Alfred Hitchcock, Robert Arthur et "Les Trois Jeunes Détectives"/"The Three Investigators"
2.The Mystery of the Stuttering Parrot/2.Le Perroquet qui bégayait.
3.The Mystery of the Whispering Mummy/3.La Momie qui chuchotait.
4.The Mystery of the Green Ghost/4.Le Chinois qui verdissait.
5.The Mystery of the Vanishing Treasure/5.L'arc-en-Ciel a pris la fuite.
6.The Secret of Skeleton Island/6.Le Spectre aux Chevaux de bois.
7.The Mystery of fhe Fiery Eye/7.Treize Bustes pour Auguste.
Ce huitième épisode des Trois Jeunes Détectives est le deuxième à se dérouler en majorité en dehors de Rocky Beach ou de Los Angeles. Mais contrairement à The Secret of Skeleton Island/Le Spectre aux chevaux de bois, Robert Arthur prend le temps des deux premiers chapitres pour placer son intrigue à Rocky et offrir des apparitions de Worthington/Warrington ainsi que, plus furtive, la tante Mathilda.
2.The Mystery of the Stuttering Parrot/2.Le Perroquet qui bégayait.
3.The Mystery of the Whispering Mummy/3.La Momie qui chuchotait.
4.The Mystery of the Green Ghost/4.Le Chinois qui verdissait.
5.The Mystery of the Vanishing Treasure/5.L'arc-en-Ciel a pris la fuite.
6.The Secret of Skeleton Island/6.Le Spectre aux Chevaux de bois.
7.The Mystery of fhe Fiery Eye/7.Treize Bustes pour Auguste.
Ce huitième épisode des Trois Jeunes Détectives est le deuxième à se dérouler en majorité en dehors de Rocky Beach ou de Los Angeles. Mais contrairement à The Secret of Skeleton Island/Le Spectre aux chevaux de bois, Robert Arthur prend le temps des deux premiers chapitres pour placer son intrigue à Rocky et offrir des apparitions de Worthington/Warrington ainsi que, plus furtive, la tante Mathilda.
L'incident du premier chapitre se déroule juste après leur entrevue avec Alfred Hitchcock, traditionnellement placée en fin des tomes. The Mystery of the Fiery Eye/Treize Bustes pour Auguste se terminait bien avec le réalisateur, non pas dans une scène narrative habituelle avec la présence du jeune trio, mais sous forme d'un épilogue où il nous clarifiait quelques points et donnait des informations importantes (comme l'arrangement avec M. Gelbert pour utiliser la Rolls et le chauffeur anglais indéfiniment).
"As it happened, the three had just been to Hollywood to call on Alfred Hitchcock and give him the facts of their latest adventure. It was in returning home that the near-accident had happened."
"Ce jour-là les détectives s'étaient fait conduire en voiture jusqu'à Hollywood pour donner à Alfred Hitchcock tous les détails relatifs à leur dernière aventure... une aventure qui s'était terminée avec succès, bien entendu! Et c'est sur le chemin du retour que le "presque-accident" était arrivé..."
The Mystery of the Silver Spider/Une araignée appelée à régner débute ainsi peu de temps après l'épisode précédent, qui je le rappelle se terminait en date du 6 août dans la soirée. On peut donc en déduire que le huitième épisode commence probablement le lendemain. Ce n'est pas formellement précisé, mais plaçons donc le début de ce roman au 7 août. Grâce à plusieurs données temporelles, plus ou moins précises, je peux en survolant le roman en fixer la fin à la date du 12 août (voir Chronologie pour plus de détails). C'est probablement le matin du 11 août que Bob admire du balcon de la chambre qui leur a été assignée une vue de Denzo, la capitale de la Varanie. Ils ont accepté de se rendre dans ce pays européen fictif afin d'aider à déjouer ce qui semble être un complot contre le Prince
Djaro Montestan/Monterak, promis à un couronnement prochain.
"Varania! Bob stood on the stone balcony and looked out across the rooftops of the ancient city of Denzo. In the morning sunshine the city was a mass of waving treetops, pierced by tiled roofs and the tall towerts of public buildings. The golden dome of a great church rose from a small hill about a mile away. [...]
Behind the five-storey stone palace the Denzo River, broad and swift, wound through the city. Small excursion boats moved slowly along the river. It was a very colourful scene, and from the balcony of their third-floor corner room, Bob had an excellent view.
Jacques Poirier, 1972. |
Harry Kane, 1967. |
"La Varanie! Bob, debout sur le balcon de pierre de sa chambre, regardait les toits pentus de Denzo, au-dessous de lui. Ca et là émergeait les bâtiments publics. La coupole dorée d'une grande église miroitait à environ un kilomètre du palais, au flanc d'une éminence.
Les Trois jeunes détectives logeaient au troisième étage du palais qui en comportait cinq. [...] Le fleuve, le Denzo, traversait la ville. Large et rapide, il était sillonné de petits bateaux de plaisance. Bob trouvait la scène pittoresque."
Notez que le Bob français est un peu moins matinal que l'original. Il est encore en pyjama et n'a pas encore enfiler le costume que Jacques Poirier lui a imposé depuis le premier tome. C'est un détail qui fera sourire les habitués de la série. Et ils auront l'occasion de sourire un peu plus loin dans le roman, encore sur un détail vestimentaire. D'ailleurs, pour leur part, Jupiter/Hannibal et Pete porteront tous les deux le même genre de chemise colorée aux yeux de Jacques Poirier (pour Kane et Hall, Pete en porte une plus sobre), ce qui leur vaut d'être repéré par un couple d'Américains suspect dans le Chapitre 5.
On remarque d'autre part que Kane n'a pas pensé à dessiner le fleuve.
Avant d'aborder comme à chaque fois la traduction, je voulais d'abord signaler que Robert Arthur a préféré pour cette huitième aventure privilégier un genre cousin de l'énigme policière, à savoir l'espionnage. En effet, dès l'apparition de Bert/Robert Young et la mission qu'il propose à nos trois héros, le lecteur peut déceler les premiers éléments propres à ce genre. Ils doivent se rendre dans un pays européen fictif, la Varanie.
Emblématique de ce petit changement d'atmosphère, on trouve à la place d'une allusion à Sherlock Holmes (si fréquentes tout au long de la série que l'idée me traîne dans la tête d'y consacrer un petit article annexe), une allusion à un autre personnage plus récent mais devenu tout aussi archétypique (Chapitre 9):
Emblématique de ce petit changement d'atmosphère, on trouve à la place d'une allusion à Sherlock Holmes (si fréquentes tout au long de la série que l'idée me traîne dans la tête d'y consacrer un petit article annexe), une allusion à un autre personnage plus récent mais devenu tout aussi archétypique (Chapitre 9):
"I'd feel a lot better if I was James Bond," Pete grumbled. "He can get out of anything. But I'm not James Bond and neither are you."
"Je me sentirais bien plus à l'aise si j'étais James Bond, grommela Peter. Ce gars-là se sort toujours des situations les plus invraisemblables. Par malheur, je ne suis pas James Bond... et aucun de vous ne l'est non plus!"
Ian Fleming, le créateur du plus célèbre des espions fictif, est décédé en 1964, trois ans avant la publication américaine de The Mystery of the Silver Spider. Créé en 1953, avec le Casino Royale, James Bond est à ce moment-là déjà le héros de 12 romans (le dernier, posthume, étant The Man with the Golden Gun) et neuf nouvelles. Les cinq premiers films avec Sean Connery sont déjà sortis au cinéma. Ce personnage est donc d'une manière ou d'une autre déjà familier aux publics anglo-saxons et français.
Bien que moins explicites que dans ce roman, on peut déjà voir dans les précédentes enquêtes du trio l'équivalent des fameux gadgets utilisés par Bond. Fabriqués par Jupiter/Hannibal, il reste sur une échelle modeste mais ont plus d'une fois prouvé leur efficacité et la faculté d'invention du détective en chef (je pense tôt ou tard en faire également un ou plusieurs articles). Mais on monte d'un cran dans la sophistication avec celui que Bert/Robert Young leur confie pour leur mission en Varanie:
"Three cameras. At least they looked like cameras. And they were cameras, rather large and expensive looking, with flashbulb attachements and plenty of gadgets. But you could also use them as radios. Very special, high-power walkie-talkiee equipment was built into the back of each camera. The flashbulb attachment doubled as an antenna for sending and receiving. You could speak into the camera, and your voice would travel as far as ten miles. Even from inside a building the range was a couple of miles."
Jacques Poirier, 1972. |
"A présent, ils se hâtaient de déballer et de ranger leurs affaires. Quand ce fut fait, ils inspectèrent ce que Peter appelait leur "matériel de travail".
Pour commencer, les appareils photographiques! En fait, les appareils en question servaient à double usage. Ils pouvaient prendre, très officiellement, des photos mais aussi, en secret, fonctionner comme des postes radio. Un dispositif spécial, dissimulé à l'arrière de la boîte, faisait office de walkie-talkie à longue portée. Le flash de l'appareil photo camouflait une antenne pour recevoir ou expédier les messages. En parlant dans le combiné, la voix était transmise jusqu'à près de huit kilomètres. Le message, émis de l'intérieur d'un bâtiment, portait encore jusqu'à plus de trois kilomètres. Une véritable petite merveille!"
Mais ce n'est pas tout:
Pour commencer, les appareils photographiques! En fait, les appareils en question servaient à double usage. Ils pouvaient prendre, très officiellement, des photos mais aussi, en secret, fonctionner comme des postes radio. Un dispositif spécial, dissimulé à l'arrière de la boîte, faisait office de walkie-talkie à longue portée. Le flash de l'appareil photo camouflait une antenne pour recevoir ou expédier les messages. En parlant dans le combiné, la voix était transmise jusqu'à près de huit kilomètres. Le message, émis de l'intérieur d'un bâtiment, portait encore jusqu'à plus de trois kilomètres. Une véritable petite merveille!"
Mais ce n'est pas tout:
"[Pete] up his camera and opened the leather case in which it was carried. In the bottom of the leather case was still another gadget - a very tiny transistorized tape recorder that could pick up conversation from across the room."
Jacques Poirier, 1972. |
"[...] Peter prit son appareil photographique et l'ouvrit. Tout au fond de l'étui de cuir se trouvait un autre gadget: un minuscule magnétophone capable d'enregistrer les conversations."
En effet, comme l'indique plus haute l'ajout de la traduction un tel appareil très perfectionné est "une véritable petite merveille" et elle fait rêver: converser à longue distance, prendre des photos et enregistrer! C'est incroyable! Enfin c'est comme la machine à remonter dans le temps et les voitures volantes, c'est de la pure science-fiction et on n'est pas encore capable d'en produire...
La traduction est encore créditée à Claude Voilier, comme pour Treize Bustes pour Auguste. Si ces deux titres français sont ses trouvailles, on ne peut qu'applaudir. Ce jeu de mots sur l'araignée peut être discuté, puisque c'est le personnage du Prince Djaro qui est "appelé à régner". Mais comme l'araignée est le symbole d'un de ces ancêtres et du pays même de la Varanie, la substitution avec la bestiole est plus qu'acceptable.
En effet, comme l'indique plus haute l'ajout de la traduction un tel appareil très perfectionné est "une véritable petite merveille" et elle fait rêver: converser à longue distance, prendre des photos et enregistrer! C'est incroyable! Enfin c'est comme la machine à remonter dans le temps et les voitures volantes, c'est de la pure science-fiction et on n'est pas encore capable d'en produire...
La traduction est encore créditée à Claude Voilier, comme pour Treize Bustes pour Auguste. Si ces deux titres français sont ses trouvailles, on ne peut qu'applaudir. Ce jeu de mots sur l'araignée peut être discuté, puisque c'est le personnage du Prince Djaro qui est "appelé à régner". Mais comme l'araignée est le symbole d'un de ces ancêtres et du pays même de la Varanie, la substitution avec la bestiole est plus qu'acceptable.
Exceptés les changements de noms, devenus habituels pour la série (Montestan/Monterak, Duke Rojas/Duc Borka, Bert/Robert Young, St Dominic's/Saint-Aldrik...), quelques ajouts (un exemple se trouve cité plus haut: "une aventure qui s'était terminée avec succès, bien entendu!") et des omissions sans conséquences (comme l'aménagement de leur chambre en Varanie au Chapitre 3), la traduction est beaucoup plus raisonnable que Treize Bustes pour Auguste. Je dirais même qu'elle est très proche de celle d'Olivier Séchan pour The Secret of Skeleton Island/Le Spectre aux Chevaux de bois. Jusqu'à le suspecter d'avoir même participé, et pas qu'un peu, à la traduction de ce huitième tome. Je ne trouvais pas grand-chose à dire sur la traduction, rien d'abusif et les choix étaient défendables... jusqu'au chapitre 8, à partir duquel on retrouve le genre de différences contestables qui foisonnaient dans Treize Bustes pour Auguste. Alors, par conséquent, j'en suis à me poser des questions auxquelles je n'aurais jamais de réponses: Une Araignée appelée à régner est-il traduit par deux personnes, Olivier Séchan ayant commencé et Claude Voilier fini? Si c'est le cas, seule Claude Voilier est créditée en tout cas. Il ne faut pas non plus exclure que ce soit simplement mon impression et que je sois dans l'erreur.
J'ai décidé de pointer deux exemples significatifs de choix de traduction contestables fait par Claude Voilier. Tout d'abord dans cette scène du Chapitre 11 où Jupiter, Bob et Rudy (un allié à la cause du Prince Djaro qui fera plus que ce dernier dans le rôle de l'ami accompagnateur typique de la série) vont être sondés psychiquement par Anton, le gitan aux pouvoirs surnaturels. Entre deux passages correctement traduits, on trouve un paragraphe totalement adapté, avec presque plus rien en commun. Je vous livre le texte original et ensuite les lignes que la traductrice a choisi d'y substituer:
"At one side was an ugly rack where a victim was tied to have his bones stretched by heavy weights. Beyond was a huge wheel to which a victim was tied to have his arms and legs smashed by hammers. There were other devices, made of massive timbers, which they preferred not to guess about. And in the centre of the room was a tall figure of a woman made of metal. The figure was just a shell, and the front hinged so that it would open. It was open now. Inside were rusty spikes sticking inside the shell of the Iron Maiden, as it was called, and the front half was slowly closed until those rusty spikes - but neither Jupe nor Bob cared to think about that.
"The room of questioning!" Rudy whispered, and his voice trembled a little. "I've heard of it. It dates back to the reign of Black Prince John, a bloody tyrant of the Middle Ages. It hasn't been used since, that I know of. I think Duke Stefan had us brought here just to scare us. He wouldn't dare use torture on us!"
Maybe Rudy was right, but just the same, the rack, the wheel, the Iron Maiden and other devilish devices made Bob and Jupe's stomachs feel queer."
"Le décor effrayant choisi par le duc Stefan pour interroger les prisonniers n'avait d'autre but, sans doute, que de les impressionner et de les inciter à faire plus facilement des aveux.
"Tout cela, se dit Hannibal en regardant autour de lui, c'est du bluff, de la mise en scène!"
Ce qui ne l'empêcha pas, malgré tout, de frissonner intérieurement. La vue des chevalets de torture et autres instruments que contenait la pièce n'était certes pas de nature à rassurer les plus braves.
A ce qui semblait, c'était la première fois que Rudy, de son côté, se trouvait dans un endroit pareil.
"La chambre des tortures! murmura-t-il d'une voix un peu tremblante. J'en avais entendu parler. Elle a été instaurée sous le règne du prince noir Jan, un tyran sanguinaire du Moyen Âge. On ne l'a plus utilisée depuis, cela, j'en suis sûr. Je crois que le duc Stefan ne nous a fait conduire ici que pour nous effrayer. Il n'osera jamais nous torturer."
Cette opinion rejoignait celle d'Hannibal. N'empêche que Bob et le chef des détectives se sentaient l'estomac un peu noué."
Seule la réplique de Rudy est bien traduite et non contestable. Les deux dernières lignes françaises omettent l'énumération des instruments de torture, ce qui est logique puisqu'elle ne sont déjà pas mentionnées plus haut. La raison d'un tel remplacement est plutôt simple à deviner: c'était certainement trop violent pour le public français et on peut le considérer comme forme de censure. Pour les non-anglophones, je ne traduirai pas, mais je me contenterai de dire que Robert Arthur décrit les engins de torture et leur fonctionnement (les métalleux reconnaîtront le nom d'un groupe justement choisi d'après l'engin) et Claude Voilier a du, d'elle-même ou sur consigne de l'éditeur, choisir de ne pas traduire de tels détails. Mais ce n'est qu'hypothèse de ma part. Jacques Poirier, dans l'illustration ci-dessus a néanmoins dessiné en arrière-plan quelques éléments correspondant à l'ambiance de la salle.
Un deuxième passage à cheval entre les Chapitres 14 et 15 mérite aussi, en deux temps, un coup de projecteur:
"There's no time for ifs! Rudy cried. "Listen to them hammer on that door. We only have moments."
"Very well." Dmitri no longer hesitated. By now guards were probably racing round to the main entrance also. "Rudy, you lead them. Elena and I will go the other way. Down to the catacombs. If they follow us, you'll gain time. Elena, we need something for them to find. Give me one of your shoes."
"Elena stooped and wrenched off a wet shoe. Shre handed it to him.
"I'll leave it behind like Cinderella," she said, and even managed a smile. "Go, Rudy, hurry!"
"This way!" Rudy said. "Follow me!"
He ran across the cathedral to the bell tower on the other side. Bob, Pete and Jupiter followed him. Elena and Dmitri hurried towards a rear door, which presumably led to the catacombs."
"Pas le temps de discuter! cria Rudy, plein d'ardeur. Entends nos poursuivants marteler la porte! Nous
n'avons que peu de minutes devant nous.
-Très bien!" soupira Dimitri. Il se rendait compte que les gardes allaient faire le tour et entrer par la porte principale. "Très bien!... Rudy! Conduis vite tes amis au clocher. Elena et moi, nous allons descendre dans les catacombes. Si les gardes nous suivent, cela vous fera gagner du temps. Donne-moi ton foulard, Elena! Nous allons le semer derrière nous comme indice!"
Elena tendit son foulard à son cousin et sourit à son frère:
"Au revoir, Rudy! Bonne chance!"
Elle disparut avec Dmitri tandis que Rudy entraînait les détectives à l'autre bout de l'église."
Je ne saurais jamais pourquoi Claude Voilier a trouvé préférable de changer la chaussure d'Elena (occultant au passage l'allusion à Cendrillon) en foulard pour servir de fausse piste à leurs poursuivants. C'est bien innocent, mais c'est étrange et arbitraire comme décision. Tout comme traduire ce qui mot à mot signifie "Vas-y, Rudy, dépêche-toi!" en "Au revoir, Rudy! Bonne chance!" Ou encore... un élément de continuité que je surveille depuis le tout premier tome. Je vous laisse deviner de quoi parle la suite du passage ci-dessus, je reprends exactement là où je me suis arrêté:
"Bob found himself falling behind. He was limping now. His leg, which until recently had worn a brace to strengthen it following a bad break, was beginning to pain him after so much exertion.
Ahead of him he saw the others stop. Limping more with each step, he caught up with them and saw that they were in another room similar to the one they had left. This too, had no ceiling. A single sturdy rope hung down from above and was secured to the wall. Stairs, enclosed like the others in iron grillwork, led upwards.
Rudy swiftly undid the bell rope so it hung free. Then he ran for the stairs.
"Come!" he called. "Up! Swiftly!"
Pete grabbed Bob's arm to help him, and they began to scramble frantically up the stone steps."
Je reprends également le texte français là où il s'est arrêté plus haut:
"Bientôt, les quatre compagnons atteignirent le clocher numéro deux. Semblable à l'autre, il s'élevait très haut dans les airs. Une grosse corde, là encore, pendait jusqu'à terre. De même l'escalier conduisant en haut était protégé par une grille de fer servant de garde-fou.
Rudy se précipita vers les premières marches en criant:
"Vite! Vite! Suivez-moi!"
Derrière lui, Hannibal, Bob et Peter se mirent à monter quatre à quatre...
C'est ainsi que se termine le Chapitre 14. Claude Voilier occulte l'allusion au handicap de Bob, récurrent depuis le tout premier tome. L'appareil orthopédique a été retiré, mais Robert Arthur avait déjà évoqué qu'en cas d'exercice physique intense, Bob ressentait encore les séquelles d'une chute qu'il a faite dans les collines de Californie. Dans cette fuite éperdue, Bob a du mal à suivre... du moins dans le texte original. La version française glisse vers un effort collectif et gomme le point de vue donné à Bob. Preuve en est ce début du Chapitre 15:
"The stone stairs were steep. For Bob each one was an effort. Rudy saw his difficulty and stopped. He handed one end of the blanket rope to Bob.
"Hang on! he cried. "I'll give you some help."
Grasping the rope as Rudy pulled, Bob found the going easier."
"At one side was an ugly rack where a victim was tied to have his bones stretched by heavy weights. Beyond was a huge wheel to which a victim was tied to have his arms and legs smashed by hammers. There were other devices, made of massive timbers, which they preferred not to guess about. And in the centre of the room was a tall figure of a woman made of metal. The figure was just a shell, and the front hinged so that it would open. It was open now. Inside were rusty spikes sticking inside the shell of the Iron Maiden, as it was called, and the front half was slowly closed until those rusty spikes - but neither Jupe nor Bob cared to think about that.
"The room of questioning!" Rudy whispered, and his voice trembled a little. "I've heard of it. It dates back to the reign of Black Prince John, a bloody tyrant of the Middle Ages. It hasn't been used since, that I know of. I think Duke Stefan had us brought here just to scare us. He wouldn't dare use torture on us!"
Maybe Rudy was right, but just the same, the rack, the wheel, the Iron Maiden and other devilish devices made Bob and Jupe's stomachs feel queer."
Jacques Poirier, 1972. |
"Le décor effrayant choisi par le duc Stefan pour interroger les prisonniers n'avait d'autre but, sans doute, que de les impressionner et de les inciter à faire plus facilement des aveux.
"Tout cela, se dit Hannibal en regardant autour de lui, c'est du bluff, de la mise en scène!"
Ce qui ne l'empêcha pas, malgré tout, de frissonner intérieurement. La vue des chevalets de torture et autres instruments que contenait la pièce n'était certes pas de nature à rassurer les plus braves.
A ce qui semblait, c'était la première fois que Rudy, de son côté, se trouvait dans un endroit pareil.
"La chambre des tortures! murmura-t-il d'une voix un peu tremblante. J'en avais entendu parler. Elle a été instaurée sous le règne du prince noir Jan, un tyran sanguinaire du Moyen Âge. On ne l'a plus utilisée depuis, cela, j'en suis sûr. Je crois que le duc Stefan ne nous a fait conduire ici que pour nous effrayer. Il n'osera jamais nous torturer."
Cette opinion rejoignait celle d'Hannibal. N'empêche que Bob et le chef des détectives se sentaient l'estomac un peu noué."
Seule la réplique de Rudy est bien traduite et non contestable. Les deux dernières lignes françaises omettent l'énumération des instruments de torture, ce qui est logique puisqu'elle ne sont déjà pas mentionnées plus haut. La raison d'un tel remplacement est plutôt simple à deviner: c'était certainement trop violent pour le public français et on peut le considérer comme forme de censure. Pour les non-anglophones, je ne traduirai pas, mais je me contenterai de dire que Robert Arthur décrit les engins de torture et leur fonctionnement (les métalleux reconnaîtront le nom d'un groupe justement choisi d'après l'engin) et Claude Voilier a du, d'elle-même ou sur consigne de l'éditeur, choisir de ne pas traduire de tels détails. Mais ce n'est qu'hypothèse de ma part. Jacques Poirier, dans l'illustration ci-dessus a néanmoins dessiné en arrière-plan quelques éléments correspondant à l'ambiance de la salle.
Un deuxième passage à cheval entre les Chapitres 14 et 15 mérite aussi, en deux temps, un coup de projecteur:
"There's no time for ifs! Rudy cried. "Listen to them hammer on that door. We only have moments."
"Very well." Dmitri no longer hesitated. By now guards were probably racing round to the main entrance also. "Rudy, you lead them. Elena and I will go the other way. Down to the catacombs. If they follow us, you'll gain time. Elena, we need something for them to find. Give me one of your shoes."
"Elena stooped and wrenched off a wet shoe. Shre handed it to him.
"I'll leave it behind like Cinderella," she said, and even managed a smile. "Go, Rudy, hurry!"
"This way!" Rudy said. "Follow me!"
He ran across the cathedral to the bell tower on the other side. Bob, Pete and Jupiter followed him. Elena and Dmitri hurried towards a rear door, which presumably led to the catacombs."
"Pas le temps de discuter! cria Rudy, plein d'ardeur. Entends nos poursuivants marteler la porte! Nous
n'avons que peu de minutes devant nous.
-Très bien!" soupira Dimitri. Il se rendait compte que les gardes allaient faire le tour et entrer par la porte principale. "Très bien!... Rudy! Conduis vite tes amis au clocher. Elena et moi, nous allons descendre dans les catacombes. Si les gardes nous suivent, cela vous fera gagner du temps. Donne-moi ton foulard, Elena! Nous allons le semer derrière nous comme indice!"
Elena tendit son foulard à son cousin et sourit à son frère:
"Au revoir, Rudy! Bonne chance!"
Elle disparut avec Dmitri tandis que Rudy entraînait les détectives à l'autre bout de l'église."
Je ne saurais jamais pourquoi Claude Voilier a trouvé préférable de changer la chaussure d'Elena (occultant au passage l'allusion à Cendrillon) en foulard pour servir de fausse piste à leurs poursuivants. C'est bien innocent, mais c'est étrange et arbitraire comme décision. Tout comme traduire ce qui mot à mot signifie "Vas-y, Rudy, dépêche-toi!" en "Au revoir, Rudy! Bonne chance!" Ou encore... un élément de continuité que je surveille depuis le tout premier tome. Je vous laisse deviner de quoi parle la suite du passage ci-dessus, je reprends exactement là où je me suis arrêté:
Jacques Poirier, 1972. |
Ahead of him he saw the others stop. Limping more with each step, he caught up with them and saw that they were in another room similar to the one they had left. This too, had no ceiling. A single sturdy rope hung down from above and was secured to the wall. Stairs, enclosed like the others in iron grillwork, led upwards.
Rudy swiftly undid the bell rope so it hung free. Then he ran for the stairs.
"Come!" he called. "Up! Swiftly!"
Pete grabbed Bob's arm to help him, and they began to scramble frantically up the stone steps."
Je reprends également le texte français là où il s'est arrêté plus haut:
"Bientôt, les quatre compagnons atteignirent le clocher numéro deux. Semblable à l'autre, il s'élevait très haut dans les airs. Une grosse corde, là encore, pendait jusqu'à terre. De même l'escalier conduisant en haut était protégé par une grille de fer servant de garde-fou.
Rudy se précipita vers les premières marches en criant:
"Vite! Vite! Suivez-moi!"
Derrière lui, Hannibal, Bob et Peter se mirent à monter quatre à quatre...
C'est ainsi que se termine le Chapitre 14. Claude Voilier occulte l'allusion au handicap de Bob, récurrent depuis le tout premier tome. L'appareil orthopédique a été retiré, mais Robert Arthur avait déjà évoqué qu'en cas d'exercice physique intense, Bob ressentait encore les séquelles d'une chute qu'il a faite dans les collines de Californie. Dans cette fuite éperdue, Bob a du mal à suivre... du moins dans le texte original. La version française glisse vers un effort collectif et gomme le point de vue donné à Bob. Preuve en est ce début du Chapitre 15:
"The stone stairs were steep. For Bob each one was an effort. Rudy saw his difficulty and stopped. He handed one end of the blanket rope to Bob.
"Hang on! he cried. "I'll give you some help."
Grasping the rope as Rudy pulled, Bob found the going easier."
La traductrice n'en garde que:
"L'escalier de pierre était fort raide. Essoufflés, peinant à chaque marche, les détectives grimpaient dans le sillage de Rudy."
"L'escalier de pierre était fort raide. Essoufflés, peinant à chaque marche, les détectives grimpaient dans le sillage de Rudy."
Je me demande en découvrant cette omission qui m'agace énormément si Claude Voilier ne serait pas responsable des ridicules changements concernant la condition de Bob dans la version 1979 d'Au Rendez-vous des Revenants...
Ce qui m'amène justement à changer de sujet, puisque j'ai suffisamment discuté les choix de traductions. Il s'agit maintenant des différences entre le texte et les illustrations. On se souvient que dans la première version d'Au-Rendez-vous des Revenants, Jacques Poirier avait dessiné Bob à la place d'Hannibal dans le reflet des lunettes de Jonathan Rex (erreur rectifiée en 1979). La "blanket rope" cité plus haut est un reste de corde improvisée du Chapitre 12 dont je ne dévoilerai que partiellement l'utilité. Jugez plutôt:
"Jupiter took two of the blanket strips and tied them together tightly.
Then he fashioned a big slip noose in each end. [...] The nooses
tightened properly when pulled. [...]
They tore eight more strips and knotted them into one long rope."
Jacques Poirier, 1972. |
"Hannibal noua les lanières les unes aux autres. Quand il eut ainsi
obtenu deux cordes solides, il fit un nœud coulant à l'extrémité de
chacune [...]. Tout fonctionna à la perfection. Quand on tirait sur les
cordes, les nœuds coulants se resserraient aussitôt. [...]
La phrase isolée du texte originale est omise par Claude Voilier. Elle
adapte beaucoup tout le passage, mais j'ai choisi de couper (je pointe
déjà assez ses choix controversés) afin de garder seulement les quelques
lignes correspondant à l'illustration de Jacques Poirier. L'erreur que
j'annonçais plus haut concerne l'un des jeunes détectives: on reconnait
Pete tout à droite alors que Bob est censé être le troisième personnage
présent dans cette scène. Je voulais vous le prouver en citant la
première ligne du Chapitre 12 et puis j'ai découvert une coquille dans
le texte de l'édition britannique en ma possession (le texte français ne
fait aucune confusion):
"Two guards escorted Pete, Bob and Rudy"/"Escortés de leurs deux gardes, Hannibal, Bob et Rudy..."
Je n'ai cependant pas la possibilité de vérifier si cette coquille se
trouve déjà dans l'édition originale américaine. La transition est toute
trouvée car dans cette même édition de 1967, une des scène illustrées
par Harry Kane (qui lui aussi a fait par le passé des substitutions de
personnages dans The Mystery of the Stuttering Parrot, l'une
d'elle étant rectifiée par son confrère britannique Roger Hall) ne
correspond pas vraiment au texte de Robert Arthur. Tout comme Poirier,
Kane dessine un détail en interprétant autrement cette scène du Chapitre
15 (Hall la reprend telle quelle en 1969):
Harry Kane, 1967. |
firmly in place, Rudy and Pete, as the strongest, stood back a little a gave a pull. The clapper swung. It hit the bell.
The deep, sonorous clang almost deafened the boys. Bob, peering down, saw people turn and look up in curiosity.
"This is going to be hard on our ears!" Jupiter exclaimed. "I wish we had some cotton to put in them. Bob, Pete, do you have handkerchiefs?"
They dug them out of their pockets and rapidly tore them into small squares. They rolled the cotton squares into balls and stuffed one into each ear. Then they set to work with a will to make the legendary bell of Prince Paul ring.
Peter and Rudy did most of the work. Pulling the clapper back and letting it swing, they got a series of deep notes much faster than if the bell had been rung in the usual way. [...] The great bell boomed again, so loud that it seemed it must be heard all over the kingdom of Varania. The very irregularity of the bell cried Alarm! Alarm!
They could no longer hear the guards below. Their ears were deafened by the bell in spite of the cotton wadding."
Roger Hall, 1969 |
Une vibration profonde et sonore monta dans l'air, assourdissant presque les fugitifs. Bob regardant au-dessous de lui, vit les gens lever la tête et examiner le clocher avec curiosité.
"Ce bruit risque de faire éclater nos tympans, déclara Hannibal. Quel dommage que nous n'ayons pas de coton à nous mettre dans les oreilles!... Bob et Peter avez-vous des mouchoirs?"
En un clin d'œil, les mouchoirs furent déchirés et réduits à l'état de charpie grossière. Les garçons en bourrèrent leurs oreilles. Puis ils se remirent en devoir de faire sonner la cloche légendaire du Prince Paul.
Peter et Rudy se débrouillèrent très bien. En tirant le battant à eux, puis en, le lâchant, ils obtinrent une série de notes graves et plus rapides que si la cloche avait sonné à sa manière habituelle. [...] La cloche du Prince Paul donnait si fort de la voix qu'il semblait qu'on dût l'entendre d'un bout à l'autre de la Varanie. L'irrégularité même de ses accents criait "Alerte! Alerte!".
Les fugitifs ne pouvaient plus entendre les gardes... Leurs oreilles étaient assourdies malgré le tissu qui les obturaient."
Tout le temps que sonne la cloche, il n'est fait aucune mention des personnages se bouchant les oreilles avec les mains. Peut-être que Kane n'arrivait pas à dessiner de façon visible les bouchons improvisés. Il est vrai que vu le vacarme, il est légitime d'imaginer ce geste sans forcément que le texte y fasse allusion. Peu importe en fait puisqu'ils sont déjà assourdis, que toute solution devient dérisoire. Hannibal se permet même plus loin de montrer quelque chose du doigt à Bob.
Par contre, si l'on regarde bien l'illustration de Jacques poirier, on distingue les bouts de mouchoirs dans les oreilles de Pete. Rudy a opté pour un noeud comme un oeuf de Pâques:
Jacques Poirier, 1972. |
Une dernière différence entre texte et illustration, cette fois-ci plus drôle, reste à signaler avant de passer à une revue non-exhaustive des premières de couvertures. Après sa chute, Bob perd momentanément la mémoire et ignore où il a pu cacher l'araignée d'argent. Cela donne une scène dans le Chapitre 8 illustrée par Jacques Poirier:
"This time Pete and Jupiter searched Bob's pockets, turning each one inside out. They even looked in the cuffs of his trousers. But they knew as they did so it was hopeless. Bob didn't have the spider."
Jacques Poirier, 1972. |
"Cette fois, ce furent Peter et Hannibal qui se chargèrent d'explorer les poches de Bob. Ils les retournèrent l'une après l'autre, puis palpèrent la doublure de ses vêtements, allant même jusqu'à recommencer l'opération trois fois de suite.
Toujours en vain, hélas! Cette fois, il n'y avait plus d'espoir. Bob n'avait plus l'araignée!"
On a déjà vu que certaines illustrations de couverture étaient délibérément imprécises et n'étaient pas une scène du roman pour éviter d'en dévoiler trop. Donc en l'occurrence, l'une des façons les plus simples d'illustrer celui-ci est de juste dessiner une araignée et les trois détectives (avec des expressions parfois volontairement exagérées) et styliser un peu le tout. C'est ce qu'on fait quatre des illustrateurs américains:
Celle de Liese apporte une petite variante cependant avec Bob qui est tourné d'un côté, surpris par une ombre approchante, ce qui donc évoque le début de la poursuite que j'ai isolée dans un article annexe.
Certaines couvertures internationales reprennent ce schéma, même si la version indonésienne ajoute ce qui semble être le Prince Djaro:
Et bien entendu certaines illustrent des scènes précises, même si tous les personnages ne sont pas tout à fait les bons, priorité étant donné aux héros principaux. La première édition américaine signée Harry Kane par exemple figurent nos trois amis dans les égouts, ce qui sera réinterprétée par une des éditions espagnoles :
Non seulement, le texte, autant original que traduit, ne mentionne à aucun moment que Bob se retrouve à moitié à poil mais la traductrice ajoute dans le dramatique ("trois fois", "hélas" et les points d'exclamation), là où Arthur restait sobre. Par contre, l'aspect comique (involontaire?) vient de la surprise du lecteur quand il découvre l'illustration. Je doute que n'importe qui lisant le texte s'attend ou s'imagine Bob dépourvu de son habituel costume. Poirier ne se trompe pas à proprement parlé, il interprète la scène.
Il est temps maintenant d'aborder quelques couvertures et je commence tout simplement par deux versions françaises (une troisième, signée d'Yves Beaujard est antérieure à celle de droite et similaire excepté le fond jaune que la Bibliothèque Verte utilisait dans les années 70-80). J'ai une préférence pour celle de Poirier qui peut non seulement correspondre à une voire deux scènes du roman mais qui est aussi agrémentée d'une petite trouvaille, la toile d'araignée prend la forme de la silhouette légendaire d'Alfred Hitchcock. Je trouve que le fond blanc (le jaune était peut-être préférable) donne un aspect brouillon, non achevé, à la couverture d'Yves Beaujard. Inverser l'effet toile/Hitchcock (la toile est dans la silhouette) me semble pas très inspiré et il est arrivé de plus à Beaujard de bien mieux dessiner les personnages, Bob et Peter en particulier.
Il est temps maintenant d'aborder quelques couvertures et je commence tout simplement par deux versions françaises (une troisième, signée d'Yves Beaujard est antérieure à celle de droite et similaire excepté le fond jaune que la Bibliothèque Verte utilisait dans les années 70-80). J'ai une préférence pour celle de Poirier qui peut non seulement correspondre à une voire deux scènes du roman mais qui est aussi agrémentée d'une petite trouvaille, la toile d'araignée prend la forme de la silhouette légendaire d'Alfred Hitchcock. Je trouve que le fond blanc (le jaune était peut-être préférable) donne un aspect brouillon, non achevé, à la couverture d'Yves Beaujard. Inverser l'effet toile/Hitchcock (la toile est dans la silhouette) me semble pas très inspiré et il est arrivé de plus à Beaujard de bien mieux dessiner les personnages, Bob et Peter en particulier.
On a déjà vu que certaines illustrations de couverture étaient délibérément imprécises et n'étaient pas une scène du roman pour éviter d'en dévoiler trop. Donc en l'occurrence, l'une des façons les plus simples d'illustrer celui-ci est de juste dessiner une araignée et les trois détectives (avec des expressions parfois volontairement exagérées) et styliser un peu le tout. C'est ce qu'on fait quatre des illustrateurs américains:
Stephen Marchesi, 1978. |
Charles Liese, 1981. |
Robert Adragna,1985. |
Bill Dodge, 1998. |
Celle de Liese apporte une petite variante cependant avec Bob qui est tourné d'un côté, surpris par une ombre approchante, ce qui donc évoque le début de la poursuite que j'ai isolée dans un article annexe.
Certaines couvertures internationales reprennent ce schéma, même si la version indonésienne ajoute ce qui semble être le Prince Djaro:
Edition polonaise. |
Edition indonésienne. |
Et bien entendu certaines illustrent des scènes précises, même si tous les personnages ne sont pas tout à fait les bons, priorité étant donné aux héros principaux. La première édition américaine signée Harry Kane par exemple figurent nos trois amis dans les égouts, ce qui sera réinterprétée par une des éditions espagnoles :
Harry Kane, 1967. |
Vous verrez plusieurs couvertures, de l'édition britannique Armada
surtout, dans l'article consacré à la poursuite qui finit avec la chute
de Bob, car elle semble être la plus emblématique du roman. Cependant,
certaines éditions ont choisi d'autres scènes. Elles sont
respectivement:
-La première version Armada a opté pour la scène où Jupiter, Bob et Rudy
s'échappent en se débarassant des gardes (cette couv sera reprise telle
quelle pour une édition indonésienne, même si vous pouvez repérer
certaines différences minimes). A noter qu'à l'instar de Jacques Poirier
dans son illustration interne, l'illustrateur dont j'ignore le nom
semble figurer Pete au lieu de Bob
-La scène de la rencontre mystique avec Anton (version finnoise).
-La fin de la seconde
poursuite, avant qu'ils fassent sonner la cloche. On les voit fermer la
grille derrière eux, on remarque aussi cette toile d'araignée à leur
pieds (version italienne).
-La scène où ils font sonner la cloche (version russe).
On note pour chacune d'elles l'absence de Rudy.
Peter Archer, 1972. |
Edition indonésienne. |
Edition finnoise. |
Edition italienne. |
Edition russe. |
Je ne pensais pas faire un article aussi long. Il est vrai que beaucoup de contenu est cité. J'ai lu par-ci par-là des avis sur ce tome écrit par Robert Arthur et beaucoup le considèrent comme le moins bon. Pour ma part je décerne toujours ce prix au sixième tome.
Je n'ai pas grand-chose à ajouter excepté mes remerciements traditionnels aux personnes qui lisent, suivent et/ou apprécient un peu ou tout de ce qui se rapporte à mon projet.
Le neuvième tome de la série s'intitule The Mystery of the Screaming Clock/Les Douze Pendules de Théodule. Il est probable que l'article correspondant soit rédigé avant la fin de l'année, au pire au tout début de l'année prochaine.
9.The Mystery of the Screaming Clock/9.Les Douze Pendules de Théodule.
10 The Mystery of the Moaning Cave/10.Le Trombone du Diable.
11.The Mystery of the Talking Skull/26.Le Crâne qui crânait.
12.The Mystery of the Laughing Shadow/25.L'Ombre qui éclairait tout.
13.The Secret of the Crooked Cat/12.Le Chat qui clignait de l’œil.
14.The Mystery of the Coughing Dragon/11.Le Dragon qui éternuait.
15.The Mystery of the Flaming Footprints/14.L'Aigle qui n'avait plus qu'une tête.
16.The Mystery of the Nervous Lion/21.Le Lion qui claquait des dents.
17.The Mystery of the Singing Serpent/16.Le Serpent qui fredonnait.
The Mystery of the Silver Spider/Une araignée appelée à régner, Robert Arthur. Traduit de l'américain par Claude Voilier.
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