"Rana Toad", ça se mange?

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vendredi 18 septembre 2015

Un gnome à la fenêtre (Chapitre 4 et 5)

Jacques Poirier, 1968.
  "She led them down a long hall to a large room, full of overflowing bookcases. The walls were crowded with paintings and photographs of children.
  "Now, boys," Miss Agawam said, indicating three chairs, "please sit down and let me tell you why I called my old friend Alfred Hitchcock. I've been bothered for several days by gnomes. I mentioned it to the local policeman a few days ago and he gave me such a peculiar look that I - well, I'm just not going to say anything about gnomes to the police again!"  
  She paused. And just then Bob let out an expected yell.
  While settling himself in an armchair, he had happened to look towards a window. There, gazing in at them, was a small creature - it certainly didn't look human - wearing a peaked cap. It had a dirty white beard, carried a tiny pickaxe over its shoulder, and was scowling ferociously.
Roger Hall, 1968.
Harry Kane, 1965.


















   

 
   "Elle les conduisit dans une bibliothèque qui servait de cabinet de travail. Des milliers de livres emplissaient les étagères; les murs étaient couverts de portraits d'enfants.
  "Asseyez-vous mes amis, prononça Miss Allward. Je vais maintenant vous expliquer pourquoi je me suis adressée à mon vieil ami Alfred Hitchcock. Voyez-vous, les gnomes dont je lui ai parlé..."
  A ce moment, Bob poussa un grand cri.
  Tout en s'installant dans son fauteuil, il avait jeté un coup d'œil à la fenêtre et il venait d'apercevoir un petit bonhomme en chapeau pointu qui avait collé son visage barbu à la vitre. L'expression de ce visage était nettement hostile. Sur l'épaule, l'étrange personnage portait un pic de terrassier."
Jacques Poirier, 1968.



  Il est intéressant de comparer les plans larges de Kane et Hall à celui, resserré de Poirier. Alors que l'emplacement des autres personnages ne leur permet pas de voir la fenêtre, Bob est le seul à voir l'apparition. L'illustration de Poirier est bien pratique, on ne sait pas où sont placés ses amis et Miss Agawam/Allward.
  Cette scène termine le Chapitre 4, mais dans le chapitre suivant, il nous est expliqué que le gnome est un reflet:

  "He rushed to the window, followed buy Pete and Jupe. The window was in a dark recess between two bookcases. He tried to raise it and found his hands touching smooth unbroken glass. Bewildered, Bob blinked.
  "It's a mirror," Jupe said. "You saw something in a mirror, Bob."
  Bob turned round puzzled. Miss Agawam was rising. She pointed in the opposite direction.
  "The window is over there," she said. "It does reflect in the mirror, of course. I like that because it makes the room seem larger."

  "Il bondit vers la fenêtre, suivi de Peter et d'Hannibal. La fenêtre se trouvait dans un renfoncement entre deux étagères. En essayant de l'ouvrir, Bob s'aperçut qu'il s'agissait d'un miroir, et pivota sur lui-même. Miss Allward lui indiquait la direction opposée.
  "La fenêtre est en face, expliqua-t-elle. Elle se reflète dans le miroir. J'aime bien cet effet: on a l'impression que la pièce est plus grande."

  Dans ce cas la question qui se pose sur les trois dessins c'est:  excepté Bob, n'auraient-ils pas du voir, à travers la fenêtre, de l'autre côté, le gnome lui-même? Je suppose qu'il s'agit d'imaginer que la disposition de la pièce ne leur a peut-être pas permis de voir avec le bon angle.
  On peut remarquer que sur l'illustration de Kane, il prend en compte les "portraits d'enfants" tout en contredisant le fait que le miroir se trouve "entre deux étagères" (Hall colle au texte par contre).

  D'autre part le texte français ignore le segment où Miss Agawam parle du policier. La raison pour laquelle Bellini/Volkoff l'a ignoré peut être aisément expliquée. Il a cru que ça ferait redondant car, il avait traduit au Chapitre 3, ce qu'Alfred Hitchcock disait déjà aux jeunes détectives:

  "[...] She mentioned them to the local policeman and he gave her such a funny look that she refuses to say anything more to anyone she can't trust."

  "[...] Elle en parlé à l'agent de police de son quartier, mais l'agent l'a regardée comme si elle était folle. Elle ne veut donc pas insister de ce côté. Elle m'a appelé parce qu'elle a confiance en moi. Et moi j'ai immédiatement pensé à vous. [...]"

  A noter que les deux dernières phrases sont de demi-ajouts, car le texte original parle bien de confiance, mais la traduction étoffe en renforçant ce lien particulier entre le réalisateur et les jeunes hommes.
  Jacques Poirier nous a de son côté gratifiés du "funny look" du policier.

The Mystery of the Vanishing Treasure/L'Arc-en-Ciel a pris la fuite, Robert Arthur. Traduit de l'américain par Tatiana Bellini/Vladimir Volkoff. 

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