"Rana Toad", ça se mange?

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jeudi 16 juillet 2009

Délit de fuite

Anne Duval, "trente-six ans", "jolie mais pas éblouissante", "cinquante-deux kilos pour un mètre soixante-cinq", "80B" de poitrine, "de longues jambes fuselées" célibataire et autoritaire mène une carrière brillante dans la publicité. Elle a une vie de stress dont les rares moments de loisirs sont ponctués par les visites à sa mère paralysée à qui elle raconte des histoires de bonheur avec un certain Patrick qu'elle ne connaît même pas. Empêtrée dans ses mensonges, dépassée par le stress et victime de son inconscient elle pète littéralement un câble un 3 décembre, jour de la mort accidentelle de son père dont elle se sent coupable depuis ses 12 ans. Mais dans cette fuite en avant, emprunt de bouchées délirantes se manifestant par des fantasmes sexuels plus qu' exacerbé , va se finir dans un hôpital psychiatrique de Clermont-Ferrand...
A la sortie elle est convoquée comme témoin dans une affaire de meurtre! Que cache le médecin l'ayant traité? A quelle manipulation est-il prêt pour écrire un livre dans lequel se mélange son personnage à celui de la petite amie du dit médecin?

Un livre très intéressant d'abord par l'utilisation de la psychose féminine, des souvenirs refoulés et des mauvais tours que l'inconscient peut jouer et ensuite pour une manipulation à laquelle on ne s'attend franchement pas!

Extrait:
"-Vas-y! ordonne-t-elle d'une voix rauque. Prends-moi.
Elle ne sait pas pourquoi elle a parlé ainsi. Habituellement, leur échange se limite à quelques paroles courtoises. Elle a intercepté la lueur de surprise dans le regard de l'homme mais elle s'en fout. Oh! c'est trop bon! pense-t-elle en savourant ses caresses. Puis soudain, sans raison, elle se met à sangloter. Le coursier retire sa main.
-N'arrête pas! Baise-moi...supplie-t-elle.
Mais le visage de l'homme s'est imperceptiblement crispé. Il désactive l'arrêt et Anne a tout juste le temps de rabaisser sa jupe pour filer. Elle n'ose pas le retenir. Reste! Ces cinq lettres se bloquent au fond de sa gorge. De quoi aurait-elle l'air si elle se mettait à courir derrière lui? Et que lui dirait-elle? Qu'elle ne peut plus se passer de son corps? Les coursiers sont volages. Instables. C'est pour cette raison que leurs noms n'apparaissent jamais dans les listings des sociétés."

Dominique Dyens, Éditions Héloïse d'Ormesson, mars 2009.

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