Quel lecteur amoureux de littérature n'a jamais eu envie de passer de l'autre côté du miroir et découvrir toute la poésie de la création d'un livre et de faire partie de la grande famille chaleureuse et passionnée de l'art et la manière de l'édition française?
Dans cet essai Martine Prosper, secrétaire générale du Syndicat National Livre-édition CFDT, dresse le portrait des rouages de ce monde si fantasmé. Du système des stagiaires sur-diplômes et surexploités dans tous les services éditoriaux, aux travailleurs à domicile ignorant leurs droits les plus fondamentaux, aux employés bien trop content d'avoir un CDD qui se transformera hypothétiquement peut-être un jour en CDI pour revendiquer des augmentations de salaire bien mérités, rappelons que la dite grille de salaire débute en dessous du SMIC.
La vie quotidienne des représentants est aussi abordée: agrandissement de leur zone de prospectus, l'accumulation de catalogues (voir les mutations chaque année d'éditeurs chez d'autres diffuseurs), pression des impératifs économiques qui les force parfois à faire pression sur les libraires afin qu'ils prennent plus de titres auxquels ils ne croient pas forcément et enfin baisse de la base salarial en 20 ans (ils sont rémunérés sur une base fixe et un supplément qui dépend de leur résultat).
Enfin l'auteur aborde brièvement le problème de la concentration des grands diffuseurs appartenant à de grands groupes industriels possédant aussi certains médias... après on se demande pourquoi on a la sensation de voir toujours les mêmes auteurs et éditeurs dans les émissions et journaux littéraires...
Un essai dont la lecture devrait être obligatoire en première année de toutes études des métiers de l'édition, que se soit INFL, ASFORED ou IUT Métiers du Livre afin d'alerter les candides prétendants à l'entrée dans ce monde merveilleux !
Martines Prosper, Éditions Lignes, septembre 2009.
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