"Rana Toad", ça se mange?

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mardi 27 décembre 2016

Worthington/Warrington - 5ème Partie (Tomes 12-14)

Tome 12 - The Mystery of the Laughing Shadow/L'Ombre qui éclairait tout:

  Le chauffeur britannique fait très rapidement une apparition au Chapitre 3, alors qu'il doit amener Jupiter/Hannibal, Pete et Bob rendre visite à Alfred Hitchcock:

  "The next morning, the instant they had finished breakfast, Pete and Bob hurried to the salvage yard. Jupiter was already waiting there with Worthington and the gold-plated Rolls-Royce the bots had originally won the use of in a contest solved by Jupiter.
  "We'll go to Mr Hitchcock's studio first, Worthington," Jupiter instructed as the boys clambered into the big car.
  "Very good, Master Jones," Worthington acknowledged. Despite their now firm friendship, the elegant chauffeur insisted on being properly correct.

  "Le jour suivant, sitôt après leur petit déjeuner, Peter et Bob se hâtèrent d'aller rejoindre Hannibal au Paradis de la Brocante. Leur ami les attendait déjà, avec Warrington et la Rolls-Royce plaquée or qui était restée à la disposition des Trois Détectives à la suite d'un concours dont Hannibal avait gagné le premier prix.
  "Warrington, dit Hannibal au chauffeur tandis que les garçons prenaient place dans l'imposant véhicule, nous allons voir M. Hitchcock aux studios.
  -Très bien monsieur Jones."
  En dépit des liens amicaux qui s'étaient noués entre eux, l'impeccable chauffeur anglais restait d'une correction parfaite."

  J'ai omis la suite de cet extrait, car je les ai déjà utilisées et commentées dans l'article principal, lorsqu'il était question de la continuité.

  Dans ce même Chapitre 3, nos trois héros doivent aller, sous les conseils d'Hitchcock, voir un certain Wilton J. Meeker, spécialiste des langues Amérindiennes. Worthington/Warrington est utile pour l'aller, mais comme le professeur Meeker habite "à deux pas de l'entrepôt des Jones" ("only a few blocks from The Jones Salvage Yard"), il n'ont pas besoin de lui pour le retour:

  "Jupiter instructed Worthington to take them to the professor's house and then return the Rolls-royce to the agency. They could easily walk home."

  "Hannibal dit à Warrington de les conduire chez M. Meeker, puis de regagner avec la Rolls l'agence qui l'employait: ils pourraient rentrer à pied."

  A la fin du Chapitre 14, alors que Pete et Bob, suites à quelques péripéties, ne donnent mystérieusement pas de nouvelles, Jupiter/Hannibal s'inquiète et son plan d'action intègre Worthington/Warrington:

  "He picked up the telephone to call the Rent-'n-Ride Auto Rental Company. If he found a sign from Bob and Pete, he might want to be able to move quickly."

  "Il décrocha le téléphone pour appeler l'agence de location de voitures où travaillait Warrington. S'il trouvait une piste conduisant à Bob et à Peter, sans doute aurait-il besoin de se déplacer rapidement. La Rolls lui serait utile!"

  C'est donc au Chapitre 15 que le chauffeur est de nouveau présent. Il accompagne Jupiter/Hannibal dans ses recherches tout au long du chapitre, je ne peux donc pas recopier autant de matériel. Je me contente du passage qui est illustré dans la version française. Ce qui nous donne l'occasion de voir une version illustrée différente du personnage car il s'agit dans ce tome (leur seule et unique contribution) des coups de crayons des frères Paul et Gaétan Brizzi :

Paul & Gaétan Brizzi, 1983.
"Worthington continued on, and the big car slid silently to a stop at the front door. Jupiter was out like shot, with Worthington striding up the path behind him. The front door was open. Jupiter raced inside and stood listening.
  "Do you hear anything, Worthington?"
  "No, Master Jones. What are you looking for?"
  "Bob and Pete," the First Investigator replied. "Some sign from them, probably in chalk, or some clue that shows they were in here."
  "You feel that they may be in some difficulty?"
  "I don't know," Jupiter admitted. "The Chief thinks they're off somewhere on their own, and maybe he's right, but I'm sure they would have left some sign in that case."
  "I agree," Worthington said quietly.
  "Chief Reynolds and his men searched the upper floors, but they might not have noticed a chalked sign. You go and look upstairs, Worthington, and I'll look out in the street again."
  "Very good, Master Jones."

  "Warrington continua donc à rouler jusqu'à la grande maison gothique. Il s'arrêta en douceur devant. Hannibal sauta à terre et courut à la porte d'entrée, suivi du flegmatique Anglais qui marchait à grandes enjambées. La porte était ouverte. Hannibal se précipita à l'intérieur puis s'immobilisa, écoutant de toutes ses oreilles.
  "Vous n'entendez rien, Warrington?
  -Rien du tout, monsieur Jones. Que cherchons-nous au juste?
  -Bob et Peter!... Du moins quelque signe de leur passage ici... une marque tracée à la craie ou un indice quelconque nous permettant de deviner où ils sont allés.
  -Vous craignez qu'ils ne soient en difficulté?
  -Hélas! oui, répondit Hannibal. Le chef de la police pense qu'ils sont sur une piste... qu'ils sont partis je ne sais où, de leur plein gré. Peut-être a-t-il raison. Pourtant, s'il en était ainsi, je suis sûr qu'ils auraient laissé derrière eux une indication me permettant de les rejoindre.
  -Je suis de votre avis, déclara Warrington calmement.
  -Le chef Reynolds et ses hommes ont exploré les étages supérieurs, mais une simple marque à la craie aura pu leur échapper. Voulez-vous monter, Warrington, et jeter un coup d’œil dans toutes les pièces? Pendant ce temps, j'inspecterai de nouveau la rue.
  -Entendu, monsieur Jones."

  Les frères Brizzi redessinent le chauffeur britannique dans le Chapitre 17. Mais pas seulement. Jupiter/Hannibal faisant appel au Chef Reynolds, le père de Bob, très inquiet de la disparition de son fils, est lui aussi sollicité dans cette aventure. Je rappelle au passage que, comme il l'a été établi dans The Mystery of the Green Ghost/Le Chinois qui verdissait, M. Andrews/Andy et le Chef Reynolds se connaissent très bien. Ce qui donne l'opportunité à Paul et Gaétan Brizzi de rassembler ces trois personnages secondaires dans une même illustration:

Paul & Gaétan Brizzi, 1983.
  "Perhaps we ought to take the Rolls-Royce, sir," Jupiter suggested. "Mr Harris doesn't know we use it, and he might try to escape if he sees a police car."
  "A good idea, Jupiter. I'll have my men come along behind in the police car."
  The chief ordered four men into the police car and instructed them to follow the Rolls-Royce but not too closely. Then Worthington drove Jupiter and the Chief to Bob's house. Mr Andrews hurried out and climbed in.
  "What's happening, Chief? he asked in a worried voice. "Have you located Bob and Pete?"
  "Not yet, Mr Andrews, but we will," Chief Reynolds said.

  "Si nous prenions la Rolls-Royce, monsieur? proposa le chef des Détectives. M. Harris ne la connaît pas et il pourrait tenter de prendre la fuite à la vue d'une voiture de police.
  -Excellente idée, Hannibal. Mes hommes nous suivront à distance dans une de nos voitures."
  Le chef donna ordre à quatre policiers de suivre la Rolls dans une voiture officielle, mais pas de trop près. Puis il monta lui-même dans la superbe auto plaquée or, à côté d'Hannibal. Warrington les conduisit à la maison de Bob. M. Andy, qui les guettait, sortit en coup de vent et monta à son tour.
  "Quoi de neuf, chef? demanda-t-il d'une voix angoissée. Savez-vous enfin où se trouvent mon fils et Peter?
  -Pas encore, mais cela ne saurait tarder, rassurez-vous."

  Ce trio de personnages secondaires a le droit à deux autres illustrations de la part de Paul et Gaétan Brizzi. Tout d'abord dans le même Chapitre 17, puis dans le Chapitre 19. Comme une série d'articles est consacrée respectivement à chacun des trois, et après réflexion, j'ai décidé d'intégrer l'illustration entière en fonction du personnage y dominant. Au-dessus, même si Worthington/Warrington ne parle pas, c'est lui que l'on voit au premier plan. Il passe au second plan, ou plutôt il n'est plus au volant dans les deux autres illustrations.
  C'est la raison pour laquelle, je ne vous livre ici que les détails du personnage. Au chapitre 17, le chauffeur est très en retrait au milieu d'un escalier et au Chapitre 19, il figure de dos, comme tous les personnages, au pied d'un à-pic se lequel se trouve une cabane.

Paul & Gaétan Brizzi (détail), 1983.
Paul & Gaétan Brizzi (détail), 1983.





















  Les lignes du texte correspondantes seront utilisées dans d'autres articles. Tout comme les illustrations dans leur entièreté. Avec une souci de parité, il y aura une illustration intégrale pour chacun des trois personnages. La deuxième, du Chapitre 17, figurera dans la série consacrée au Chief Reynolds et celle du Chapitre 19 dans celle consacrée à Mr Andrews/Andy, le père de Bob (même s'il n'y domine pas vraiment).
  Pour la suite et fin du roman, le chauffeur britannique à part conduire, émettre quelques brèves répliques et disposer de son aide d'une façon ou d'une autre, ne bénéficie pas d'autres apparitions indispensables pour être intégrées ici.
 
   Tome 13 - The Secret of the Crooked Cat/Le Chat qui clignait de l’œil:

  Dans le tome 13, sous la plume de William Arden, le britannique n'est pas sollicité par les Trois Jeunes détectives, je crois même qu'il n'y a aucune allusion au personnage.

 Tome 14 - The Mystery of the Coughing Dragon/Le Dragon qui éternuait:

  Avant de passer en revue les apparitions du chauffeur dans ce quatorzième tome, je précise que la version française a été publiée en 1973. C'est donc encore Jacques Poirier qui officiait aux illustrations.
  Dans cette première contribution de Nick West pour la série en tant qu'auteur, il est question de Worthington/Warrington et de sa Rolls une première fois au Chapitre 10. L'aspect parodique/"clin d’œil aux lecteurs de la première heure" sur lequel je me suis penché dans l'article principale transparait dans un dialogue entre Pete et Bob (j'omets une fois de plus la précision concernant l'arrangement entre l'agence de location et August August):

  "[...] Pete looked out of the window of the smooth-riding, gold plated, luxuriously appointed old car. It purred almost silently along the Pacific Coast Highway heading for the outskirts of Seaside. Worthington, the tall and polite English chauffeur, was at the wheel, driving with his usual skill.
  "Sometimes I wish you'd never won the use of this car in that contest, Jupe," Pete complained. "When I think of all the trouble it's got us into."
  "Out of, too, Pete," Bob reminded him. "And when our first thirty days' use of it was up, you weren't too happy about it, either, as I recall." [...]
  Pete leaned back against the leather upholstery and smiled. "I've got to admit this beats riding in the truck, not to mention walking."
  Jupiter had given the directions needed to get them off the driveway and on to the narrow ridge road overlooking the beach at Seaside. Now he leaned forward and tapped the chauffer's shoulder.
  "This will do fine, Worthington," he said. "Wait for us here."
  "Very good, Master Jones," the chauffeur replied."

Jacques Poirier, 1973.
  "[...] Peter regardait par la portière de la vieille mais luxueuse voiture de louage. Cétait une Rolls plaquée or, dont le moteur s'entendait à peine tandis qu'elle se dirigeait vers Seaside. Warrington, le grand et courtois chauffeur anglais, conduisait avec son habileté coutumière.
  "Quelquefois, soupira Peter, je regrette que tu aies gagné, dans un concours, le droit d'utiliser cette voiture, Babal! Elle est en train de nous emporter vers une aventure qui ne me dit rien qui vaille!
  -Tu oublies, lui rappela Bob, qu'Hannibal n'avait gagné le droit d'user de la Rolls que pour une durée d'un mois et que, ce délai expiré, nous étions tous navrés." [...]
  Peter se rejeta sur les coussins de cuir et sourit.
  "Je dois avouer, dit-il, que la Rolls est plus confortable que la camionnette de ton oncle, Babal"
  Hannibal avait prié Warrington de les déposer sur le chemin de la falaise, qui dominait la plage de Seaside. Arrivé là, il remercia le chauffeur.
  "Il ne vous reste plus qu'à nous attendre patiemment, Warrington.
  -A votre service!" répondit l'Anglais en souriant."

  Et comme la réplique de Bob le préfigure (uniquement dans le texte original, car Claude Voilier ne traduit pas "Out of, too, Pete"), le luxueux véhicule devient un bien pratique échappatoire au danger auxquels nos amis sont confrontés (Chapitre 12):

  "[...] Worthington was up there, they knew, and the powerful Rolls-Royce that could whisk them to safety. Behind them was the roaring creature that had come out of the sea, and was angrily looking for them.
  They were halfway up and still there was nothing behind to snatch at them with cruel jaws and hot steaming breath. Then they were on the top, panting and gasping for breath.
  Ahead of them, far in the distance, were the twinkling lights of Los Angeles. And parked down the street, was the waiting car with Worthington at the wheel.
  They raced to the big, sleek Rolls-Rolls, its metal parts and golden handles gleaming in the moonlight. The door was flung open, and they piled into the rear seat.
  "Worthington!" Jupiter panted. "Take us home."
  "Very good, Master Jones," the tall, dignified chauffeur replied, and the big car came purring to life. It picked up speed and began its long sweeping turn down to the Pacific Coast Highway, going faster and faster."

Jacques Poirier, 1973.
  "Ils savaient que Warrington était là-haut, sur le chemin de la falaise, à les attendre, et la Rolls-Royce leur apparaissait comme un havre de sécurité. Derrière eux, ils laissaient la terrifiante créature venue de l'océan et qui, sans doute, était à leur recherche.
  Quand ils se retrouvèrent enfin en haut des marches, ils furent obligés de faire une pause pour reprendre leur souffle. Là-bas, très loin, brillaient les lumières de Los Angeles. Au coin de la rue, la Rolls attendait, Warrington au volant. Les fugitifs coururent jusqu'à la voiture dont les poignées luisaient au clair de lune. Ils ouvrirent la portière à la volée et s'entassèrent sur le siège arrière.
  "Warrington! Vite, à la maison! dit Hannibal oppressé.
  -A votre service, monsieur Jones!" répondit le chauffeur.
  La voiture démarra et, longeant la côte, prit le chemin du retour."

  Une telle scène n'est pas surprenante, ni habituelle. Worthington/Warrington a déjà aidé les jeunes détectives. Ce qui est surprenant et inhabituel suit le dialogue entre le trio, plus perplexe qu'effrayé sur la réalité de la créature qui a semblé plus que réelle. Le chauffeur, toujours dans le Chapitre 12, s'immisce dans la conversation et se montre bien plus familier que d'habitude avec ses jeunes clients. C'est un  extrait assez long, je me suis donc permis quelques coupures:

  "Worthington turned his head, "I beg your pardon, young gentlemen, but I couldn't help overhearing. Do I understand you correctly, that you saw a dragon this evening? A real live one?"
  "We sure did, Worthington," Pete said. "[...] Did you ever see one?"
  The chauffeur shook his head. "No, I can't say that I've been that fortunate. But in Scotland, they had something equally terrifying that a few people were privileged to see. A long undulating sea serpent. It was called the Loch Ness monster and it still appears, I'm told, from time to time."
  "Did you ever see it, Worthington?" Jupe asked.
  "No, Master Jones," the chauffeur replied. "But when I was a lad, I travelled near the loch - as their lakes are called - and word would spread rapidly when it was sighted. I consider it one of the major disappointments of my life that I have never seen the Loch Ness monster. It was reputed to be at least a hundred feet long."
  "Mmmm." Jupiter thought about it. "And you've never seen a dragon, either, you said."
  "Not a real one," Worthington said, smiling. "Only the kind they use before the football game. [...] That annual New Year's pageant you people have near here in Pasadena. The big float of flowers. The Rose Bowl parade, I believe it's called."[...]
  Jupiter [...] was pinching his lower lip between his thumb and forefinger, always a sign he was in deep thought. He looked out of the window of the speeding car and continued to pinch his lip without replying.
  "When the Rolls-Royce reached the Jones Salvage Yard, Jupiter thanked Worthington and said he would call again the next time they needed transportation.
  "Very good, Master Jones," Worthington said. "I must say I enjoyed the assignment this evening. It's a welcome change from driving wealthy old ladies and well-to-do business men. Before parting, however, I hope you don't mind answering one question that comes to mind. About your dragon, if I may.
  "Sure, Worthington. What about it?"
  "Well, sir," the chauffeur said, "one might say you were privileged this evening to see a real live dragon, in the flesh, so to speak. At close quarters [...]," the chauffeur said, his usual reserved manner dissolved. "Then perhaps you gentlemen took notice. Is it true, as the legend would have it, that the monster breathes out smoke and fire?"
  Jupiter thought and shook his head slowly. "No, Worthington. This one didn't. At least, all we saw was the smoke."
  "Ah!" Worthington said. "A pity. I should have been most pleased if you had witnessed the total effect."

  "Warrington tourna la tête.
  "Excusez-moi, dit-il poliment, mais je n'ai pu moins faire que de vous entendre. Dois-je comprendre que vous avez réellement vu un dragon tout à l'heure? Un dragon bien vivant?
  -C'est la vérité même Warrington, répondit Peter. [...] Avez-vous jamais vu une de ces bêtes?"
  Le chauffeur secoua la tête:
  "Non, je n'ai jamais eu cette chance. En Écosse, il existe cependant un monstre terrifiant que certains ont eu le privilège d'apercevoir. C'est un long serpent de mer au corps ondulant. On l'appelle le monstre du Loch Ness ou, plus familièrement, Nessie. Il apparaît, affirme-t-on, de temps en temps.
  -L'avez-vous vu, Warrington? demanda Hannibal.
  -Non monsieur Jones. Mais dans ma jeunesse, j'ai travaillé au bord du Loch... c'est ainsi qu'on nomme un lac là-bas. Lorsqu'on apercevait le monstre, tout le monde était vite au courant. J'ai toujours regretté de n'avoir jamais assisté à l'une de ses apparitions. On raconte que Nessie mesure au moins trente mètres de long.
  -Hum! fit Hannibal songeur. Et vous dites n'avoir jamais vu de dragon non plus?
  -Pas de véritable en tout cas, répliqua Warrington en souriant. Uniquement seulement celui que l'on promène avant le match de football. [...] Au moment du défilé de nouvel an qui a lieu chaque année près d'ici, à Pasadena. Il y a des chars fleuris. Je crois que cela s'appelle la parade de "la coupe de la Rose". [...]
  Le chef des Détectives [...] semblait absorbé dans ses pensées. Il tiraillait sa lèvre inférieure entre le pouce et l'index ce qui était toujours chez lui signe d'intense réflexion.
  Une fois de retour au Paradis de la Brocante, les trois amis prirent congé de Warrington qui se déclara ravi de sa soirée et promit de répondre à leur prochain appel:
  "Vous transporter est toujours un plaisir, affirma l'aimable chauffeur. Cela me change des vieilles dames et des graves hommes d'affaires... Avant de vous quitter, puis-je vous poser une question?
  -Bien sûr, Warrington. De quoi s'agit-il?
  -Vous m'avez bien dit, messieurs, que vous aviez-vous ce soir un dragon en chair et en os? Et de tout près [...] Dans ce cas, messieurs, vous pourriez peut-être satisfaire ma curiosité. On prétend que ces animaux crachent des flammes et de la fumée? Avez-vous pu observer le phénomène?
  -Non, Warrington, répondit Hannibal. Celui-ci s'est contenté de nous souffler son haleine au visage.
  -Ah! soupira Warrington déçu. Comme c'est dommage! J'aurais tellement aimé que vous ayez observé ces intéressants détails!"

  Vous pouvez remarquer qu'il confie des éléments de son passé, met involontairement en route les méninges de Jupiter et manifeste même une curiosité exaltée, facette que l'on n'avait d'ici là jamais vue. Encore une fois, Claude Voilier ne traduit pas un élément important du texte original. "His usual reserved manner dissolved", c'est-à-dire "son habituel sens de la réserve s'évanouit". Ainsi, Nick West s'est permis d'apporter ces petites touches nouvelles au personnages.
Harry Kane, 1970.
  On aurait pu attendre d'un si long passage une illustration. On est bien plus chanceux par la suite, alors que le chauffeur fait de sporadiques apparitions au fil des chapitres suivants. Au Chapitre 14, il conduit les trois détectives aux studios d'Alfred Hitchcock pour visionner un film d'épouvante.

  "Promptly on time, transported by Worthington in the grand old Rolls-Royce, The Three Investigators arrived at the bengalow on the Holywood studio marked as Projection Room Four. Mr Hitchcock, seated at the rear with his secretary, nodded hello."

  "Les Trois Détectives eurent recours, cette fois encore, aux bons offices de Warrington. La Rolls-Royce les transporta rapidement jusqu'à Hollywood. Ils se firent déposer à la porte du bungalow étiqueté "salle de projection N°4". M. Hitchcock était déjà là, avec sa secrétaire."

  Après la projection, il les attend à l'extérieur et figure sur l'illustration d'Harry Kane dessus:

Jacques Poirier, 1973.
  "[Jupiter] had a lot of questions to ask the mystery director, but he saw Mr Hitchcock was busy and his secretary waiting to take notes. Insted, he thanked himj for providing the film.
  [...] [Alfred Hitchcock] ushered the boys out and they headed for the gleaming Rolls-Royce where Worthington waited.
  They settled back against the leather seats as the tall chauffeur drove slowly towards the gate"

  "Le Chef des Détectives aurait bien aimé poser des questions au célèbre producteur, mais celui-ci était pressé, c'était visible. Hannibal se contenta donc de le remercier. Puis, ses camarades et lui se hâtèrent de rejoindre Warrington qui les attendait au volant de la Rolls-Royce"

   Reconduits au Paradis de la Brocante, les détectives discutent du film et de leur rencontre passé avec le dragon, mais le chauffeur ne participe pas à la conversation. Par contre, Jacques Poirier nous offre deux illustrations. Au Chapitre 15, Worthington/Warrington n'intervient que dans le cadre de ses fonctions professionnelles:

  "The dignified voice of Worthington interrupted. "We're at the Jones Salvage Yard, Master Jones. Shall I wait?"
  Jupe nodded. "Yes, Worthington. Pete has to make a telephone call. Then hopefully we'll go to his house and pick up something. And tonight, we're going back to Seaside."
Jacques Poirier, 1973.
  "La voix de Warrington l'interrompit:
  "Nous sommes arrivés, monsieur Jones. Dois-je attendre?
  -S'il vous plait, Warrington. Peter a un coup de téléphone à donner. Si la réponse est celle que j'espère, nous passerons chez lui prendre quelque chose. Et ce soir, nous retournerons à Seaside."

  Au Chapitre 16, il sera encore mentionné par deux fois, mais ces lignes ne sont pas assez pertinentes pour être retranscrites ici. Il ne participera pas aux rebondissements finaux du roman. Toutefois, on a le droit à une petite vignette de Jacques Poirier à la fin d'un chapitre 19.
Jacques Poirier, 1973.
The Mystery of the Laughing Shadow/L'Ombre qui éclairait tout, William Arden/The Mystery of the Coughing Dragon/Le Dragon qui éternuait, Nick West. Traduit de l'américain par Claude Voilier.
 

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