"Rana Toad", ça se mange?

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jeudi 5 août 2010

En fait, je crois que même si Gracie n'avait que quatre ans de plus que moi, elle m'était infiniment supérieure en termes de maturité, de bon sens, de connaissance des usages sociaux et de compréhension de la pose théâtrale. Peut-être que l'air un peu fou qu'elle affichait quand elle épluchait le maïs n'était rien de plus que cela, une pose, une façon de nous rappeler qu'elle était avant tout une actrice incomprise profitant de l'une des nombreuses corvées qu'on lui infligeait sur ce ranch du Montana pour peaufiner son jeu de scène. Peut-être, oui - mais j'avais tendance à croire que, sous son air irréprochable, elle était tout de même un peu givrée.

[...] quant à mon père, Tecumseh Elijah Spivet, dresseur silencieux et maussade de jeunes mustangs fougueux, c'était le genre d'homme à entrer dans une pièce et à marmonner quelque chose comme: "On peut pas couillonner une sauterelle" puis à partir sans autre explication, un cow-boy dans l'âme, visiblement né cent ans trop tard.

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, Reif Larsen, Nil. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hannah Pascal.

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