Little Bird m'avait laissé plus qu'une bonne impression. Donc, naturellement, j'avais planifié d'en lire la suite. Cependant, j'ai patienté jusqu'à la sortie en poche du Camp des Morts, histoire de temporiser. Le premier volet de la série Walt Longmire avait placé la barre très haute. Personnage drôle et attachant, en pleine reconstruction après la mort de sa femme, le shérif Longmire attirait la sympathie. L'intrigue était bien menée et le dénouement imprévu et poignant. Mais le charme supplémentaire de Litte Bird était ses personnages secondaires, qui se démarquaient par leur excentricités, leurs traits marqués.
Ce deuxième tome commence quelques semaines après la fin du premier, Walt étant toujours un peu sous le choc émotionnel après l'ultime péripétie, que je ne révélerai pas plus ici que dans ma précédente chronique, peut-être que certains d'entre vous n'ont pas encore lu Little Bird. L'action commence très vite avec la mort d'une pensionnaire de la maison de retraite, Mari Baroja. Le prédécesseur de Longmire au poste de shérif, Lucian Connally, déjà aperçu dans Little Bird, réagit un peu trop violemment à cet événement et soupçonne que la femme d'origine basque a été assassinée. Les deux shérifs étant très proches, Lucian confesse rapidement à Walt quelques pans d'un passé qu'il a maintenu secret pendant cinquante ans.
La famille de Mari, plutôt hostile, ne tarde pas à débarquer avec des avocats, alors que des attaques sont dirigées vers des personnes directement concernées par ce qui apparaît comme une affaire de famille louche.
Parallèlement, la bourgade a besoin d'un policier de plus et Walt met à l'essai ce qui semble être un nouveau personnage au casting de la série. Santiago Saizarbitoria, honnête et serviable, est vite surnommé Sancho par Vic, l'adjointe au langage fleurie et la dégaine masculine. Craig Johnson n'essaierait-il pas grossièrement de nous piéger en indiquant que Sancho est lui aussi d'origine basque? Oui, il se révèle utile, mais n'est-il pas impliqué dans ce binz? Fausse piste ou maladresse de l'auteur? Je ne vous dirai rien de plus sur ce personnage. Du côté sentimental, c'est Maggie Watson qui tapera un peu dans l'oeil de notre ami shérif.
Tout comme Vic, on retrouve Harry Standing Bear le presque frère de Longmire, qui joue aussi sagement son rôle dans cette histoire. La culture amérindienne étant elle aussi toujours aussi présente avec d'autres phases mystiques pour Walt. Une progression notable est l'apparition en chair et en os de celle qui, dans Little Bird, ne manifestait sa présence que par le biais d'un répondeur: Cady, la fille de Walt.
Voilà, une intrigue bien ficelée, l'intégration de petites blagounettes nonchalantes et parfois surréalistes dans le dialogue, toujours agréables, beaucoup d'action, quelques bons rebondissements... mais... la puissance du premier volet a perdu un peu de son charme. Les personnages déjà connus semblent juste être là, pour aider, sympathiques mais plus fonctionnels que véritablement intéressants et les nouveaux arrivants ne se démarquent pas plus que ça. Et surtout ma plus grosse déception: l'absence de ce frapadingue d'Omar! Vous vous en souvenez peut-être d'Omar, celui qui était en bisbille avec sa femme? Bah là, seul son nom apparaît à deux ou trois reprises parce qu'il prête un avion à Cady.
Le Camp des morts m'a donc déçu mais pas assez pour continuer la série. Non je me fiche plutôt de savoir si Walt retrouvera l'amour ou pas. Ce que j'attends des prochains tomes, c'est une légère folie et une mélancolie que j'ai si peu retrouvées ici. Je voulais tellement qu'Omar fasse une apparition, par exemple. J'espère qu'à mesure de mon avancée je ne me convaincrai pas progressivement que, non, vraiment, le meilleur, ça reste le premier, tu vois, parce que les suites tu peux t'en passer. J'ai vraiment envie d'affirmer dans l'avenir que, tu vois, le deuxième c'est un peu un tome de transition, qu'il faut le lire, sinon tu loupes deux-trois choses utiles, mais qu'à part ça c'est une excellente série, la suite est digne du premier, vas-y, c'est du bon.
Hé Craig t'as si bien commencé, t'endors pas, s'teuplé!
Le Camp des Morts, Craig Johnson, Gallmeister, coll "Totem", 10,20€. Traduit de l'américain par Sophie Aslanides.
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