Dès la lecture des premières lignes, la question suivante me taraude : mais qui est Jean Florensac ? Le frère spirituel de Gérald Duchemin ? A moins que ce ne soit ce dernier en personne. Car tout y est : ce cynisme très drôle, ce raffinement dans l’écriture, mais aussi les thèmes : la ville de Montpellier (citée dans le récit) est là où vit Gérald Duchemin ; les auteurs et livres cités : Proust, Baudelaire, Wittkop, etc, font partie de ses auteurs favoris. Mystère, donc. Surtout que sur la toile, on ne trouve rien sur ce Jean Florensac.
Quoi qu’il en soit, ce petit livre est une merveille (facile, je vous l’accorde) ! Durant ces 91 pages très vite lues, l’auteur tente de démontrer les qualités d’un petit livre : le plaisir de leur quête, de les collectionner, de les entretenir, de les offrir et bien sûr, de les lire. On se retrouve quelque part dans ces descriptions, que ce soit dans le collectionneur ou dans celui qui pose un petit livre favori sur la pile des plus gros dans les librairies.
Ce que j’apprécie tout particulièrement dans cette lecture ce sont ses phrases précieuses ; au-delà du contenu, il y a le contenant, la qualité des mots choisis, des verbes qui sonnent, des phrases qui donnent envie d’être relues. Bref, un réel talent d’écrivain, de conteur, de joueur de mots.
Enfin, l’objet-livre en lui-même fait écho au récit. Ce beau petit livre prend un caractère rare ; les livres du Chat Rouge sont imprimés par eux-mêmes et on ne les trouve …. pas partout, loin de là (vive Internet et Scylla).
Phrases choisies :
« Le petit livre sait que cette rareté est une dignité, comme d’un bien qui ajoute à sa séduction. Aussi, lorsqu’il s’égare entre un gros Fayard et un Lattès plutôt obèse, par exemple dans un tableau de classement des meilleures ventes (les hypermarchés affichent toujours ce stupide hit-parade, non seulement pour mieux asservir sa clientèle, mais aussi, n’en doutez pas, pour lui vider la cervelle, dès fois qu’elle pourrait en faire usage : on n’est jamais trop prudent), le petit livre jure alors comme un propos déplacé. » p.26-27.
« Ceux qui ne lisent pas ne conçoivent le livre que sous la forme pachydermique du pavé pour la plage (seul lieu peut-être, où, effectivement, ils surprennent quelques lecteurs). Et une certaine épaisseur de papier peut en effrayer plus d’un.
Soyons donc rusés. Contournons l’obstacle. Afin d’appâter un réfractaire à la lecture, offrons lui un tout petit livre. » p.61-62.
Jean Florensac, Editions Le Chat Rouge, 2005, 91 pages.
Fiche de l'ouvrage sur le site de l'éditeur.
Quoi qu’il en soit, ce petit livre est une merveille (facile, je vous l’accorde) ! Durant ces 91 pages très vite lues, l’auteur tente de démontrer les qualités d’un petit livre : le plaisir de leur quête, de les collectionner, de les entretenir, de les offrir et bien sûr, de les lire. On se retrouve quelque part dans ces descriptions, que ce soit dans le collectionneur ou dans celui qui pose un petit livre favori sur la pile des plus gros dans les librairies.
Ce que j’apprécie tout particulièrement dans cette lecture ce sont ses phrases précieuses ; au-delà du contenu, il y a le contenant, la qualité des mots choisis, des verbes qui sonnent, des phrases qui donnent envie d’être relues. Bref, un réel talent d’écrivain, de conteur, de joueur de mots.
Enfin, l’objet-livre en lui-même fait écho au récit. Ce beau petit livre prend un caractère rare ; les livres du Chat Rouge sont imprimés par eux-mêmes et on ne les trouve …. pas partout, loin de là (vive Internet et Scylla).
Phrases choisies :
« Le petit livre sait que cette rareté est une dignité, comme d’un bien qui ajoute à sa séduction. Aussi, lorsqu’il s’égare entre un gros Fayard et un Lattès plutôt obèse, par exemple dans un tableau de classement des meilleures ventes (les hypermarchés affichent toujours ce stupide hit-parade, non seulement pour mieux asservir sa clientèle, mais aussi, n’en doutez pas, pour lui vider la cervelle, dès fois qu’elle pourrait en faire usage : on n’est jamais trop prudent), le petit livre jure alors comme un propos déplacé. » p.26-27.
« Ceux qui ne lisent pas ne conçoivent le livre que sous la forme pachydermique du pavé pour la plage (seul lieu peut-être, où, effectivement, ils surprennent quelques lecteurs). Et une certaine épaisseur de papier peut en effrayer plus d’un.
Soyons donc rusés. Contournons l’obstacle. Afin d’appâter un réfractaire à la lecture, offrons lui un tout petit livre. » p.61-62.
Jean Florensac, Editions Le Chat Rouge, 2005, 91 pages.
Fiche de l'ouvrage sur le site de l'éditeur.
4 commentaires:
On peut trouver quelques titres de cet éditeur à la Librairie Parallèles aussi!
http://www.librairie-paralleles.com/
Oui mais quand j'y suis allé, ils ne connaissaient pas...
il y a une transition assez brutale entre ce très mignon livre-objet et la couverture du livre sur Iron Maiden juste en dessous xD
en tout cas, merci pour cette présentation, j'ai été voir le site de l'éditeur que je ne connaissais pas et qui m'a l'air sympathique :)
Ah oui, l'angelot face à Eddie, c'est vrai que c'est drôle!
Enregistrer un commentaire