Et c'est peut-être cette chance qui caractérise le mieux un hikikomori. La chance d'être libéré, pour une période dont la fin n'est pas prévisible, de l'événement vécu et subi, de l'interaction entre la cause et l'effet. Rester dans un espace sans événement, sans objectif humain en perspective ni volonté de l'atteindre. Une boule qui repose tranquillement dans la marge et n'en met pas d'autres en mouvement. En s'excluant, on tombe hors du réseau étroit des contacts et des relations, et l'on est soulagé de ne rien avoir à faire à cette fin. Ce soulagement: on n'a plus de contribution à apporter. On s'avoue enfin que le monde nous est parfaitement indifférent.
La Cravate, Milena Michiko Flasar, Edition de l'Olivier. Traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Mannoni.
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