Alors que le cinquième volet des enquêtes d'Erlendur Sveinsson, Hiver Arctique (chez Métailié), est tout récemment sorti, je viens juste de finir... le troisième. Oui, j'ai un peu de retard. Et oui, je tiens à les lire dans l'ordre.
La Voix relate l'assassinat d'un portier/homme à tout faire dans un hôtel de luxe. Fin sordide, puisqu'il est retrouvé le pantalon baissé, dans son costume de père Noël (il est payé pour tenir ce rôle auprès des enfants des clients en cette période de fêtes). Gudlaugur, la cinquantaine dépassée, était gentil et discret. Depuis 20 ans, il s'était retiré dans ce cagibi exigu de l'hôtel, au fond d'un couloir. Complètement ignoré ou traité avec condescendance par la direction et le personnel, personne ne peut affirmer l'avoir réellement connu.
Erlendur, sur un coup de tête décide de rester à l'hôtel en tant que client pendant quelques jours. Parmi les suspects, un chef cuisiner un peu réticent, un collectionneur anglais un peu louche et la propre soeur de la victime.
La Cité des Jarres, le premier volet, plantait le décor et les personnages (je vous conseille le visionnage de l'adaptation ciné, Jar City, très fidèle tant dans l'intrigue que dans l'atmosphère.En version originale pour mieux vous en imprégner), et La Femme en vert, continuait dans la même veine, avec ses deux intrigues alternée et la peinture d'une Islande plus grise que rose.
Le personnage d'Erlendur, bourru et peu communicatif, se dévoile encore un peu plus dans La Voix. Le fil rouge est sa relation chaotique avec sa fille dont la liberté entraînait de tristes conséquences dans les deux premiers volets.
Arnaldur Indridason distille toujours son humour grinçant dans une histoire qui aborde des sujets difficiles. J'ai conscience qu'il n'y a peu d'intérêt de parler d'un 3ème volet quand le 5ème est paru, mais il se trouve que j'ai dévoré La Voix avec un sentiment de confirmation envers cet auteur dont la popularité devient évidente (et en plus j'enfonce des portes ouvertes...).
Quitte à paraître réducteur, beaucoup ne connaissent l'Islande moderne que par une facette musicale avec Björk, maintenant nous avons, devant nos yeux émerveillés, sa facette littéraire.
La Voix, Arnaldur Indridason, Points, 7,50€. Traduction de l'islandais par Eric Boury.
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