Ariste est professeur de littérature moderne à la Sorbonne, taciturne comme s'il était un archange perdu au milieu d'un monde qui le dépasse. Il est entouré d'amis dans les métiers du livre mais son idéal est la substance des mots et l'écriture de thèses de littérature et de philosophie qui n'intéressent ni ses collègues ni ses élèves car trop métaphysique et éloignée de leur réalité. Ariste est la figure de l'auteur romantique du 19 siècle perdu en plein 21ème siècle.
Mais cette quiétude va être brisée par la mort d'un proche de son cercle amical. Tout ce cercle de personne va devoir faire avec la réalité et les conséquences amicales et amoureuses de cette absence.
Ses amis parviendront-ils à ramener Ariste aux basses considérations matérielles?
Une petite spécificité stylistique: l'auteur nous promène à travers différentes périodes de ce cercle d'ami, avant la mort de l'ami, juste après et quelques mois plus tard. Afin de ne pas perdre son lecteur elle ponctue son récit des signes de "marche", d"arrêt sur image"et de "retour en arrière" que l'on retrouve sur les télécommande de magnétoscope ou lecteur dvd!
Contrairement au postulat de départ qui pourrait sembler classique à certain ce roman n'est ni l'exploration du petit monde de l'écrit et de ses mesquineries ni une histoire d'amour à l'eau de rose contrarié par la mort mais une vrai expérience métaphysique!
Ariste fait parti de ces livres injustement méconnus, je n'ai pu en effet trouver que deux chroniques lors de mes recherches sur le net. L'un des rares ouvrages que l'on a du mal à finir tellement on trouve une phrase qui nous rend heureux à chaque reprise! Personnellement cela fait quatre mois que j'essaye de le terminer mais je n'arrive jamais à lire plus de vingt pages d' affilée tellement je relis certaines phrases!
Un petit conseil: n'ayez surtout pas peur de ces 1000 pages et de ses 29 euros qui pourront peut-être être rédhibitoire pour certains car il s'agit d'un vrai régal stylistique plein de phrases métaphysique qui enrichissent véritablement la vie!
Extraits:
"Un autre cours que sur la littérature? Non. ou elle n'existerait pas. Si nous avions moins jugé qu'elle était muséale, notre langue aurait évolué au lieu de se barder de colonnes et se coiffer d'un dôme, notre pensée avec. Il n'y a pour moi, et il n'y aura dans mes cours, aucune fois en le livre, ni ses pages, juste les mots, et leur sens, et l'infini espace qu'ils tissent, sauvent, rénovent ou font naître".
"Elle avait retrouvé ses joues roses, ses yeux trop mouillés, mais moins miroirs de la douleur".
"Les grands bourgeois cultivés n'existent que s'ils ont accepté cela [parler d'un livre] comme un superbe loisir, mais ils ne peuvent vivre, comprendre et défendre cette culture en acceptant de vivre dans un milieu où les mots sont comptés comme l'avare compte les pièces de sa cassette".
Claire Cros, Michalon, janvier 2009.
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