
Il est difficile d'en dire plus à partir de là. Je continuerai donc en disant simplement que, parmi mes lectures de la dernière rentrée littéraire, c'est certainement la plus mémorable et la plus attachante. Pour faire dans la métonymie (ne me demandez pas d'expliquer, je ne sais pas ce que ça veut dire), c'est surtout Jack pour qui je me suis pris d'affection, ce narrateur pour qui le réel se résume à si peu de
choses et de personnes. Une télé, son amie Dora l'exploratrice, quelques livres, quelques jouets et surtout sa mère.

Le lecteur, conscient de la véritable situation, est partagé entre la compassion pour la mère et l'amusement que déclenchent les remarques naïves du gosse, parfois sujet aux caprices car il n'appréhende pas totalement la gravité ou l'enjeu de ce qui l'entoure.
Dans la veine de Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon, Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer ou d'autres, Room s'inscrit donc dans cette vague d'enfants narrateur décrivant une réalité dure avec des mots simples, candides.
A sa façon particulière, Emma Donoghue a réussi à reprendre cette forme et proposer un autre fond que ses congenères écrivains. Le roman semble être très documenté sur la neuropsychiatrie enfantine et elle a très bien pu s'inspirer d'un de ces trop nombreux faits divers et imaginer comment un enfant né d'une horreur peut grandir et développer sa conscience.
Relation ne manquant pas de complexité ni de paradoxes, vous ne pourrez pas rester de marbre devant cet amour filial, viscéral, fusionnel et sans concession. N'attendez surtout pas une adaptation cinématographique avant de lire ce roman unique et poignant.
Petite vidéo de présentation, attention, c'est en anglais: http://www.youtube.com/watch?v=T8rj2otXNfM&feature=player_embedded
Room, Emma Donoghue, Stock, coll. "Cosmopolite", 21,50€. Traduction de l'anglais par Virginie Buhl.
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