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Cet article va être plutôt court, je le pressent. L'histoire est rapide à raconter. Lorenzo, adolescent introverti de 14 ans, s'est toujours senti différent des autres. Surtout lorsqu'il passe d'un établissement privé à un établissement public. La transition est brutale, même s'il fini par s'adapter, à donner l'impression de le faire, à se camoufler.
Il apprend à sa mère qu'il s'est fait des amis qui l'ont invité une semaine pour faire du ski. Devant ce progrès dans sa relation avec les autres, elle pleure de joie. Seulement voilà, c'est un mensonge et au lieu d'aller au ski ou d'avouer la supercherie, Lorenzo se planque dans la cave de leur immeuble avec de quoi bouffer, Salem de Stephen King et sa Playstation.
Sa tranquillité va être perturbée par l'apparition d'Olivia, sa demi-soeur qu'il se souvient de n'avoir vue qu'une seule fois dans sa vie sans avoir créé un quelconque lien d'affection. Ces quelques jours terrés tous les deux dans cette cave vont suffire, alors que Lorenzo va réaliser les problèmes d'Olivia.
Les deux dernières pages sont bouleversantes. Niccolo Ammaniti a su construire un roman d'une simplicité effarante et pourtant l'enjeu en est ô combien complexe. En peu de pages Lorenzo apprend les vérités les plus difficiles à gérer. On échappe au sordide pour accéder à l'émotion (tu peux en faire autant Chrissine?).
Moi et toi est loin d'être simpliste et je pense qu'il peut être lu très jeune tout en restant un roman adulte. J'ai retrouvé l'auteur de Comme Dieu le veut, celui qui crée des personnages qu'il ne juge pas malgré leurs imperfections. Moi et toi se lit en une demi-journée, peut-être moins, et il a la puissance d'un bon roman, tout simplement.
Moi et toi, Niccolo Ammaniti, Robert Laffont, 15€. Traduit de l'italien par Myriem Bouzaher.
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