L’obscurité est une matière. Elle recèle des signifiants essentiels, et brutaux, liés directement à nos systèmes de survie. Nous ne sommes, juste… pas capable de les percevoir, faute des nuances inhérentes aux couleurs. Le noir nous semble monobloc, sans degrés, mais il ne l’est pas. Et si nous ne pouvons opérer un tri conscient dans ses strates, notre cerveau, lui, sait. Que ce noir est en toutes choses, et définit toutes choses. La vérité perceptive, au final, ne peut donc se nicher qu’en lui.
Léa Silhol, Vertigo Eyes (leçons de vertige, dans l'ascenseur), in Fovéa [Error Type - I], Le Calepin Jaune Editions, 2008, p.195-196.
En attente de réedition chez les Moutons électriques.
2 commentaires:
Sympathique contribution à cette catégorie. Merci.
Hélas, je viens d'apprendre que l'éditeur a décidé de ne plus publier les nouvelles oeuvres de Léa Silhol "suite à de profonds désaccords professionnels"...
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