Jakob Bronsky, c’est le pendant juif à New York du rital de Bunker Hill Arturo Bandini, la verve et la flamboyance de style en moins mais avec la même rage folle d’écrivain crève-la-dalle.
Cette rage qui l’anime, c’est celle de cracher à la gueule de l’Amérique le sort que l’Europe nazifiée lui a réservé, comme à sa famille et ses millions de congénères, pendant qu’elle-même s’abritait derrière son système de quotas pour mieux fermer les frontières et les yeux.
A cette Amérique, aveugle et ingrate, qui l’accueille donc quatorze ans trop tard, en 1952, Bronsky Père hurle « Fuck America ! ». Jakob, le fils, se terre au fond de cafétérias miteuses pour immigrés sans le sou, et au gré des frustrations et des poussées de libido, va lui livrer « Le Branleur », le meilleur roman qu’on n’ait jamais écrit, bien sûr, même si, victime d’une amnésie sélective, Bronsky est bien en mal de répondre à ceux qui le questionnent sur le sujet de son livre. Comme si seule la littérature était en capacité de dire l’indicible.
Tableau acerbe et foutraque du faux eldorado qu’est le New York des immigrants pauvres, des putes et des clodos, Fuck America, roman très largement auto-biographique, vaut moins pour son style et son caractère satirique que pour la description si juste qu’il fait des mécanismes de l’écriture et de ce qui pousse à le faire en dépit de tout.
Fuck America, Edgar Hilsenrath, Attila 2009, 287 pages, 19euros. Traduit de l’allemand par Jörg Stickan
Cette rage qui l’anime, c’est celle de cracher à la gueule de l’Amérique le sort que l’Europe nazifiée lui a réservé, comme à sa famille et ses millions de congénères, pendant qu’elle-même s’abritait derrière son système de quotas pour mieux fermer les frontières et les yeux.
A cette Amérique, aveugle et ingrate, qui l’accueille donc quatorze ans trop tard, en 1952, Bronsky Père hurle « Fuck America ! ». Jakob, le fils, se terre au fond de cafétérias miteuses pour immigrés sans le sou, et au gré des frustrations et des poussées de libido, va lui livrer « Le Branleur », le meilleur roman qu’on n’ait jamais écrit, bien sûr, même si, victime d’une amnésie sélective, Bronsky est bien en mal de répondre à ceux qui le questionnent sur le sujet de son livre. Comme si seule la littérature était en capacité de dire l’indicible.
Tableau acerbe et foutraque du faux eldorado qu’est le New York des immigrants pauvres, des putes et des clodos, Fuck America, roman très largement auto-biographique, vaut moins pour son style et son caractère satirique que pour la description si juste qu’il fait des mécanismes de l’écriture et de ce qui pousse à le faire en dépit de tout.
Fuck America, Edgar Hilsenrath, Attila 2009, 287 pages, 19euros. Traduit de l’allemand par Jörg Stickan
1 commentaire:
tres bon choix de lecture, et texte qui nous met à l'abri d'une deception littéraire
on a pourtant bien le temps de savourer mais on aimerait que ca dure un peu plus, meme si dans le fond, hilsenrath s'est arreté au bon moment.
je te rejoins tout à fait sur la rage d'écriture dont il a fait preuve, l'envie qu'il avait d'écrire et l'emballement general du recit.
tres chouette bouquin !
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