"Rana Toad", ça se mange?

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lundi 11 janvier 2010

Dracula l'immortel

En guise d'introduction je préciserai m'être intéressée à cette suite un peu par curiosité morbide. Étant comme beaucoup de monde fan du Dracula du grand Bram Stoker (dont une nouvelle traduction de Jacques Sirgent, propriétaire du musée des vampires, sort aux Éditions Camion Blanc en février, j'en reparlerai) j'ai été attiré par cette suite avec le vague espoir d'une proposition intéressante. D'où l'ampleur de ma déception!

L'action reprend en 1912, soit 24 ans après la mort de Dracula. Mina et Jonathan, rongé chacun par leur culpabilité d'avoir été amoureuse du "monstre" pour Mina, d'avoir trompé sa femme avec des femmes vampires sans ne l'avoir vraiment touché elle,on eu un fils, Quincey, apprenti acteur à la vocation contrariée qui souhaite jouer le Dracula original sur scène. Il retrouve une lettre que lui a laissé sa mère afin de lui expliquer les évènements. Mais le petit va se retrouver bien malgré lui au beau milieu de la vengeance de ... Elisabeth Bathory! Mais que fait-elle là? Et quel rapport avec Dracula? Et bien il faudra attendre la page 290 pour apprendre la généalogie tortueuse commune à ces deux figures légendaires! Mais ce n'est pas tout, elle serait aussi venue à Londres sous les traits de Jack l'éventreur! Forcément on a jamais trouvé le véritable assassin vu que l'on a jamais suspecté une femme!
Dans de multiples flashback on croise aussi Bram Stoker après l'écriture de son chef d'œuvre. Ses personnages seraient en fait réel et seraient venus raconté leur histoire à l'auteur qui aurait misérablement repris le tout à son compte!
Dans le registre grand-guignolesque et n'importe quoi voir la scène de l'affrontement au sommet de Dracula et Bathory, il y a fort longtemps vu que le maître est toujours mort aux dernières nouvelles ainsi que la transformation de Mina en vampire afin son sauvé son cher petit et la scène d'ouverture de bain de sang de vierge de la comtesse!

Le pire est qu'il faut reconnaître que le tout est bien écrit, se lit vite et bien si on est pas arrêté dans sa lecture par l'absurdité de l'expérience!

Dans une introduction, une postface et des notes des auteurs passionnantes quant aux raisons de l'écriture de cette suite. Dacre, arrière-petit-neveu du maître revient sur la biographie de son notre ancêtre, le mépris de la critique pour sa écriture mais aussi le fait qu'il est malencontreusement oublié de remplir un papier qui ne demandait que cinq minutes d'attention afin de faire reconnaître ses droits d'auteurs aux USA... On apprend ainsi que la famille l'a mauvaise de n'avoir jamais rien touché depuis le début du cinéma d'aucune production... La vraie raison de l'écriture de cette suite ne serait-elle pas de rattraper cette mauvaise faute d'attention? Mais les auteurs se seraient contentés de reprendre les notes du maître officiellement...

Extrait: La dite généalogie!

"Mina avait certes été confrontée au mal dans le passé, mais Bathory se distinguait de Dracula qui ne tuait jamais sans raison. Incapable d'éprouver la moindre pitié, la comtesse assassinait par plaisir, ce qui la rendait d'autant plus terrifiante.
Mina allait refermer ses livres, lorsqu'une image suscita son intérêt: l'arbre généalogique de la famille Bathory. Le grand-père s'appelait Stephan... Stephan Bathory, où ai-je entendu ce nom? Elle suivit du doigt le tracé de plusieurs ramifications jusqu'à ce qu'elle parvint à Helen Szilagy. Les mains de Mina se mirent à trembler. Le oût du sang n'était pas le seul point commun entre Dracula et la comtesse!
Le mari d'Helen Szilagy n'est autre que... Vlad Dracula III.
Stepahn Bathory avait combattu aux côtés de prince Dracula, l'aidant notamment à recouvrer son trône à la mort de son père. Le prince noir de Mina avait pris la cousine de Stephan pour épouse dans le but de s'assurer une alliance avec le Saint Empire romain. S'imposant en guerrier divin, Dracula pensait que son mariage permettrait d'unifier deux branches de la chrétienté en une seule force contre les Ottomans."

Des bonus sur le site officiel du "livre"

Dacre Stoker et Ian Holt, Éditions Michel Lafon, octobre 2009.

3 commentaires:

La liseuse a dit…

Je pense que beaucoup de fan de Dracula on du être déçus. Alors oui ça se lit bien, c'est rythmé, du suspense à la clé mais où est donc l'hommage, le respect de l'oeuvre ? Pauvre Bram Stoker...

Vladkergan a dit…

Tout comme la liseuse je trouve que le respect de l'oeuvre originale n'est franchement pas au rendez-vous : adieu le style épistolaire, à la poubelle l'ambiance victorienne, au revoir les personnages qui alliaient mystère et psychologie ambivalente.

Avec cette pseudo "suite" on est davantage dans le coup marketing que dans le registre du littéraire.

Alors à considérer comme un bouquin à lire entre deux, sans parallèle avec l'original, ce livre peut s'avérer sympa, mais vu comme la suite du roman de Stoker, c'est un peu du gâchis.

stephlyra a dit…

Tout à fait d'accord avec la liseuse et vladergan , le bouquin peut-être un très livre vampirique je ne le considère pas pour autant comme une suite de Dracula. Il y a trahison complète de l'œuvre. L'œuvre original n'est pas du tout respecté et Bram Stoker et vu comme un moin que rien. Je ne le conseille pas si vous êtes fan de l'œuvre original de Dracula.