Les nazis étaient à Paris et les zazous s'en donnaient à cœur joie. Comment expliquer cela?
Il se trouvait simplement que la peste brune, pour une raison mystérieuse, n'avait pas occis le jazz et s'en était presque assez bien accommodée, même si d'un point de vue purement idéologique ce genre de musique aurait dû être honni et prohibé par l'occupant en raison de ses origines ethniques. Mais les soldats et les officiers n'étaient pas tous des nazis fanatiques. Dans les années 1920, le jazz avait un peu essaimé en Allemagne: Tommy Ladnier y avait joué, Sidney Bechet aussi. De bons orchestres locaux s'étaient lancés dans l'aventure et avaient trouvé un public. Bref, parmi les envahisseurs, il s'en trouvait qui appréciaient le "tam-tam nègre", comme Dietrich Schulz-Köhn, ce haut gradé mélomane et pacifiste, surnommé "Doktor Jazz" qui allait se montrer assez protecteur vis-à-vis de Django.
Folles de Django, Alexis Salatko, Robert Laffont.
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