La nouvelle anthologie des éditions Griffe d'encre regroupe six nouvelles prenant comme point de départ un proverbe plus ou moins connu.
Dans La Vengeance est un plat qui se mange froid, Ghislaine Maïmoun reprend le thème de la méchante marâtre dont un enfant se venge avec un projectile aussi inattendu que dangereux! Une vengeance enfantine aussi surprenante que cruelle.
Dans Pour vivre heureux, vivons cachés Frédérique Lorient aborde le thème de la paranoïa à travers le pétage de câble d'un homme que sa femme ne veut pas laisser tranquille. Il aura beau se réfugier au fond du jardin pour se reposer et fantasmer sur son hamac au soleil, il sera harcelé par un détecteur de gros mots qui le poussera à la folie.
Dans Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir Laurence Rodriguez décrit l'amour d'une femme pour son mai et son fils... jusqu'à la mort. L'auteure reprend le thème du changement de corps pour décrire l'amour absolu d'une femme pour sa famille après un accident tragique. J'ai trouvé la chute particulièrement émouvante.
Dans L'habit ne fait pas le moine Nathalie Salvi (auteure de En quête chez le même éditeur, chroniqué ici) décrit l'attitude bien inattendue d'une jeune fille admirée de tous et de ses parents. Une nouvelle intrigante sur les faux-semblants.
Dans On n'est jamais si bien servi que par soi-même Véronique Pingault part de la description de la vie morne d'un couple après 25 ans de mariage, le mari se laissant aller et la femme épouse et mère parfaite débordée et hyper maniaque tellement absorber par son obsession de la propreté qu'elle va se laisser tenter par une publicité que sa fille, avec laquelle elle a bien sûr du mal à communiquer, lui transmet. Sa tentation de tricher en signant un contrat au règlement énigmatique aura une fin tragique et cruelle.
Cette nouvelle, la plus longue, est de loin celle que j'ai préféré pour ses développements et twist final cruels dans lesquels je n'ai pu m'empêcher de voir comme un écho d'un scénario probable pour la série La Quatrième dimension.
Dans Là où frappe le professeur, une rose fleurit Isabelle Guso (auteure d'une nouvelle dans l'anthologie L'Air II chez le même éditeur, chroniqué ici ) décrit l'attitude de plus en plus violente d'une mère dépassée par sa fille de 12 mois à qui elle essaye d' imposer son autorité. On suit l'évolution psychologique de cette mère à partir des 12 mois de sa fille jusqu'à son adolescence. On trouvera les échos de la vision de sa fille par des interludes en italique qui mettront en avant les carences affectives qu'elle a ressenti. L'auteure utilise de façon particulièrement sensible l'image poétique des roses qui éclosent pour décrire la violence latente des coups. Cette nouvelle se clôt aussi sur une fin inattendue et poignante.
En conclusion:
Une anthologie plus courte qu'a l'accoutumé qui laisse une petite impression de frustration.
Un second tome est en préparation.
En bonus:
La photo de la mascotte de la maison juste parce que je la trouve trop mignonne avec son costume de moine (oui je sais c'est très subjectif comme jugement!).
et le site portofio de l'illustrateur de la couverture, Nicolas Trève.
Éditions Griffe d'encre, novembre 2010.
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