Selon la légende, c'est durant une séance de spiritisme chez leur road manager Dick Philips à Phoenix que leur est apparu le nom d'Alice Cooper, épelé sur une planche Ouija. En interrogeant l:'esprit malin présent ce soir-là autour de la table à propos de ses origines et de son identité, le phénomène aurait directement indiqué Vincent comme réincarnation d'une sorcière anglaise brûlée vive au XVIIe siècle. Quelques semaines plus tard, lors d'un trajet pour un concert vers Albuquerque, le groupe est victime d'un accident de van sur l'autoroute. D'abord déboussolés puis happés dans un délire collectif, ils imaginent et entretiennent une nouvelle légende: Vince aurait été tué sur le coup pendant le choc, et serait immédiatement ressuscité grâce à l'esprit de cette Alice Cooper, profitant de son enveloppe corporelle pour revenir hanter le monde perverti des vivants.
En réalité, la véritable origine du nom Alice Cooper est bien plus prosaïque: alors en pleine guerre du Vietnam, la musique pop est animée des meilleures intentions pacifistes et les protest singers se rassemblent derrière Bob Dylan et les beatniks pour lutter contre l'engagement des États-Unis dans l'enfer vert de ce conflit dramatique. Parmi ces artistes, l'on retrouve d'innocentes créatures participant au mouvement Flower Power, et de grandes chanteuses comme Joan Baez ou Joni Mitchell. Selon Vincent et ses musiciens, le patronyme Alice Cooper sonne parfaitement comme l'une d'entre elles, attirant ainsi dans son piège bon nombre de curieux qui découvriront avec horreur ce qui se cache derrière... Et comme le folklore lancé par la légende Lizzy Borden, Alice Cooper peut parfaitement évoquer une jeune fille ingénue déguisant au fond d'elle les intentions les plus atroces, criminelles et meurtrières. Derrière la plus candide et féminine des figures, se dissimulent la surprise, le malaise, le choc, l'horreur!
Alice Cooper - Remember The Coop', Jean-Charles Desgroux, Le Mot et le Reste.
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