Dans la journée j'arpentais le château de moins en moins, je supportais mal les horloges qui devenaient dingues et sonnaient à des moments différents, en style libre, quand ça leur chantait, exprès pour des discussions décousues entre elles, bong, ding ding, dong, ah bon ding, prenant leur temps pour donner leur réponse, à l'occasion livrer leurs pointes et leurs piques monosyllabiques, j'imaginais qu'elles répondaient ce qui venaient, au hasard, dans une cacophonie, une espèce de partouze sonore qui était plus un signe de dérèglement que de liberté et même si, entre les rideaux et les fauteuils peints et sculptés, recouverts de lampas bleu et or pâle, certaines horloges avaient plus deux cents ans et qu'à cet âge, d'après Pechnatz, on pouvait leur pardonner de ne plus toutes sonner ensemble, je dois avouer qu'elles me tapaient sur les nerfs.
La Présence, Jean-Pierre Ostende, Gallimard.
1 commentaire:
Dong Bong Ding? :)
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