La maison Hamish Hamilton publie à Londres le premier album de caricatures depuis trois ans de Chas Addams: "Homebodies". Dessinateur attitré du "New Yorker", Addams est, avec Steinberg et quelques autres, un des plus originaux représentants de l'humour américain dans ce qu'il a de plus percutant et farouchement anticonformiste. Mais un trait plus particulier me vaut de le mentionner ici:c'est qu'il a inventé pour son usage personnel un humour à proprement parler anormal, dont les ressources semblent sans équivalent.
Il lui arrive d'employer des procédés traditionnels et relativement anodins, mais le plus souvent son oeuvre est placée sous le signe du bizarre, un bizarre assez accentué pour devenir inquiétant. Addams est sans doute le seul caricaturiste au monde qui ait eu l'idée de baser la plupart de ses dessins sur des personnages dignes du cinéma d'épouvante! Il a ainsi créé une invraisemblable famille qu'il "suit" depuis le début de sa carrière et qui est devenue légendaire auprès de son public. Il y a une mère spectrale, un père au physique dégénéré, deux jeunes enfants qui sont des monstres pervers, un domestique qui ressemble à Boris Karloff, et ainsi de suite... Le dessinateur nous les montre toujours chez eux, dans une affreuse vieille bâtisse sombre, et il accumule à plaisir autour d'eux les éléments sinistres et répulsifs. L'univers ainsi engendré pousse le morbide à un degré malsain. Cet humour est noir comme du cirage!
Alain Dorémieux, rubrique "Ici, on désintègre!" in Fiction n°20, juillet 1955.
Il lui arrive d'employer des procédés traditionnels et relativement anodins, mais le plus souvent son oeuvre est placée sous le signe du bizarre, un bizarre assez accentué pour devenir inquiétant. Addams est sans doute le seul caricaturiste au monde qui ait eu l'idée de baser la plupart de ses dessins sur des personnages dignes du cinéma d'épouvante! Il a ainsi créé une invraisemblable famille qu'il "suit" depuis le début de sa carrière et qui est devenue légendaire auprès de son public. Il y a une mère spectrale, un père au physique dégénéré, deux jeunes enfants qui sont des monstres pervers, un domestique qui ressemble à Boris Karloff, et ainsi de suite... Le dessinateur nous les montre toujours chez eux, dans une affreuse vieille bâtisse sombre, et il accumule à plaisir autour d'eux les éléments sinistres et répulsifs. L'univers ainsi engendré pousse le morbide à un degré malsain. Cet humour est noir comme du cirage!
Alain Dorémieux, rubrique "Ici, on désintègre!" in Fiction n°20, juillet 1955.
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