J'ai soupiré et j'ai attaqué mon laïus type à l'attention des clients impatients.
-Léon. Dans cet époque survoltée, les gens ont souvent des attentes irréalistes sur le déroulement d'une enquête de détective. On n'est pas dans Matlock, là. On n'est pas dans Magnum.
Il a froncé les sourcils et m'a interrompue:
-Je ne regarde pas Matlock. Je ne me croyais pas dans Matlock.
-D'accord. Vous ne regardez pas Matlock. Personne ne vous accuse de rien, Leon. J'essaie simplement de vous expliquer qu'une enquête n'est pas un sprint. C'est un marathon. N'importe qui peut tirer des conclusions hâtives. Pas la peine d'embaucher un détective pour ça. Vous voulez la vérité. Moi aussi. On est unis dans...
-Merci, a fait Leon en fronçant de nouveau les sourcils. Merci, mais non. Je crois pas que ça va marcher.
-Leon. Il y a toujours un moment, dans la relation client-détective, où le client veut virer le détective. C'est normal. Cela fait partie du processus. Mais on doit franchir ce cap pour aller vers le mieux; vers la la guérison, en quelque sorte.
Je n'en croyais pas un mot, de cette histoire des clients qui veulent toujours virer leur privé. Ils voulaient souvent me virer, moi.Ca c'était plutôt vrai.Presque toujours, ils voulaient me virer. En fait, à chaque fois. A chaque fois sauf une, à Dallas, l'affaire où le type avait tué sa propre mère puis m'avait engagée pour retrouver le coupable parce qu'il ne savait pas que l'assassin était une de ses autres personnalités. Lui, il n'avait pas chercher à me virée.
La Ville des morts, Sara Gran, Editions du Masque. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claire Breton.
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