Je sais, pour avoir vécu naguère cette expérience dans les marais, quelle apparence est capable de prendre l'âme des lendemains de fête. Ce que je voudrais, c'est que ce piano me retienne par les poignets, que ce tabouret fiche ses pieds dans le sol et se colle à mes fesses, m'empêchant de me lever. Ce que je voudrais, c'est que le monde réel reste ici, dans cette pièce où ma musique imaginaire a pris corps, s'est pour de bon matérialisée, plutôt que de m'entraîner dehors et de dissoudre toute l'épaisseur qu'il y a en moi dans son implacable clairvoyance.
Blues, Alain Gerber, Fayard.
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