L'homme
qui tue les gens de
Stan Jones
innukakknaaluk
(i-niou-keuk-nâ-leuk): l'homme-qui-tue-les-gens; un personnage
récurrent du folklore de l'Alaska du Nord-Ouest.
Ce sont les
prestigieuses éditions du Masque qui nous présentent pour la
première fois Stan Jones et son personnage déjà récurrent (le
cinquième volet de la série est actuellement en cours d'écriture).
Nathan Active est de descendance Esquimau, ou plutôt Inupiat (la
distinction est expliquée par l'auteur en début d'ouvrage), mais a
été adopté très tôt par des Blancs. Ce sera l'une des
particularités de Nathan: élevé à l'occidentale, la culture de
ces ancêtres ne lui est pas familière. State trooper officiant dans
le calme village de Chuchki, il espère obtenir sa mutation et
revenir à Anchorage, la capitale plus riche en événements.
George Clinton, un jeune
homme d'une vingtaine d'années est retrouvé mort et tout porte à
croire que c'est un suicide. Pour certains c'est une malédiction qui
continue dans la famille, mais plusieurs détails chiffonnent Active
et il n'exclut pas l'idée d'un meurtre déguisé. Surtout qu'il aura
l'occasion de découvrir dans la foulée un second cadavre
apparemment suicidé. Dans la petite ville de Chuchki, deux suicides
si rapprochés est une statistique aussi rare qu'une canicule.
Au-delà de l'intrigue
policière, L'homme qui tue les gens est une peinture de
l'Alaska contemporain toujours très ancré dans la culture inupiat.
On est immédiatement charmé par une galerie de personnages
secondaires pour la plupart attachants. L'humanité chaleureuse
qu'ils portent en eux vous fera oublier le vent glacial, cet autre
personnage impitoyable et omniprésent.
Aucun
homme ni dieu de
William Giraldi
Il y fait très froid,
mais prolongeons le séjour en Alaska, si vous le voulez bien. Aucun
homme ni dieu n'est pas le premier roman de William Giraldi, par
contre c'est le premier publié en France.
Alors que Stan Jones
plaçait son roman dans une bourgade certes éloignée de la capitale
Anchorage, mais encore dotée d'éléments appartenant à la
civilisation moderne, Giraldi nous en éloigne un peu plus.
Les loups viennent de
faire leur troisième victime dans ce minuscule village reculé
appelé Keelut. Medora Slone envoie une lettre suppliante à Russell
Core, spécialiste des loups. Elle lui demande de retrouver les os de
son fils emporté par les bêtes. Core accepte, mais Medora lui
a-t-elle dit la vérité?
Le père, Vernon Slone,
parti en guerre, revient suite à des blessures. Il n'a pas été
prévenu de la disparition de son fils et ce qu'il découvre en
revenant va déclencher chez lui une violence incontrôlable.
Sombre, brut et sauvage,
Aucun homme ni dieu transporte le lecteur dans un lieu où la
loi des hommes n'a plus beaucoup d'importance.
L'homme qui tue les gens, Stan Jones, Editions du Masque. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Frédéric Grellier.
Aucun homme ni dieu, William Giraldi, Autrement. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Mathilde Bach.
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