La
folie pré-apocalyptique se manifeste partout dans le monde notamment
par des suicides, collectifs ou individuels, religieux ou non.
Certains plaquent tout pour réaliser ce qu'ils ont toujours voulu
faire sans en avoir l'occasion ou le temps. Même si pour beaucoup,
la vie continue, on peut aussi déceler une autre réaction, la
résignation. « A quoi bon ? » se demande-on. Quelle
importance revêtent les occupations quotidiennes quand on sait que
tout va finir ?
Entre
autres conséquences de la catastrophe à venir, les réseaux
téléphoniques sont chaotiques et la multinationale McDonald's a
fait faillite (tout n'est pas si négatif...), certains petits malins
ayant repris les locaux sans avoir à payer la franchise. Et
puisqu'il est question du feu roi du fast-food, c'est dans les
toilettes d'un McDonald's que le roman commence avec le cadavre de
Peter Zell, simple agent d'assurance, pendu.
C'est
la PJ de Concord, dans le New Hampshire, qui va s'occuper de
l'affaire. Simple agent de patrouille promu inspecteur, suite à la
défection d'un supérieur, Henry Palace ne pense pas comme ses
collègues qui vont au plus simple, à ce qui semble le plus évident.
Mais dans une région où les suicides par pendaison exposent, un
tueur n'en profiterait pas pour maquiller son meurtre ? Quelle
importance au fond puisque l'astéroïde 2011GV1, rebaptisé Maïa,
n'épargnera pas grand monde sur Terre ?
Pourtant
Palace va s'aventurer dans les méandres de son enquête sous le
regard moqueur de ses collègues. Elle deviendra même plus
importante que son beau-frère Kyle, emprisonné par la police
militaire pour des raisons obscures. Mais cette intrigue secondaire
ne serait-il pas le moyen pour l'auteur de planter quelques
interrogations supplémentaires ? Et puis avec Nico, la sœur de
Henry, c'est l'occasion d'intégrer leur passé familial, n'en disons
pas plus.
L'originalité
de Dernier meurtre avant la fin du monde réside dans cette
atmosphère à la fois expectative et pourtant résignée, ce compte
à rebours, cette épée de Damoclès que l'on considère implacable.
Cette ambiance n'empêche cependant pas Ben H, Winters de distiller
un humour logiquement noir, parfois pince-sans-rire. Ceci est le
premier tome d'une trilogie, l'échéance est heureusement
repoussée... pour le lecteur.
Dernier meurtre avant la fin du monde, Ben H. Winters, Super 8, 18€. Traduit de l'américain par Valérie Le Plouhinec.
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