Tormey pose un petit problème car il n'est pas très loquace. [...] Il a coutume de demeurer de longues périodes silencieux, puis de lâcher de but en blanc quelque terrible secret ou souvenir jailli de son passé. Ces pans de sa vie parfois horribles, parfois déchirants, il vous les dévoile à l'improviste et vous les assène comme autant de coups de poing à l'estomac. Après, il me faut en général des heures pour m'en remettre, pour recommencer à fonctionner normalement.
Je me souviens, un jour qu'on ramassait du petit bois au bord de la rivière, il s'est soudain tourné vers moi, le regard pour une fois vif, et m'a dit:
-J'ai tué mon fils.
-Quoi? me suis-je exclamé.
-J'ai tué mon bébé. Je l'ai étouffé dans son berceau avec un sac en plastique.
-Ce n'est pas vrai.
-Vous êtes si lâche, m'a-t-il dit, puis il a tourné les talons ey s'est dirigé vers la maison d'un pas lent et décidé, inexorable comme la neige qui tombe.
"Le Contraire de la solitude", in Lâchons les chiens, Brady Udall, 10/18. Traduit de l'américain par Michel Lederer.
Je me souviens, un jour qu'on ramassait du petit bois au bord de la rivière, il s'est soudain tourné vers moi, le regard pour une fois vif, et m'a dit:
-J'ai tué mon fils.
-Quoi? me suis-je exclamé.
-J'ai tué mon bébé. Je l'ai étouffé dans son berceau avec un sac en plastique.
-Ce n'est pas vrai.
-Vous êtes si lâche, m'a-t-il dit, puis il a tourné les talons ey s'est dirigé vers la maison d'un pas lent et décidé, inexorable comme la neige qui tombe.
"Le Contraire de la solitude", in Lâchons les chiens, Brady Udall, 10/18. Traduit de l'américain par Michel Lederer.
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