'il emportait qu'il préféra ne pas approfondir.
  Il répondit simplement:
  "Ma foi, ces gardçons ont en général du flair pour récupérer les objets perdus. Et maintenant, reparlons de ce que je vous dois, madame."
  [...] On eut vite rallié le Paradis de la Brocante. Hannibal sauta à terre et courut à son quartier général. La tante Mathilda et l'oncle Titus étaient bien trop enchantés de leurs achats pour remarquer sa défection."

  On retrouve ainsi dans cet extrait l'aspect commercial de l'entreprise tenue par Titus et Mathilda, déjà aperçu au Chapitre 6. Mais aussi le fait que, comme il y est fait allusion, Titus est au courant des activités de son neveu et de ses deux comparses. Sans être aussi sévère que Mathilda, il lui arrive, non pas de désapprouver, mais plutôt de s'inquiéter des actions parfois mystérieuse du trio. Ici, les circonstances aident les détectives et Titus laisse couler.

  Ce sera tout pour cette partie.

The Mystery of the Talking Skull/Le Crâne qui crânait, Robert Arthur et The Mystery of the Laughing Shadow/L'Ombre qui éclairait tout, William Arden, traduits de l'américain par Claude Voilier.

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