"Rana Toad", ça se mange?

Nous sommes libraires de divers horizons, bibliovoraces friands de découvertes, ici pour partager!

jeudi 22 octobre 2015

Worthington/Warrington (et Fitch) - 2ème Partie (Tomes 2-3)

Tome 2 - The Mystery of the Stuttering Parrot/Le Perroquet qui bégayait:

Le chauffeur britannique revient dès le premier chapitre de The Mystery of the Stuttering Parrot/Le Perroquet qui bégayait, après la visite de Jupiter/Hannibal et Peter à M. Fentriss, juste avant qu'ils se rendent compte de la supercherie dont ils ont été victimes:
Boiry, 1981.

  "At the kerb was a Rolls-Royce with gold plated fittings.As a prize for winning a contest, Jupiter was allowed the use of this handsome car, complete with Worthington, an English chauffeurn for thirty days.
  "I guess we'd better go home, Worthington," Jupiter said, as he and Pete climbed into the back of the old but luxurious car. "The parrot came back of its own accord."
  "Very good, Master Jones," Worthington replied in a crisp British accent.
  He pulled the car forward and manoeuvred it to turn round. As he did so, Jupiter stared out the window at the garden of Mr. Fentriss's home - the house itself was hidden from sight behind palm trees and flowering bushes.
  "Pete," he said abruptly, "please examine the scene carefully. Something is wrong, but I cannot detect what."
  [...] They had gone almost ten blocks when suddenly Jupiter whirled around.
  "Worthington!" he cried. "We have to go back. Fast!"
  "Very good, Master Jones." The chauffeur deftly wheeled the big car round. "Go back it shall be."
  
Jacques Poirier, 1967.
  "Une Rolls noire à dorures attendait au bord du trottoir: c'était celle qu'Hannibal avait à sa disposition pour trente jours, grâce à un prix gagné dans un concours.
  Hannibal interpella Warrington, le chauffeur anglais.
  "Il va falloir rentrer: M. Fentriss a retrouvé son perroquet.
  -Très bien, monsieur Hannibal", répondit le chauffeur, pendant que les garçons grimpaient dans la luxueuse voiture.
  Tandis que Warrington faisait demi-tour, Hannibal jetait un dernier coup d'oeil au jardin de M. Fentriss. La végétation luxuriante dissimulant la maison.
  "Peter, dit soudain Hannibal, observe bien ce que tu vois. Il y a quelque chose d'incongru." 
  [...] On roulait déjà depuis un moment lorsque, soudain, Hannibal se retourna.
  "Warrington, il faut retourner là-bas! Vite.
  -Nous y retournons donc, Monsieur Hannibal, répondit calmement le chauffeur en amorçant un demi-tour."

  Jacques Poirier illustre aussi les toutes premières lignes du Chapitre 2:
  
  "The big Rolls-Royce raced down the winding street. When they had covered nine blocks, Pete and Jupiter saw a small, black foreign car pull out of a driveway ahead and turn towards them. It picked up speed swiftly and raced past them. They just had time to see the figure of the man at the wheel.
  The driver was a very fat man, wearing large glasses. They couldn't see his face well because it was turned away from them."

Jacques Poirier, 1967.
  "La grande Rolls filait à toute allure. Un pâté de maison la séparait encore du but, lorsque Peter et Hannibal virent une petite voiture noire, de marque étrangère, déboucher d'une allée, et rouler à leur rencontre. Elle les croisa sans ralentir; ils eurent à peine le temps d'apercevoir le conducteur, un gros homme, portant d'épaisses lunettes. Ils ne virent pas son visage car il avait la tête tournée de l'autre côté."

  Le début du Chapitre 3, où l'on assiste au face à face entre Worthington/Warrington et Adams, l'employé du trafiquant d'art Huganay, est illustré par Jacques Poirier et Boiry:
 
Jacques Poirier, 1967.
"The two cars stopped, the wing of the sedan barely an inch from the gleaming paintwork of the fine old Rolls-Royce. Worthington descended from the driver's seat with speed but dignity, and confronted the small, sharp-eyed man who came charging out of the front seat of the sedan.
  "Why don't you watch where you're going, you big ape?" the small man shouted at him. Worthington drew himself up to his full six feet two.
  "My man," he said, "I was leaving the premises at a moderate speed. You were racing in here recklessly. If you had damaged this car, it would have gone hard with you."
  Worthington sounded as if he meant every word he said, and the smaller man, dressed in new, flashy clothing, fell back a step.
  "Watch youself!" he growled. "I don't take lip from servants."
  "Do not," Worthington said, "call me a servant. Or I shall chastise you properly."
  He reached out as if to take the small man by the lapels of the coat and shake him. The other hastily darted a hand in under his jacket."

Boiry, 1981.
  "Les deux automobilistes s'étaient immobilisés, le pare-chocs de la limousine à deux centimètres de la
superbe carrosserie de la Rolls. Warrington, rapide mais digne, descendit de voiture et se trouva en face de l'autre conducteur, un petit homme au yeux vifs qui s'étaient précipité à sa rencontre.
  "Tu ne peux pas regarder où tu vas, espèce de grand singe? vociférait l'inconnu.
  -Mon ami, répondit Warrington, qui dominait son interlocuteur d'une tête et demie, je quittais cette propriété à une allure raisonnable. C'est vous qui conduisiez sans la moindre prudence. Vous avez de la chance de n'avoir causé aucun dommage à mon véhicule, car vous auriez eu à vous en repentir."
  Le ton de Warrington n'était rien moins qu'amical. Le petit homme, qui portait des vêtements aux couleurs criardes et semblait autant manquer de vigueur que de distinction, recula d'un pas.
  "Attention à toi! grogna-t-il. Je n'ai pas l'habitude de me laisser insulter par des larbins.
  -Je vois, dit Warrington, que monsieur a besoin d'une petite leçon de savoir-vivre."
  Tendant les bras, il voulut saisir l'inconnu aux épaules. Mais celui-ci, l'esquivant, plongea la main dans sa veste, sous son aisselle gauche."

  Le début de ce deuxième volet est déjà riche en rencontres, et ce n'est pas terminé. On peut encore apercevoir la tronche du chauffeur britannique, à l'arrière-plan et au volant de la Rolls, dans trois illustrations se référant à la scène suivante du Chapitre 3 alors que nos amis font la rencontre de Miss Waggoner:
 
  "Well, at least we're in the same same state," Pete grumpled. "If you want to know what I think - "
  "What is it, Worthington?" Jupiter interrupted to ask.
  "Someone in the road, Master Jones," the chauffeur answered. "A lady who seems to have lost something."
  The boys looked out. Turning a corner, Worthington had jammed on the brakes, bringing the car to an abrupt stop.
  A small, plump woman was standing in the road, quite oblivious to trafic, peering into the bushes and calling, "Here, Pretty, Pretty. Come to Irma. I have some nice sunflower seeds for you."

Harry Kane, 1964.
Roger Hall, 1967.



















    "Alors nous en sommes au même point, toi et moi, dit Peter.
  Soudain, Warrington freina brusquement.
  Sur la chaussée, se tenait une dame, petite et rondelette, qui, sans prêter la moindre attention à la circulation, paraissait s'adresser à un personnage dissimulé dans les buissons qui bordaient la route.
  "Viens ici, mon joli! Viens, mon coco! Viens chez tante Irma! J'ai de bonnes petites graines à te donner..."
Jacques Poirier, 1967.

  Avez-vous remarqué que, sur les deux illustrations anglo-saxonnes, le volant de la Rolls est logiquement placé pour une voiture anglaise? Sur la toute première illustration de cet article annexe, Boiry semble y avoir pensé. Ce qui n'est pas le cas de Jacques Poirier ci-dessus ou à chacune des fois où il le dessine dans la voiture.
  D'autre part, Boiry a aussi dessiné cette scène, mais seule Miss Waggoner y figure, et comme cet article est consacré à Worthington/Warrington, je n'ajouterai pas l'illustration en question.

  Après ces trois premiers chapitres riches en apparitions de Worthington/Warrington, il faut attendre, si l'on excepte l'arrivée de la Rolls dans le quartier de Carlos (Jacques Poirier illustre la scène mais le chauffeur n'est pas visible) le Chapitre 10 pour voir réapparaitre la voiture de luxe. Cependant, même si l'illustration de Poirier ci-dessous ne montre pas vraiment le visage, le texte nous informe qu'il s'agit de quelqu'un d'autre:

  "This seems to be the first address," Pete said, consulting a slip of paper with two names and addreses written on it. "Stop here."
  "You bet," said the man who was driving the Rolls-Royce the following morning. He was a short man with shrewd, inquisitive eyes, named Fitch. When Jupiter had phoned to ask for Worthington and the car, the Rent-'n-Ride Auto Rental Agency had informed him that Worthington was away. That was a disappointment, because the boys were used to Worthington. However, there was nothing to do but agree to another driver.
  [...] "You kids going to do some detecting to-day?" Fitch asked. "Worthington was telling me about your set-up. Say, anytime you need help, call on me. I was a bank guard once." He tapped his forehead. "Believe me, what I don't know about crooks isn't worth knowing."
  Neither of the boys thought much of the new driver. Pete gave a short nod and said, "Thank you, Fitch. However, to-day we're just going to try to trace some missing parrots."
  "Trace some missing - " Fitch began, and his face got red. "Okay, I can't take a hint."
  He turned round and picked up a newspaper. He thought Peter was joking."
Jacques Poirier, 1967.
  "Voilà la première adresse, dit Peter après avoir consulté un  papier qui en portait deux. Arrêtez-vous ici s'il vous plait.
  D'accord", fit le chauffeur. On était le lendemain matin, et le chauffeur n'était pas Warrington retenu ailleurs, mais un certain Fitch aux yeux fureteurs.
  La voiture s'arrêta au bord du trottoir. Fitch se tourna, avec un sourire, vers Peter et Bob. [...]
  "Alors, les gamins? Encore une enquête policière? demanda Fitch. Warrington m'a raconté ce que vous faites. Si vous avez besoin d'un coup de main, n'hésitez pas. J'ai été veilleur de nuit dans une banque. Les escrocs, je les connais."
  Les garçons ne trouvaient pas le nouveau chauffeur très sympathique.
  "Merci, Fitch, dit Peter avec un signe de tête. Aujourd'hui, nous chassons le perroquet.
  -Vous chassez le...? Bon, ça va. Pas la peine de vous payer ma tête."
  Il se plongea dans le journal: il avait cru que Peter se moquait de lui."

  Le moins qu'on puisse dire c'est que le feeling ne passe pas. Et cela ne s'arrangera pas au Chapitre 16, alors que leur chauffeur habituel n'est toujours pas disponible:

  "Thus, when the Rolls-Royce arrived at The Jones Salvage Yard a few minutes later, all three of the boys climbed in slowly, giving any unseen watcher every chance to observe them.
  The little chauffeur, Fitch, was driving again. He favoured them with a yellow-toothed grin.
  "Locate any good missing parrots lately?" he asked.
  "Several," Jupiter said shortly. "One of them is badly wanted by the police. Now drive us out the gate and go around the salvage yard by the back road. As you go down the back road, drive very slowly but don't stop."
  Flushing lightly, the chauffer turned to his job. The car drove out with the boys in plain sight. When it turned the corner at the rear of the yard, however, and slowed down, Pete and Jupiter scrambled out.
  "Wait for us at Headquaters!" Jupiter yelled, then he and Pete dived through Red Gate Rover before anyone who might have been following could possibly have noticed that they had left the Rolls.
  "Well, Master Andrews," Fitch said, sounding sarcastic, "where to go? Got some criminal parrots to track down?"
Jacques Poirier, 1967.

  "Quelques minutes plus tard, la Rolls vint s'arrêter devant le Paradis de la Brocante, et les trois garçons grimpèrent à l'intérieur, sans prendre la moindre précaution pour n'être pas aperçus par un observateur éventuel - au contraire.
  Fitch était de nouveau au volant. Il sourit aux garçons de toutes ses dents jaunes.
  "Alors? demanda-t-il. Encore la chasse aux perroquets?
  -Exactement, répondit Hannibal sèchement. L'un deux est soupçonné de vouloir assassiner le président des Etats-Unis. Voulez-vous, s'il vous plaît, contourner les bâtiments du Paradis par l'autre côté? Lorsque vous y serez arrivé, conduisez très lentement, mais ne vous arrêtez pas."
  Non sans un mouvement d'humeur, le chauffeur obéit.
  Lorsque la Rolls se trouva derrière le Paradis de la Brocante, Peter et Hannibal sautèrent dehors.
  "Attends-nous au PC!" cria Hannibal à Bob.
  Puis les deux garçons rentrèrent dans le Paradis par le Roquet de la porte rouge, avant que quiconque ait pu voir qu'ils avaient quitté la Rolls.
  "Eh bien, monsieur Bob, demanda Fitch d'un ton sarcastique, où va-t-on les chercher ces perroquets?"

  On peut remarquer la différence de traduction pour la réplique de Jupiter qui dit qu'un des perroquets "est recherché activement par la police" (ma traduction). Dans la bouche d'Hannibal, "l''un deux est soupçonné de vouloir assassiner le président des États-Unis."

  Ce sera tout pour The Mystery of the Stuttering Parrot/Le Perroquet qui bégayait. J'ignore si Fitch réapparaîtra dans un ou plusieurs futurs tomes. Après tout, rien a priori ne le laisse à penser, contrairement à d'autres personnages, comme Carlos par exemple, personnage important de cette deuxième aventure dont on aurait pu attendre d'autres apparitions.

Tome 3 - The Mystery of the Whispering Mummy/La Momie qui chuchotait:

  Dans The Mystery of the Whispering Mummy/La Momie qui chuchotait, Worthington/Warrington n'apparaît que trop peu, il est donc préférable d'inclure ici ses interventions au lieu d'y consacrer une troisième partie. Il y a une scène, non illustrée, au tout début du Chapitre 4 qui mérite sa place ici. Cependant, je préfère d'abord vous signaler deux extraits, illustrés ceux-ci, et le garder de côté pour une raison que vous comprendrez.
  Ce premier extrait est au début du Chapitre 8: 

  "Having driven Professor Yarborough and the two boys to the opposite side of the canyon, Worthington stopped the Rolls-Royce in front of the entrance to Professor Freeman's garage. A short bridge connected the garage to the road. The house, built down the slope, was below it.
  "Lads, the road is too narrow for me to park here," he said. "Someone might come round the corner too fast and scratch my paintwork."
  Worthington was proud of the old car as if it were his own, and he tended it like a baby.
  "There's a parking spot down the road a bit," he said. "A place where the road has been widened so that people can stop to see the view. I'll wait for you there."
  Climbing out, Yarborough and the boys started down the cement steps [...]"

Jacques Poirier, 1967.
  "La Rolls s'arrêta devant le petit pont qui reliait le garage du professeur Freeman, construit sur la pente abrupte du canon, à la route de montagne, fort étroite à cet endroit. La maison se trouvait en contrebas.
  "Les garçons, dit Warrington, je ne saurais me garer ici. N'importe quel chauffard pourrait m'érafler la carrosserie en débouchant de ce tournant. Je vais redescendre un peu: il y a un élargissement de la route prévu pour stationner et pour admirer le paysage. Là-bas, j'aurais toute la place qu'il me faut."
  Warrington était très fier de la vieille Rolls et la soignait comme si elle lui avait appartenu.
  Le professeur et les deux garçons descendirent de voiture [...]"

Et voici les quelques lignes qui correspondent à la dernière illustration de Worthington/Warrington pour ce troisième volet:

  "They said goodbye to the younger man and climbed up the stairs to the road above. Worthington was waiting in the big old Rolls-Royce in the widened parking space a hundred yards down the narrow road."

Jacques Poirier, 1967.

  "Après avoir pris congé du philologue, M. Yarborough et ses jeunes amis regagnèrent la Rolls que Warrington avait garée un peu plus bas sur la route."

C'est bien maigre par rapport aux deux premiers épisodes. Cependant, comme indiqué plus haut, au début du Chapitre 4, nous avons pu lire un passage ô combien intéressant puisqu'il évoque la fin de la collaboration entre le chauffeur et les jeunes détectives:

  "The three boys occupied the rear seat of the big, ancient Rolls-Royce sedan, which was their present means of transport over the sizeable distances that prevail in Southern California. They were now rolling through the hills that separate Rocky Beach from the northern section of Hollywood.
  "Jupe," Bob said, stretching luxuriously, "I don't know what we'll do when your thirty days' use of this car is up. We've used it for fourteen days already."
  "Fifteen, I regret to say, Master Andrews," Worthington, the tall, erect English chauffeur in the front seat reminded him. A warm friendship had sprung up between him and the boys. "Counting today, that is. I will miss our little adventures when I no longer have the pleasure of driving you."
  "That just leaves fifteen days," sighed Pete.
  "Two and two don't always make four," Jupe said, his manner mysterious. "And fifteen and fifteen don't always make thirty. Stop here, please, Worthington." 

  "[...] Les trois garçons avaient pris place sur le siège arrière de la luxueuse Rolls qui, pilotée par Warrington, les emmenait à Hunter Canon, chez le professeur Yarborough.
  "Babal, dit Bob en se prélassant sur les coussins, je ne sais vraiment pas ce que nous ferons quand les trente jours de location que tu as gagnés seront terminés. Nous en avons déjà utilisé quatorze.
  -Quinze, monsieur Bob, en comptant aujourd'hui, corrigea Warrington. Et je serai le premier à regretter nos aventures communes, lorsque je n'aurai plus le plaisir et l'honneur de vous conduire."
  Warrington était un Anglais, grand, maigre, impeccable de tenue et de correction. Une amitié le liait aux garçons depuis qu'ils avaient partagé les dangers et les victoires.
  "Alors, il ne nous reste plus que quinze jours à prendre, soupira Peter.
  -Deux et deux ne font pas toujours quatre, répondit Hannibal d'un ton énigmatique. Et quinze et quinze ne font pas toujours trente. Voulez-vous arrêter ici, Warrington?"
 
  Alors, que signifie la réplique de Jupiter/Hannibal? Reverra-t-on le chauffeur britannique? Pourrais-je faire au moins une troisième partie consacrée à ce personnage. Selon de vagues souvenirs, j'ai déjà les réponses. Et j'ai hâte de vous les livrer...

The Mystery of the Stuttering Parrot/Le Perroquet qui bégayait et The Mystery of the Whispering Mummy/La Momie qui chuchotait, Robert Arthur, traduit de l'américain par Tatiana Bellini/Vladimir Volkoff.

Aucun commentaire: