Alors que je me trouvais en pleine séance de dédicaces en librairie pour la promotion de mon premier roman, une jeune femme viens directement me voir pour se faire dédicacer un exemplaire (Ruth si vous lisez ce post, j’espère que le livre vous a plu…) et me dit, durant la petite discussion qui suit, que le style de mon roman lui rappelle celui de P.Jaenada dans ses traits les plus distinctifs, digressions et distorsions des situations jusqu’à l’absurde (elle avait auparavant lu le début de mon livre sur internet, et connaissait la date de la séance de dédicaces grâce à un article passé dans le journal local). Intrigué et enchanté d’être comparé à un auteur si bien installé, ni une ni une je demande à mon libraire préféré de me pourvoir en livres de cet auteur. Je suis donc ressorti de cette séance de dédicaces avec le sourire aux lèvres, l’âme légère, les joues roses sans oublier un exemplaire de Les Brutes, puis un autre de Plage de Manaccora, 16h30. A l’époque j’étais à la moitié de la lecture de La Conspiration Darwin dont j’ai fait la critique il ya quelques jours (ma première), je me suis donc précipité pour le finir afin d’entamer « Les Brutes » au plus vite.
Maintenant le livre. Alors je commence par vous dire que si, comme moi, vous lisez dans les transports et que vous avez plus d'une heure de trajet, re comme moi, je vous conseille très fortement de vous munir d’un autre livre tant celui-ci est court (90 pages environ avec de nombreux dessins, excellents au demeurant), au risque de vous voir obliger de savourer la froide ambiance hagarde et impersonnelle des transports en commun sans la rassurante protection d’un bon bouquin.
Les brutes, c’est l’histoire du héros antihéros par excellence qui refuse d’aller au service militaire. L’histoire est narrée à la première personne et l’auteur s’est armé de quintaux entiers d’autodérision afin de nous raconter comment et pourquoi il a refusé de partir au service.
Plus qu’un pamphlet anti militariste ou une satire du monde militaire ce livre est une parabole sur le refus d’une autorité institutionnelle, que tout le système nous impose, simplement armé de toute l’incohérence inoffensive d’un monsieur tout le monde de 25 ans. Et en cela c’est excellent. L’auteur a su comprendre et mettre en lumière les pensées absurdes et profondément humaines que chacun d’entre nous a éprouvé devant une « brute » voulant nous plier à son autorité tout en trouvant inconcevable la moindre résistance. Car les brutes sont partout, et sévissent à tous les moments de la vie. Quand ce n’est pas le service militaire c’est l’école, le mariage, le divorce, enfin bref tout ce qui a un potentiel de nuisance supérieur à zéro. Les brutes c’est donc l’histoire de lui, de nous, de n’importe qui, qui dit « non » et qui est prêt à tout ou presque pour tenir sa position, si fragile et ridicule soit-elle.
Le plus brillant à mon avis dans ce livre est que l’auteur a réellement réussi à capter la personnalité hésitante, pas très sur d’elle et légèrement mal dans sa peau, que la plupart d’entre nous ont à ce moment de la vie (mais bien sur en faisant les coqs devant le reste du monde). Brillamment écris avec un vrai sens du rythme et un humour corrosif basé sur une observation sans faille de l’être humain, ce livre est hyper agréable et on se surprend à y repenser quelques jours après. Et pour moi c’est le critère principal qui fait un bon livre (jamais je n’ai repensé à Marc Levy autrement que pour me dire « Mais par quelle inavouable tour de magie a-t-il réussi à ce faire éditer par R. Laffont ?? »).
Pour en revenir au commentaire fait par la jeune Ruth durant la dédicace, je la remercie fort bas. Me comparer à cet auteur était très flatteur (pour moi). Il est vrai qu’il utilise les digressions et l’absurde, et je me suis fait également plaisir en début de lecture avec une petite période «Ouaaah, lui aussi à sorti sont premier roman vers 30 ans, lui aussi se moque de lui-même et fait plein de digressions ! Et lui aussi fait du basket !», il a un style très abouti que je me délecte de découvrir d’avantage dans ses autres livres. Il a une maîtrise, une richesse et une aisance que je rêverai d’approcher « quand je serais grand ».
Maintenant le livre. Alors je commence par vous dire que si, comme moi, vous lisez dans les transports et que vous avez plus d'une heure de trajet, re comme moi, je vous conseille très fortement de vous munir d’un autre livre tant celui-ci est court (90 pages environ avec de nombreux dessins, excellents au demeurant), au risque de vous voir obliger de savourer la froide ambiance hagarde et impersonnelle des transports en commun sans la rassurante protection d’un bon bouquin.
Les brutes, c’est l’histoire du héros antihéros par excellence qui refuse d’aller au service militaire. L’histoire est narrée à la première personne et l’auteur s’est armé de quintaux entiers d’autodérision afin de nous raconter comment et pourquoi il a refusé de partir au service.
Plus qu’un pamphlet anti militariste ou une satire du monde militaire ce livre est une parabole sur le refus d’une autorité institutionnelle, que tout le système nous impose, simplement armé de toute l’incohérence inoffensive d’un monsieur tout le monde de 25 ans. Et en cela c’est excellent. L’auteur a su comprendre et mettre en lumière les pensées absurdes et profondément humaines que chacun d’entre nous a éprouvé devant une « brute » voulant nous plier à son autorité tout en trouvant inconcevable la moindre résistance. Car les brutes sont partout, et sévissent à tous les moments de la vie. Quand ce n’est pas le service militaire c’est l’école, le mariage, le divorce, enfin bref tout ce qui a un potentiel de nuisance supérieur à zéro. Les brutes c’est donc l’histoire de lui, de nous, de n’importe qui, qui dit « non » et qui est prêt à tout ou presque pour tenir sa position, si fragile et ridicule soit-elle.
Le plus brillant à mon avis dans ce livre est que l’auteur a réellement réussi à capter la personnalité hésitante, pas très sur d’elle et légèrement mal dans sa peau, que la plupart d’entre nous ont à ce moment de la vie (mais bien sur en faisant les coqs devant le reste du monde). Brillamment écris avec un vrai sens du rythme et un humour corrosif basé sur une observation sans faille de l’être humain, ce livre est hyper agréable et on se surprend à y repenser quelques jours après. Et pour moi c’est le critère principal qui fait un bon livre (jamais je n’ai repensé à Marc Levy autrement que pour me dire « Mais par quelle inavouable tour de magie a-t-il réussi à ce faire éditer par R. Laffont ?? »).
Pour en revenir au commentaire fait par la jeune Ruth durant la dédicace, je la remercie fort bas. Me comparer à cet auteur était très flatteur (pour moi). Il est vrai qu’il utilise les digressions et l’absurde, et je me suis fait également plaisir en début de lecture avec une petite période «Ouaaah, lui aussi à sorti sont premier roman vers 30 ans, lui aussi se moque de lui-même et fait plein de digressions ! Et lui aussi fait du basket !», il a un style très abouti que je me délecte de découvrir d’avantage dans ses autres livres. Il a une maîtrise, une richesse et une aisance que je rêverai d’approcher « quand je serais grand ».
Les Brutes, Philippe Jaenada, édité chez points
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