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samedi 25 avril 2015

L'homme qui tue les gens (Stan Jones) et Aucun homme ni dieu (William Giraldi)


L'homme qui tue les gens de Stan Jones

innukakknaaluk (i-niou-keuk-nâ-leuk): l'homme-qui-tue-les-gens; un personnage récurrent du folklore de l'Alaska du Nord-Ouest.

Ce sont les prestigieuses éditions du Masque qui nous présentent pour la première fois Stan Jones et son personnage déjà récurrent (le cinquième volet de la série est actuellement en cours d'écriture). Nathan Active est de descendance Esquimau, ou plutôt Inupiat (la distinction est expliquée par l'auteur en début d'ouvrage), mais a été adopté très tôt par des Blancs. Ce sera l'une des particularités de Nathan: élevé à l'occidentale, la culture de ces ancêtres ne lui est pas familière. State trooper officiant dans le calme village de Chuchki, il espère obtenir sa mutation et revenir à Anchorage, la capitale plus riche en événements.

George Clinton, un jeune homme d'une vingtaine d'années est retrouvé mort et tout porte à croire que c'est un suicide. Pour certains c'est une malédiction qui continue dans la famille, mais plusieurs détails chiffonnent Active et il n'exclut pas l'idée d'un meurtre déguisé. Surtout qu'il aura l'occasion de découvrir dans la foulée un second cadavre apparemment suicidé. Dans la petite ville de Chuchki, deux suicides si rapprochés est une statistique aussi rare qu'une canicule.

Au-delà de l'intrigue policière, L'homme qui tue les gens est une peinture de l'Alaska contemporain toujours très ancré dans la culture inupiat. On est immédiatement charmé par une galerie de personnages secondaires pour la plupart attachants. L'humanité chaleureuse qu'ils portent en eux vous fera oublier le vent glacial, cet autre personnage impitoyable et omniprésent.


Aucun homme ni dieu de William Giraldi

Il y fait très froid, mais prolongeons le séjour en Alaska, si vous le voulez bien. Aucun homme ni dieu n'est pas le premier roman de William Giraldi, par contre c'est le premier publié en France.

Alors que Stan Jones plaçait son roman dans une bourgade certes éloignée de la capitale Anchorage, mais encore dotée d'éléments appartenant à la civilisation moderne, Giraldi nous en éloigne un peu plus.

Les loups viennent de faire leur troisième victime dans ce minuscule village reculé appelé Keelut. Medora Slone envoie une lettre suppliante à Russell Core, spécialiste des loups. Elle lui demande de retrouver les os de son fils emporté par les bêtes. Core accepte, mais Medora lui a-t-elle dit la vérité?

Le père, Vernon Slone, parti en guerre, revient suite à des blessures. Il n'a pas été prévenu de la disparition de son fils et ce qu'il découvre en revenant va déclencher chez lui une violence incontrôlable.

Sombre, brut et sauvage, Aucun homme ni dieu transporte le lecteur dans un lieu où la loi des hommes n'a plus beaucoup d'importance.

L'homme qui tue les gens, Stan Jones, Editions du Masque. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Frédéric Grellier.
Aucun homme ni dieu, William Giraldi, Autrement. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Mathilde Bach.

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