Je l’avoue, le titre du livre rebute un peu. Il est vrai qu’on pourrait s’attendre à une harlequinade, une histoire d’amour à
, quelque peu sirupeuse. Et j’avoue, je me suis laissée tenter. En partie grâce à la très belle couverture du livre, comme le sont la plupart des couvertures de la collection Black Moon. Et j’ai bien fait, car ce livre est une très bonne surprise.
Il s’agit d’une version revisitée du Dracula de Bram Stoker, à la différence près que nous avons le point de vue de Mina Harker. S’attaquer à ce mythe était un pari audacieux de la part de Syrie James, et on ne peut qu’admettre qu’elle s’en est sortie avec brio.
Sept ans ont passé depuis les évènements qui ont opposé Mina et ses compagnons au Comte Dracula. Mina, rongée par la culpabilité, décide de réécrire le journal qu’elle tenait à l’époque, en y ajoutant tout ce qu’elle avait voulu cacher à ses compagnons et à son mari ; la relation passionnelle, ambigüe et inavouable qu’elle a entretenue avec Dracula.
L’histoire commence avec l’arrivée de Mina à Whitby, où elle va passer quelques jours en compagnie chez son amie Lucy. Pendant ce temps, son fiancé Jonathan, jeune notaire, va en Transylvanie afin de régler une affaire chez le Comte Dracula. Cependant, Jonathan s’éternise, et ne donne pas de nouvelles pendant plusieurs semaines. Bien qu’inquiète, Mina ne peut qu’attendre patiemment. A Whitby, elle fait la connaissance de M. Wagner, un gentleman aussi ténébreux que charismatique dont elle va peu à peu tomber amoureuse. Malgré son sentiment de culpabilité lié de tromper son fiancé, Mina se laisse séduire. Cependant, autour d’elle, les évènements inexpliqués se multiplient, des individus meurent brusquement et Lucy tombe mystérieusement malade. Mina aperçoit régulièrement une étrange silhouette sombre aux yeux rouges roder alentours. C’est alors que Mina reçoit une lettre d’un hôpital Budapest qui l’avertit que Jonathan s’y trouve, malade et délirant à propos de créatures démoniaques…
J’arrête ici mon résumé, afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture. Dans l’ensemble, ce livre est très fidèle à la version de Bram Stoker. L’histoire n’est pas dénaturée, et les éléments qui sont ajoutés sont tout à fait crédibles. Le récit est bien écrit, mature, et les personnages sont adultes. A aucun moment on ne tombe dans la mièvrerie. (Qu’on pouvait attendre avec un titre comme celui là) On retrouve une héroïne plutôt moderne, intelligente, dotée d’un fort caractère, et donc le comportement ne m’a pas déçue. (ce qui peut être le cas dans les romans ados dont les personnages sont parfois trop gentillets).
J’ai été mi-figue mi raisin à propos de Dracula, dont le personnage est certes, ensorcelant, et séducteur à souhait, mais un peu trop lisse. Mais on comprend plus tard que le personnage est plus complexe que cela, et qu’il cache volontairement certaines facettes sombres et malsaines de sa personnalité afin de conquérir Mina. Facettes maléfiques qui se révèleront pleinement à la fin du livre. Enfin, un vampire digne de ce nom! ^^
Je conseillerais toutefois cette lecture aux grands ados, car le récit est tout de même assez sombre, et les allusions sexuelles, relatives aux morsures de Dracula sont fréquentes. (Ah, l’éternel Eros et Thanatos)
En bref, une belle réussite que je vous conseille, qui donne envie de (re)découvrir l’original de Bram Stoker ainsi que le film de Coppola.
Dracula, mon amour – Syrie James – Hachette – Coll. Black Moon - Juin 2010 – 18 €
2 commentaires:
Fidèle oui et non, vu que la romance entre Dracula et Mina est plus issue du film de Coppola que du roman de Stoker (sans c).
Néanmoins, ce roman propose de nombreux points intéressants, notamment au niveau des explications sur le mythe du vampire, notamment sur la mort de Lucy.
En tout cas, c'est une lecture pas inintéressante : http://blog.vampirisme.com/vampire/?719-james-syrie-dracula-mon-amour
Promis bientôt je parle de la nouvelle traduction de "Dracula" par Jacques Sirgent chez Camion Noir :)
Enregistrer un commentaire