Par-dessus bord est le deuxième roman de Kenneth Cook publié par Autrement après Cinq Matins de trop. Lors de sa publication en 2007 j'étais un peu passé à côté. Depuis ont suivi A Coups redoublés et Le Koala tueur qui ont fini de me convaincre qu'il aurait été dommage de continuer à le faire.
Jack Forster, pêcheur aux maigres ressources, arrive trop tard pour sauver l'Italien qui s'est pris le pied dans la chaîne de son ancre. Les frères de ce dernier, persuadés que leur bateau, le Santa Maria, porte désormais malheur, s'empresse de le mettre en vente. Occasion inespérée pour Jack Forster de se donner les moyens d'une pêche plus rentable, la pêche au thon. Seulement pour acquérir le Santa Maria, des démarches financières un peu au-dessus de ses moyens vont s'imposer: sa femme a beau ne pas être d'accord, il va bien falloir se serrer la ceinture et prendre le risque de s'endetter à vie. Mais il n'aura pas l'excuse du coup de tête une fois atteinte la dernière extrémité.
Kenneth Cook encore une fois n'épargne pas ses compatriotes australiens et dépeint leurs mauvaises habitudes, surtout celle d'être xénophobes. On retrouve ce fameux bar à l'atmosphère virile, ses regards en coin, ses accrochages, ses piliers et leurs blagues salaces. Cependant, malgré ses travers, Jack Forster est à lui seul un symbole des grandes ambitions tentées sur un coup de dé. On est piégé par un suspens créé non par un meurtre ou autre grosse ficelle mais par la seule volonté d'un homme qui veut s'en sortir. Les dernières pages sont tout simplement épiques.
Par-dessus bord, Kenneth Cook, Autrement, coll "Littératures", 14€. Traduit de l'anglais (Australie) par Mireille Vignol.
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