Aoki Junko possède le pouvoir de pyrokinésie. Et elle s'en sert pour châtier les criminels impunis ou mal punis. Mais ses agissements ne restent pas inconnus et sont même très médiatisés. Elle réussit à ne pas être découverte car sa manière de procéder destabilise les meilleurs enquêteurs. Les incendies qu'elle déclenche sont si localisés, si précis et d'une efficacité telle qu'ils ne peuvent pas expliquer une combustion si rapide sans traces d'agent inflammable à proximité. Les affaires sont donc closes avec les suppositions les plus probables.
Ishizu Chikaku, enquêtrice du service des incendies criminels, va cependant creuser un peu plus loin, sans jamais croire cependant à la pyrokinésie. C'est Makihara qui essaiera de la convaincre d'un tel phénomène, lui qui a vu son frère s'enflammer vif tout d'un coup alors qu'ils n'étaient qu'enfants.
Avec une narration alternée entre les deux femmes, Crossfire, paru en feuilleton en 1998, ne pose pas de lapin au rendez-vous des surprises et autres rebondissements. Bien qu'une certaine révélation au milieu du roman m'a fait un peu tiquer, la suite ne déçoit pourtant pas. Miyabe Miyuki mélange habilement enquête, fantastique et chronique sociale dans un Tokyo moderne que la violence a envahi pernicieusement au fil des décennies.
Une postface du traducteur qui survole de façon concise l'histoire du polar japonais (notamment la place des femmes dans ce genre) nous offre de plus amples détails sur le roman et son auteure.
Petite opinion pour les connaisseurs, en passant, je pense que Junko est très proche d'une certaine Lisbeth Salander (bien que celle-ci ne fut créée qu'ultérieurement).
Crossfire, Miyabe Miyuki, Philippe Picquier, 22€50. Traduit du japonais par Gérard Siary et Mieko Nakajima-Siary.
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