On a fait connaissance avec Smokey Dalton dans La Route de tous les dangers (http://ranatoad.blogspot.com/2009/02/scarred-for-life-no-compensation.html). Sa fuite de Memphis avec Jimmy, dix ans, terminé ce premier volet en m'avait envie d'enchaîner avec A couper au couteau. Hélas, une lecture un peu lointaine et mes souvenirs trop vagues m'empêchent de vous parler du deuxième volet dans les détails. Juste que ces deux sympathiques personnages se retrouvent à Chicago, hébergés par Franklin Grimshaw, un ami de Smokey. Sous une fausse identité, en tant que père et fils, ils changent de vie et Smokey obtient un boulot d'agent de sécurité. Mais c'est l'époque de la protestation anti-Viet Nam et s'ajoutent à ces temps troublés, pour Smokey, une série de meurtres d'adolescents et la rencontre fâcheuse avec une connaissance hostile de Memphis. Pour en finir avec A couper au couteau, il suffit de dire que quelques personnages y apparaissant auront leur rôle dans Blanc sur noir.
La famille Grimshaw a déménagé et a laissé à Smokey et Jimmy leur appartement devenu trop petit. On retrouve le même schéma d'intrigues croisées dans ce troisième épisode: petits combats quotidiens et intrigue policière sur fond de racisme et la méfiance règne. Jimmy est approché par les bérets rouges des Blackstone Rangers, gang rival des Black Panthers; la femme de Louis Foster, dentiste noir et bien installé, retrouvé assassiné mystérieusement, vient recourir aux services de Smokey; et Laura Hattaway, amie proche du héros s'escrime à obtenir une place d'influence dans l'entreprise de son père décédé.
Lors de son enquête sur le dentiste assassiné Smokey, alias Bill Grimshaw, rencontrera Saul Epstein, photographe indépendant et sa petite amie Elaine dont les amours interdits auront des conséquences tragiques, il fera appel aux seuls flics auxquels il peut faire confiance, Truman Johnson et Jack Sinkovich (qui font tout pour ne pas s'entendre) et fera l'expérience de l'hostilité sans détours des quartiers blancs, mécontents que les noirs tentent de s'y installer.
L'Amérique de la fin des années soixante vue à travers un détective noir déterminé à régler les problèmes (qu'il se créé lui-même involontairement parfois) simultanés et incessants, avec des dénouements pas toujours heureux.
Kris Nelscott sait nous fidéliser à sa série grâce à des péripéties réalistes, sans grosses ficelles ni happy ends dégoulinants, où les tensions sociales poussent les personnages à se remettre en question afin de trouver une place dans leurs microcosmes respectifs.
A couper au couteau et Blanc sur noir, Kris Nelscott, L'aube (poche), 11€. Traduit de l'américain
par Luc Baranger.
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