"Des ténèbres des bas-fonds aux éclats de la cour royale, la cité d’Arachnae se livre dans toute son horreur et ses excès… Dans le secret des arcanes du palais se joue une guerre souterraine entre le prince Alessio et les Moires, qui remettent en cause sa légitimité. Dans les riches faubourgs de la ville, une secte démoniaque étend son influence sur l’aristocratie décadente de la cité. Dans le Labyrinthe, quartier sordide où se côtoient la misère et le vice, les autorités retrouvent des corps d’enfants torturés. Afin de résoudre ces crimes en série, la jeune bretteuse libertine Théodora doit s’allier à l’austère capitaine de la milice Tigrano Gracci… Se laisseront-ils engluer dans la toile mortelle de la destinée ?"
On retrouve dans ce début de série de Dark Fantasy le goût de Charlotte Bousquet pour les failles de l'être humain et toutes les horreurs dont il est capable (pédophilie, assassinats, tortures) un peu comme le catalogue des horreurs du Roi Lear de Shakespeare, les intrigues de cours, les références mythologiques, les descriptions aux tons de renaissance et des personnages tentant d'échapper à leur destin.
Nous assistons à une vraie enquête policière rendue encore plus dense par la multiplicité des points de vue au cœur d' un univers occulte, macabre et décadent qui fait penser à la chute de Rome. Tout le sel de ce tome est de tenir le lecteur en haleine quant aux devenirs des différents personnages et l' étendue de l'influence de la secte des Moires grâce un style lyrique et descriptif qui permet d'introduire un monde en total décadence mais non dénué d'espoir.
Un premier tome que j'avoue avoir vite dévoré pour cette raison mais auquel j'ai ressenti un petit côté surenchère.
Cytheriae n'est pas une suite au sens premier du terme mais plutôt une continuation du monde introduit dans le premier tome. Celui-ci se déroule dans une autre ville, on regrettera peut-être d'ailleurs l'absence de carte pour mieux cerner la géographie de L'Archipel des Numinées.
"La splendeur de Cribella, capitale lagunaire de Cytheriae, n'est plus qu'un lointain souvenir rongé par l'humidité et la décrépitude. Certains prétendent même que d'effroyables créatures hantent ses canaux nauséabonds... Et voilà qu'aujourd'hui une vague de suicides inexpliqués endeuille le quartier populaire de Métida. Nola, écrivain public, et son amant, Angelo di Larini, sorcier réprouvé de l'Ordre de la Nouvelle Lune, entendent découvrir et combattre les forces à l'œuvre. Leur dernière piste les mène à Malatesta, démon né d'amours contre-nature prisonnier du Dédale. Sera-t-il un allié... ou leur plus implacable ennemi ?"
Même ambiance Renaissance et explorations des failles humaines, incompréhensions, politique plus forte que tout. L'auteure introduit cette fois l'idée que la poésie, l'écriture et l'amour, impossible entre êtres de différentes nature pour cette société, peuvent être amener des espoirs de rédemptions dans un monde en déliquescence.
Un questionnement philosophique captivant au cœur de la violence sans limite dans une lagune qui rappelle la Venise malade de la peste de son roman Noire Lagune.
Une interview de l'auteur
Blog de L'Archipel des Numinées
Blog de l'illustratrice Elvire De Cock
Avril 2009, mai 2010, Éditions Mnémos, collection Icares.
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