Voici la version revue et augmentée de cet essai publié il y a deux ans aux défuntes Éditions Scali.
Nicolas Stanzick prend le parti non de faire une chronologie historique du fameux studio avec biographies des acteurs et réalisateurs principaux et affiches des titres phares (pour cela je conseille Hammer, House of horror de Howard Maxford que l'on peut encore trouver d'occasion en cherchant bien, sinon il se prête très bien si on me le demander gentiment) mais plutôt d'analyser, grâce à des témoignages passionnants, la réception d'un style nouveau à l' époque.
Grâce aux interviews de cinéastes, critiques, créateurs de fanzines et acteurs il retrace la fondation de la revue Midi-Minuit, l'inauguration du cinéma du même nom, qui se situait dans la veille salle de cinéma de la cinémathèque en face du grand Rex. Les rôles des salles spécialisées comme le Styx et le Bradysont sont aussi évoqués comme la réception des films de Terence Fisher, adoré des aficionados et trainés dans la boue par la revue Télérama pour ne citer qu'elle, qui leur opposait des films plus "respectables" comme les premiers Polanski et Incubus, plus films d'auteurs (et qui ont plus tard retourné leur veste).
La naissance de la presse spécialisée avec l'Ecran fantastique et Mad Movies et les premières conventions les critiques commencent à comprendre les intérêts stylistiques et thématiques de la firme anglaise sont particulièrement mise en avant.
L'auteur montre très bien, à travers la multiplicité des points de vue, le mal que nous avons à nous représenter à quel point les films proposés par la firme était subversifs par rapport aux critères de la censure et des interdits sociaux de l'époque alors que nous avons parfois le sentiment que des films comme Hostel ou les Saw sont devenus banales, ou pire, la norme de nos jours.
Un cahier central en couleurs reprend des photos des titres les plus connus ainsi que des affiches d'époque, des couvertures de la presse spécialisées et des photos de rencontres avec Peter Cushing, Paul Naschy ou Christopher Lee.
Les annexes aussi sont passionnantes: au programme "diffusion française du cycle gothique de la Hammer"de 1957 à 1987, diffusion en festival, box-office 1957 à 2000 et filmographie et bibliographie (revues, fanzines, livres, et sites webs).
En conclusion il s'agit d'un essai autant destiné aux fans hardcore du studio, qui retrouveront des interviews d'intervenants essentiels pour la diffusion du cinéma fantastique, qu'à ceux qui souhaiterons découvrir et comprendre l'atmosphère critique de l'époque!
Nicolas Stanzick, éditions Le Bord de l'eau, collection "ciné-Mythologies", mai 2010.
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