Avec cette sixième publication, la collection "Chambres Noires" (Mango Jeunesse) amorce la réédition d'une série auparavant parue chez Fleurus (Mango est en fait "une marque" du groupe éditorial Fleurus Editions") entre 2003 et 2006. Créées par Marie Bertherat, "Les Enquêtes du Samovar" sont désormais regroupées par deux (excepté pour Mirage au Port d'Amar seul inédit, il semble) chez "Chambres Noires". J'ignore si la série s'est arrêtée ou s'il est envisagé de la continuer pour en faire une série-phare de la collection.
Le Samovar est une petite boutique d'antiquités et de curiosités "cachée au fond d'une ruelle" à Port d'Amar. Tenue par Constantin Pitakof, ancien policier, elle sert aussi de QG à Lou Kerval (nièce de Constantin) et Stanislas O'Connor. Ce trio tenu secret mène l'enquête lorsque que se profile quelque chose de louche. Ces investigations sont bien dissimulées puisque, d'une part, les parents de Lou sont musiciens sur des bateaux de croisière (donc très souvent absents) et que d'autre part les clients du Samovar sont très rares. Il faut dire que son gérant n'aime pas, c'est une particularité humoristique que l'on retrouve dans chaque aventure, se séparer des objets exposés et qu'il le fait savoir.
Dans Meurtre au Majestic, c'est un archéologue, Raoul Vauthier qui débarque à Port d"Amar pour y donner une conférence. Il se fait remarquer une première fois aux trois héros en entrant au Samovar et en acquérant, au grand soulagement de Constantin, un des rares objets qu'il ne veut pas garder. La seconde fois, c'est en mourant dans d'étranges circonstances dans la salle du Majestic, hôtel à touristes de la ville.
Lou et ses deux comparses vont se retrouver dans les pattes de l'enquêteur officiel, le lieutenant Paul Leduc, toujours en bonnes relations avec Constantin mais en rivalité, continue au long de la série, avec ces deux gosses qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.
Les témoins qui vont également se retrouver suspects seront interrogés. Les choses se compliquent puisque chacun a un mobile pour le meurtre de l'archéologue.
Le Cri du rubis, seconde enquête du volume (non mentionnée sur le recto et selon l'ordre de publication initial, sixième enquête), voit Lou, Constantin et Stan invités en croisière par Jacques et Véra Kerval (parents de Lou, Véra étant la soeur de Constantin). Cette fois-ci l'intrigue va tourner autour d'un jeune confrère musicien du couple Kerval, le violoniste Paolo Di Bartolo ainsi que d'une romancière à succès, Ruth Jones accompagnée de son employée nommée Sugar, sosie de Marilyn Monroe.
Pourquoi le jeune violoniste dérobe-t-il le collier de rubis de la romancière avant de sauter par-dessus bord? C'est le point de départ tragique du Cri du rubis. Lou, petit carnet noir à la main, Stan, toujours fourré sur un ordinateur (le bateau possède une salle informatique, mais peut-on réellement être connecté à Internet en pleine mer? je pose la question en toute naïveté) et Constantin, parti pour une relecture paisible de Guerre et Paix, vont rapidement devoir s'atteler, avec l'aide du personnel du prestigieux Princesse Georgia, à résoudre cette énigme.
Meurtre au Majestic est une agréable entrée en matière pour adopter ces trois enquêteurs, et Le Cri du Rubis se lit d'une traite (on fait plus ample connaissance avec les parents de Lou et on y apprend quelques points importants sur le passé de Constantin et de Véra). Les histoires donnent toutefois l'impression d'être démêlées un peu trop facilement (surtout dans la première), les héros sont bien trop protégés par leur créateurs et leur implication physique ou mise en danger y mettraient plus de saveur. Autre petite critique, le personnage de Stanislas est bien trop effacé, mais peut-être lui est-il donné plus de consistance dans d'autres volumes?
Malgré ces quelques petits défauts, Marie Bertherat a, certes involontairement, fait vibrer en moi une corde nostalgique. Hé oui, ce trio de détectives officieux qui ce cache dans une boutique, ça me rappelle le bric-à-brac/brocante, quartier général d'Hannibal, Peter et Bob, les Trois Jeunes Détectives de la Bibliothèque Verte.
Meurtre au Majestic/Le Cri du Rubis, Marie Bertherat, Mango Jeunesse, coll. "Chambres Noires", 9€. Illustration de couverture (reprise de l'édition originale chez Fleurus) par Karen Laborie.
Meurtre au Majestic/Le Cri du Rubis, Marie Bertherat, Mango Jeunesse, coll. "Chambres Noires", 9€. Illustration de couverture (reprise de l'édition originale chez Fleurus) par Karen Laborie.
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