Mais
que les non initiés ne s'y trompent pas, sa production n'est pas
limitée à ce pour quoi il est plus réputé. Le fantastique,
l'horreur, l'épouvante sont certes ses facettes les plus marquantes
mais King est avant tout un raconteur compulsif. Ses détracteurs
peuvent lui reprocher les formes qu'il utilise ("série B",
"paralittérature"...), mais peut-être qu'il doit
moins son succès aux sang et aux frissons qu'à une psychologie de
ses personnages, une empathie à laquelle ses lecteurs s'identifient
facilement. Quelque soit le genre, science fiction, horreur, roman
noir ou polar c'est une marque de fabrique que l'on retrouve
toujours.
Ces
dernières années, après le voyage dans le temps de 22/11/63,
la rencontre du troisième type du Dôme
et Docteur Sleep suite
du fantastique Shining,
l'auteur s'était déjà tourné plutôt vers le polar (non qu'il en
ait été un jour étranger) avec Joyland.
A peine un an après, Albin Michel publie le premier tome d'une
trilogie également policière intitulé Mr Mercedes.
Mr
Mercedes est l'occasion de nous
présenter Bill Hodges, flic à la retraite depuis plusieurs mois et
qui souffre de la dépression typique après tant d'années de bons
et loyaux services. C'est avec pour seule compagnie les programmes
télévisés sans substance de l'après-midi et une arme à portée
de main qu'il ressasse les affaires qu'il n'a pas eu le temps de
résoudre. Parmi celles-ci, il y a ce tueur qui s'est amusé huit
mois plus tôt à foncer en Mercedes dans une longue file de
chômeurs, tuant plusieurs personnes.
Ce
tueur s'appelle Brady Hartsfield, jeune homme dérangé dont les
plans criminels continuent à germer. Il décide de jouer avec
Hodges. Il lui envoie donc une lettre où il manifeste sa
satisfaction de ne pas avoir été pris mais surtout le plaisir qu'il
a eu de passer à l'acte. Dans cette lettre il propose également à
l'ancien policier d'entretenir un dialogue sur un site internet.
Commence alors une féroce joute en ligne entre Hodges et Brady. Sauf
que Brady a un net avantage sur Hodges : il le surveille et peut
aussi s'en prendre aux personnes qui l'entourent. Hodges qui a pris
le risque de ne pas prévenir ses anciens collègues va enquêter
tout seul.
Les
inconditionnels de
Stephen King autant que ses lecteurs occasionnels ne manqueront bien
évidemment pas de se régaler à la lecture de cette bombe à
retardement psychologique. Nul doute n'est permis, King n'a pas perdu
le sens de l'accroche et il développe son intrigue avec son
efficacité habituelle.
Mr Mercedes, Stephen King, Albin Michel, 23,50€. Traduit de l'américain par Océane Bies et Nadine Gassie.
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