"Rana Toad", ça se mange?

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dimanche 15 novembre 2015

Mauvaise affaire au Paradis de la Brocante (Chapitre 7 & 8)

  A black sedan drove up, and a man got out and came to the door. Bob gulped at the side of him.
  He was a man of average height, with black hair, horn-rimmed glasses and a large black moustache.
  Black Moustache! Here!
  "Good evening," Black Moustache said to Mathilda Jones in a hoarse voice, "I'm interested in these handsome and artistic busts you display here." [...] 
Jacques Poirier, 1971.
  Tout à coup, une voiture noire entra dans la cour. Un homme en descendit et se dirigea vers la porte du bureau. Bob, qui le voyait de face à travers la vitre, s'immobilisa soudain bouche bée.
  "Moustache-Noire!" murmura-t-il, comme frappé de stupeur.
  Le personnage que ses compagnons et lui avaient baptisé ainsi se présenta à Mme Jones.
  "Bonsoir, dit-il d'une voix un peu rauque. Les bustes artistiques que vous exposez sur cette table, là-bas, m'intéressent beaucoup!"
  
Peter Archer, 1971.
"It's a deal,' Mathilda Jones said. "Buy these and you'll get any that are returned. The two that are coming back should be here in any minute. My nephew went to pick them up."
  "Excellent!" Black Moustache brought out some bills. "Here is thirty-five dollars for these five and the two coming. Now, I will load these fine artistic busts into my car."
  Bob was quivering with excitement, trying to think of some way to interrupt, and knowing he couldn't. Mrs. Jones had just finished a business deal and she prided herself that she never went back on her word. Jupiter was bringing back to busts, and maybe one of them was Augustus.
  And Black Moustache could claim it because he had already paid for it!
  "Bob, what in the world is the matter with you?" Mrs. Jones asked, eyeing him sharply. "You have the twitches to-night. Anything wrong?"
  "I think-" Bob spoke with an effort - "I think our new friend Gus wanted one of those busts, Mrs. Jones. They came from his great-uncle's house and, well - "
  "I'm sorry, you should have spoken sooner. They all belong to that gentleman now, and here comes the truck."
  Black Moustache had just finished stowing the last  of the five busts in his car as the truck rattled up and stopped. 
  "Jupe and Pete jumped off the back of the truck and round the cab. Hans handed down the two plaster busts. Pete took Francis Bacon and Jupe took Augustus of Poland, clasping it tenderly to his chest.
  Neither of them noticed Black Moustache until the man hurried over to them.
"Boys, those belong to me!" he snapped. He reached for the bust of Augustus in Jupe's arms and grabbed it firmly. "That's mine," he growled. "And I mean to have it. Now let go!"
Harry Kane, 1967.
  Black Moustache tugged. Jupiter pulled, unwilling to let go of Augustus. Black Moustache shouted at him angrily, "Let go, I tell you! This bust is mine. I bought it and paid for it!"
  "Let him have it, Jupiter!" Mrs. Jones called sternly.
  "But Aunt Mathilda!" Jupiter protested, clinging tighter to the plaster bust. "I promised our friend Gus this one."
  "I'm sorry, but it's too late," Mrs. Jones said. "I've sold it to this gentleman."
  "But it's vitally important to Gus!" Jupiter gasped. "It's practically a matter of life and death."
  "Pooh, life and death because of an old plaster statue?" Mrs. Mathilda Jones snorted. "You boys have over-active imaginations. Now give the bust to that gentleman, Jupiter. The Jones Salvage Yard never goes back on a deal."
  "Give it to me!" Black Moustache snarled. He gave an extra-hard jerk just as Jupiter, obeying his aunt, let go. The man staggered backwards, tripped over a rock, and fell to the ground. The bust rolled out of his arms and cracked into a dozen pieces.
  The boys stared at the pieces with mouths open.
  Mrs. Jones was too far away to see, but Jupiter and Gus and Pete and Bob saw it plainly. A red stone the size of a pigeon's egg, shimmering in the centre of the broken plaster head!"

 
Jacques Poirier, 1971.
"Marché conclu! s'écria Mathilda Jones tout heureuse. Prenez ces bustes et comptez sur tous ceux qui me seront rendus!
  -Ces deux que vous attendez!... demanda encore Moustache-Noire. Vous les aurez quand?
  -Dans quelques minutes seulement. Mon neveu est aller les chercher!
  -Parfait!"
  Moustache-Noire fouilla dans sa poche et en sortit une poignée de billets. Il en compta quelques-uns et les tendit à Mme Jones.
  "Voici trente-cinq dollars pour les cinq bustes qui sont là et les deux que nous attendons. Je vais tout de suite m'occuper de charger ces plâtres dans ma voiture."
  Bob avait écouté le dialogue en bouillonnant intérieurement. Il mourait d'envie de l'interrompre, de tenter n'importe quoi pour empêcher le marché de se conclure mais il se sentait impuissant.
  En effet, qu'aurait-il pu dire ou faire alors que la tante d'Hannibal était en train de sauter sur ce qu'elle considérait comme une merveilleuse aubaine? Elle ne lui aurait pas seulement laissé le temps d'ouvrir la bouche. A présent, radieuse, elle empochait l'argent de Moustache-Noire. Toute son attitude trahissait la fierté d'avoir réalisé une bonne affaire.
  Bob, consterné, se dit que jamais elle ne reviendrait sur sa parole. Et Hannibal qui allait arriver avec deux bustes dont l'un - peut-être! - serait celui d'Auguste de Pologne!
  "Et si c'est bien celui d'Auguste, se dit encore Bob éperdu, Moustache-Noire le réclamera comme lui appartenant, et nous ne pourrons l'empêcher de partir avec puisqu'il l'a payé d'avance! Décidément, c'est trop de malchance!"
  Le pauvre Bob s'agitait tellement sur son siège que la tante Mathilda finit par s'en inquiéter:
  "Bob! Tu n'es pas dans ton assiette, ce soir. Tu sembles ne pas pouvoir tenir en place. Quelque chose ne va pas?
  Bob fit un effort pour parler:
  "Je pensais... heu... Notre nouvel ami, Gus, désirait beaucoup conserver l'un de ces bustes, vous savez! Ils viennent de la maison de son grand-oncle et je crois qu'il y tient beaucoup...
  -Je suis désolée, mon garçon, mais tu aurais dû parler avant! Maintenant, il est trop tard. Le lot entier appartient à ce monsieur... Ah! J'entends un bruit de moteur. Voilà la camionnette qui revient!"
  Moustache-Noire finissait juste d'installer le cinquième buste dans sa voiture lorsque la camionnette entra dans la cour et s'arrêta à quelques mètres du bureau.
  Hannibal et Peter sautèrent aussitôt à bas du véhicule et se précipitèrent vers l'avant.
  Hans leur fit passer les deux bustes de plâtre. Peter prit Francis Bacon et Hannibal Auguste de Pologne qu'il serra presque tendrement contre sa poitrine.
  Aucun des deux garçons ne prêta attention à Moustache-Noire avant que l'homme ne s'avançât vers eux, d'un pas rapide.
  Ces bustes sont à moi, jeunes gens!" déclara-t-il d'une voix sèche.
  Et là-dessus, il empoigna Auguste de Pologne dans les bras mêmes d'Hannibal.
  "Ce buste est à moi, répéta-t-il avec force en constatant que le jeune garçon ne faisait pas mine de lâcher son fardeau. Il est à moi et j'entends bien l'avoir. Donnez!"
Roger Hall, 1969.
Or Hannibal n'était pas du tout disposé à abandonner sa proie. Moustache-Noire tira d'un côté. Hannibal tira de l'autre. L'homme se fâcha: "Lâchez! vous dis-je. Cette statue m'appartient! Je l'ai achetée. J'ai payé d'avance pour l'avoir.
  -Donne-lui ce buste, Hannibal!" ordonna la tante Mathilda d'un ton sévère.
  Hannibal protesta avec désespoir:
  "Mais, tante Mathilda! Je l'ai promis à Gus!
  -Désolée! Il est trop tard! répondit Mme Jones. Je l'ai vendu à ce monsieur."
  Une panique véritable s'empara d'Hannibal. "Mais c'est impossible! hurla-t-il presque. Ce plâtre est d'une importance vitale pour Gus! C'est pratiquement une question de vie ou de mort!
  -Bah! répondit la tante Mathilda en haussant les épaules. Voilà de bien grands mots! Parler de vie ou de mort pour une statue de plâtre! Votre imagination est trop vive, mes petits. Allons, Hannibal, cesse de faire l'enfant et lâche ce buste. J'ai conclu un marché avec ce monsieur et je ne reviendrai pas sur ma parole.
  -Allons, donnez-moi ça!" renchérit Moustache-Noire.
  Sur quoi, il tira plus violemment encore sur le buste. Or, à cette seconde précise, Hannibal, obéissant à sa tante, desserra les mains. L'homme, surpris de ne plus trouver de résistance, recula malgré lui, trébucha sur une pierre et s'étala tout de son long. Le buste lui échappa et se brisa à terre en plusieurs morceaux.
  Les garçons, bouche bée, contemplaient la scène.
  Mme Jones, resté sur le seuil de son bureau, était trop loin pour voir distinctement ce qui se passait. Mais Hannibal, Gus, Peter et Bob enregistrèrent tous les détails. Au moment même où le buste volait en éclats, une pierre rouge, de la grosseur d'un œuf de pigeon, apparut à leurs yeux. Elle se trouvait nichée à l'intérieur de la tête d'Auguste."

NOTES:
-c'est la première fois que Harry Kane et George Hall dessinent la tante Mathilda Jones.
-au niveau de la traduction, on repère beaucoup d'ajouts.

The Mystery of the Fiery Eye/Treize Bustes pour Auguste, Robert Arthur. Traduit de l'américain par Claide Voilier.

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