"Rana Toad", ça se mange?

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mardi 11 août 2009

Terre des affranchis

Bienvenue à Slobozia, Terre des affranchis en Moldave, petit village en Moldavie roumaine entouré d'une grande forêt. Ce village s'organise autour d'un lac, La Fosse aux Lions ou Fosse aux Turcs du nom des turcs poussés à l'au lors de la bataille mené au XVIème siècle par Etienne le Grand, voïvode de Moldavie, dont on dit que les moroï, des "morts-vivants" errent dans le seul but de harceler les vivants voir les tuer!
En cette contrée reculée où la religion chrétienne orthodoxe et les superstitions sont étroitement mêlées, pendant le règne de Ceausescu, une série de meurtre a lieu, en 1965, la légende du lac est alors bien pratique pour cacher le coupable. Victor, notre criminel va alors être caché pendant des années par le père Ilie qui lui donnera la mission secrète de recopier les écrits des saints, interdits sous le régime communiste ainsi que ses journaux personnels.

Dans ce petit village perdu les secousses de la grande Histoire vont se faire ressentir jusque dans les plus bas instincts des personnages mais font aussi permettre le rédemption de notre héros.

Terre des affranchis est un roman envoûtant tant par son ambiance qui fait pensé à l' Hôpital et ses fantômes de Lars Van trier pour le côté maléfique du lac et la persistance des superstitions que par ses échos historiques qui rappellent à quel point rien n'est plus dangereux qu'un groupe de villageois vindicatifs envers les étrangers ou les "revenants".

Note: l'auteure est originaire de ce village ce qui explique beaucoup de chose sur les différents personnages!

Extrait:

"Emmitouflés dans leurs larges soutanes noires, la tête recouverte d'un long voile qui leur masquait en partie le visage, les moines faisaient penser à ces fantômes silencieux qui aiment déambuler entre les vieilles pierres. Nul ne connaissait leur nombre exact. D'ailleurs toutes sortes de rumeurs couraient sur la communauté. On racontait qu'il n'était pas rare qu'un jeune homme disparaisse subrepticement après avoir engrossé une fille du village. S'il se refusait à épouser la jeune femme, il était alors contraint d'entrer au monastère et d'y recevoir l'habit angélique. Aussi, nombreux étaient les paysans à n'approcher le sanctuaire qu'avec crainte. Certains étaient même prêts à faire de grands détours pour éviter d'en longer les murailles. L'expérience de la sainteté effraie parfois plus qu'elle n'attire."

Premier chapitre lu sur le site de l'éditeur


Liliana Lazar, Editions Gaïa, août 2009.

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