La sagesse du zombie
Il faut bien que j'avoue quelque chose. Après mon arrestation - et tout au long de mes trois procès -, les jours s'écoulèrent pour moi comme si je jouais le rôle de Dix-Carat Carmichael dans Zombie Island. Je crois qu'il s'appelait comme ça. Peut-être que c'était Deux-Carats Louie. Au point où j'en suis, je ne me souviens plus de rien, alors ne m'en veuillez pas si je me goure. (Qu'est-ce que vous allez faire? Me foutre en taule pour faux témoignage?) Je n'avais jamais eu une passion pour les films de zombies. Mais je comprenais maintenant: les zombies étaient des gens dont la vie était devenue si insupportable que la seule façon pour eux de continuer à vivre, c'était de singer les morts. Au fur et à mesure que défilaient les semaines, chaque journée apportant son lot de mauvaises nouvelles, ses nouvelles démonstrations publiques de haine, je persistais à marcher et à parler, mais à l'intérieur j'étais sonné, dans le potage. Un apprenti zombie attendant son examen de passage.
J'avais l'impression d'être un gag de chute emprisonné dans une mauvaise blague.
Moi, Fatty, Jerry Stahl, Rivages. Traduit de l'américain par Thierry Marignac.
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