"Rana Toad", ça se mange?

Nous sommes libraires de divers horizons, bibliovoraces friands de découvertes, ici pour partager!

jeudi 26 février 2009

Le Libraire de Sélinonte

"Parce que je suis différent de tous les autres.
Cette ville ne s'appelle pas Sélinonte, mais je sais que c'est Sélinonte.
Je le sais, je suis le seul à le savoir.
J'ai connu le libraire."

En Sicile un libraire essaye de transmettre le plaisir de la littérature par des lectures publiques tous les soirs. Mais il est bien mal tombé en s'installant dans cette ville... La population, comme entité indivisible, le harcèle, médit dans son dos, dédaigne son activité et son physique, jusqu'à l'envie de le tuer! L'affaire prendra un tour extrême lorsque la foule décidera de faire brûler son outil de travail...
Tout cela sous le regard d'un adolescent amoureux des mots prononcés lors de ces lectures et qui assistera à la vengeance du dit librairie, mi fantaisiste à la Italo Calvino, mi fable rappelant Le Musicien de Brème et dont l'issu sera le vol du goût et de la signification des mots!

Dans ce roman aussi court que poétique Roberto Vecchioni présente autant la lâcheté des individualités, incapable de faire le moindre mal si non réunies en foule, que la beauté et l'importance de la signification des mots!

Extrait, un effet du vol de la signification des mots:

"Don Rosali (il s'appelle ainsi parce que c'est l'unique nom de saint ou de sainte dont il se souvienne) est un grand créatif. Il invente des fragments d'Evangile pour le bien de tous. Et il se donne un mal de chien pour les expliquer. Certes, il en possède un stock limité et les répète d'une façon cyclique, mais en les annonçant, comme il est d'usage à Sélinonte."

Roberto Vecchioni, traduction de l'italien par Gérard-Julien Salvy, Editions Le Livre de Poche, janvier 2009.



Aucun commentaire: