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vendredi 4 décembre 2009

L'ombre du mur

Dans la masse des livres sortis pour commémorer les vingt ans de la chute du mur de Berlin j'ai choisi de ne lire que ce recueil de nouvelles car je n'avais pas envie de succomber aux sirènes de la dite masse en ayant marre de voir toujours autant de livres sortir à chaque anniversaire d'évènements importants historiquement ou non.

L'ombre du mur a l'originalité d'être un recueil de nouvelles regroupant douze auteurs majeurs de la littérature d' Europe de l'est décrivant la vie quotidienne dans différents pays de cette zone géographique ou apportant un recul philosophique sur le régime soviétique dans le passé, le présent ou l'avenir.

Dans Europe, curriculum vitae Velibor Colic, auteur bosniaque de Archanges (roman a capella) décrit le cercle vicieux de la violence et de l'horreur d' Auschwitz à Berlin en passant par Srebrenica et l' Espagne républicaine.
Dans Un ami à Berlin le roumain Norman Manea décrit un Berlin carrefour des chemins de tant d'existence.
Dans Les Années de grande solitude l'albanaise Bessa Myftui raconte sa naissance dans les jours de la chute de la statue du leader albanais Enver Hoxha.
Dans Sans oser y croire le polonais Wlodzimierz Odojewski se demande si l'on pouvait entendre les voix de l'autre partie de l' Europe à travers le mur.
Dans Le Pèse-temps l'allemand (République démocratique allemande) Lutz Seiler décrit l'héritage culturel et spécifiquement littéraire, le mur était pour lui une mesure de temps.
Dans La Transition la bulgare Théodora Dimova évoque les grandes transitions de sa vie: "Tchernobyl, les hivers postcommunistes ou ses propres livres".
Dans Ils rient les anges le hongrois Laszlo Garaczi décrit un Berlin où tout doit être réappris perpétuellement.
Dans Le Mur de Lennon le tchécoslovaque Martin Smaus évoque le mur de Jonh Lennon à Prague, symbole de la liberté sous le régime totalitaire.
Dans La Frontière l'albanais Luan Starova décrit les murs de l' Enfer derrière lesquels les Balkans sont enfermés.
Dans N'en croyant que nos yeux l'allemande (République démocratique allemande) Katja Lange-Müller évoque le glissement sémantique de Marina, chanson allemande joyeuse, à sa récupération pour une marque de margarine bon marché.
Dans Fissures dans le mur le russe (URSS) Anatoli Koroliov explique que le mur de Berlin le renvoie à l'enfermement primordial de son enfance: celui de la clôture autour de sa maison.
Dans BMW, heckler, décombres le yougoslave Vladimir Kecmanovic décrit son personnage, Edin, fouillant sous les décombres à la recherche d'un bout du mur...

Chaque nouvelle est précédée d'une courte biographie bien utile autant pour situer les différents auteurs géographiquement au jour de la chute du mur que pour découvrir leurs œuvres.

Éditions des Syrtes, octobre 2009.

2 commentaires:

RODOLPHE SALIS a dit…

...viens, mon beau chat!...

Taly Lefèvre a dit…

faudrait m'expliquer le rapport là...