Dans son essai Bruno Parmentier, directeur d'une école d'ingénieurs en agriculture et ingénieur des mines et économiste, grâce à des données chiffrées très pertinentes, analyse les effets des changements climatiques, techniques et surtout économiques qui régissent le nouvel ordre alimentaire mondial sans verser dans des discours partisans.
Comment "produire plus et mieux avec trois fois moins" de terre, d'eau, d'énergie en essayant de respecter la biodiversité? Comment "intégrer les nouvelles contraintes"? Comment mieux utiliser le "rayonnement solaire"? Comment réconcilier techniques modernes de biochimie et traditionnelles pour mieux produire, car selon lui les méthodes anciennes ne seront pas suffisantes? Comment réguler le commerce international pour qu'il ne soit plus un outil à affamer (spéculation sur les matières premières), les relations agriculteurs/agroalimentaires/ et grande distribution? Comment régner les effets pervers des aides de la PAC et des subventions?
Grâce à une description globale des problèmes posées par la globalisation irraisonée de l'agriculture et à une reflexion sur des propositions originales de solutions pas forcément mise en avant dans les médias Bruno Parmentier remet à plat toutes les connaissances sur ce domaine afin d'éveiller les consciences sur les décisions existentielles qui doivent vite être prises pour la survie de l'humanité!
Extraits:
Des chiffres qui font réfléchir quand à l'utilisation des énergies nécessaires :
"Les productions actuelles [d'éthanol] actuelles:
1 hectare(HA) de colza= 1.3 tonnes de diester, 1 ha de tournesol=1.1 t de diester, 1 ha de blé= 2.5 t de diester, 1 ha de betterave=5.8 t d'éthanol [...] 1 ha de canne à sucre=5 t d'éthanol et 1 ha de palmier à huile= 2 t d'éthanol"
"Les anti-OGM avancent de nombreux arguments, comme la disparition de la notion d'espèce, fondamentale dans la gestion du vivant (à force d'avoir mis des gènes d'une espèce dans une autre, on cultivera de façon courante, à terme, des artefacts mi-animaux mi-végétaux*) ou la propagation irresponsable des variétés nouvellement obtenues aux espèces voisines.
* [...] on a effectivement introduit un gène de poisson dans certaines fraises pour les aider à mieux résister au gel et favoriser leur commercialisation."
Bruno Parmentier, Editions La Découverte, collection Poche, février 2009.
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