"Rana Toad", ça se mange?

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lundi 4 janvier 2016

  Après mon deuxième perroquet, je me débarbouille au lavabo. C'est un truc, je ne m'étais pas rendu compte mais je pue. Je veux dire, je peux le sentir à la façon dont les gens m'ont regardé quand je suis rentré dans le café. D'habitude, personne ne me remarque mais là je vois bien, je suis comme une tache et on ne voit plus que ça. Du coup je recommande un troisième perroquet et je fais durer. Vu la honte, je devrais me barrer en vitesse mais non, je ne sais pas pourquoi mais ça me fait le contraire. Comme une lourdeur et je reste collé au comptoir. Je me dis qu'il y aura bien quelqu'un pour me ramasser. Quand le café fermera, ils passeront forcément un coup de chiffon, un coup de balai. Moi je serai là et il faudra bien me brosser me savonner me bichonner en quelque sorte. Enfin, je ne sais pas.

Nous sommes la meute pas le troupeau, Sandrine Bourguignon, Sulliver.

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