Sur le sentier à travers bois, sans lanterne, il s'était réjoui de voir la lune se lever, débarrassée des nuages de la journée par la poussée d'une vague de froid venu de l'ouest. Il faisait déjà trop frais pour les rainettes et Karel ressentait leur absence. Il avait grandi avec la musique pressante de leur coassement guttural, et marcher dans ces fourrés, entouré seulement des bruits que faisaient les oiseaux dans leurs nids et les insectes, lui ramenait en mémoires toutes les petites déceptions qui poussent un homme à se rappeler les plus grandes.
Le Sillage de l'oubli, Bruce Machart, Gallmeister, coll. "Nature Writing". Traduit de l'américain par Marc Amfreville.
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